Spicules
- Päule
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Spicules
Bonjour à toutes et à tous,
et une bonne Nouvelle Année!
Dans une ancienne préparation de Helmut Ullrich j'ai trouvé - à côté de beaucoup de diatomées - les spicules suivantes. Bien qu'elles ne soient pas spectaculaires je les trouve assez intéressantes. Leur provenance : Jeremy / Haïti.
Amicalement
Päule
et une bonne Nouvelle Année!
Dans une ancienne préparation de Helmut Ullrich j'ai trouvé - à côté de beaucoup de diatomées - les spicules suivantes. Bien qu'elles ne soient pas spectaculaires je les trouve assez intéressantes. Leur provenance : Jeremy / Haïti.
Amicalement
Päule
Modifié en dernier par Päule le 24 avr. 2016 17:14, modifié 1 fois.
Microscopes : Zeiss Amplival / Leitz Ortholux 2/Zeiss Standard 18 (Vieux DIC)
Caméra : Canon EOS 550 D
Logiciels : Helicon Focus / Photoshop CS2 / Picasa
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Gérard-Breton
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- Prénom : Gérard
Re: Spicules
Bonjour Päule, tous,
Je fais suite au message de Päule qui nous montre quelques très beaux spicules siliceux de spongiaires actuels. Le dichotriaène (3e photo) me plaît beaucoup. J'ai fait récemment des préparations de spicules d'éponges fossiles, dans un but systématique, mais le résultat ne me semble pas mal au point de vue esthétique. Je vous donne donc la recette au cas où cela vous tente...
Recette
Prenez une éponge fossile appartenant au groupe des éponges siliceuses (démosponges préférées ; fuyez les calcaires) dans une gangue calcaire ou marneuse, pas trop silicifiée, de préférence jurassique ou crétacée, et plongez-la (ou au moins un petit morceau si vous voulez conserver le fossile) dans de l’acide chlorhydrique dilué (1/3 à 1/2 pifométriquement). Après décalcification (mais les gangues phosphatées sont également dissoutes, quoique plus lentement), rincez plusieurs fois le résidu, décantez, terminez par un rinçage à l’eau déminéralisée, puis à l’alcool à 95 % pour favoriser le séchage.
Si vous avez de la chance, le résidu sec, observé sous bino, contient les spicules siliceux de l’éponge, qui sont souvent des spicules élégants mais complexes, les desmes, associés en un squelette parfois compact, mais dans votre résidu isolés les uns des autres par la grâce de la décalcification.
Avec dextérité, prélevez sous le bino à l’aide d’une aiguille emmanchée ultra-fine les spicules un par un et les posez (1) dans une goutte de Baume du Canada, ou mieux de Zrax ou de Naphrax (les spicules sont faits de silice comme les diatomées). L’observation en fond noir est possible mais pas obligatoire !
Cordialement
Gérard Breton
(1) Avez-vous remarqué que dans les recettes de cuisine bien sous tous rapports, on ne dit pas « cuisez-les à feu doux » mais « les cuisez à feu doux », en une délicieuse inversion sans fondement grammatical, mais ça fait super bien dans le tableau…
Je fais suite au message de Päule qui nous montre quelques très beaux spicules siliceux de spongiaires actuels. Le dichotriaène (3e photo) me plaît beaucoup. J'ai fait récemment des préparations de spicules d'éponges fossiles, dans un but systématique, mais le résultat ne me semble pas mal au point de vue esthétique. Je vous donne donc la recette au cas où cela vous tente...
Recette
Prenez une éponge fossile appartenant au groupe des éponges siliceuses (démosponges préférées ; fuyez les calcaires) dans une gangue calcaire ou marneuse, pas trop silicifiée, de préférence jurassique ou crétacée, et plongez-la (ou au moins un petit morceau si vous voulez conserver le fossile) dans de l’acide chlorhydrique dilué (1/3 à 1/2 pifométriquement). Après décalcification (mais les gangues phosphatées sont également dissoutes, quoique plus lentement), rincez plusieurs fois le résidu, décantez, terminez par un rinçage à l’eau déminéralisée, puis à l’alcool à 95 % pour favoriser le séchage.
Si vous avez de la chance, le résidu sec, observé sous bino, contient les spicules siliceux de l’éponge, qui sont souvent des spicules élégants mais complexes, les desmes, associés en un squelette parfois compact, mais dans votre résidu isolés les uns des autres par la grâce de la décalcification.
Avec dextérité, prélevez sous le bino à l’aide d’une aiguille emmanchée ultra-fine les spicules un par un et les posez (1) dans une goutte de Baume du Canada, ou mieux de Zrax ou de Naphrax (les spicules sont faits de silice comme les diatomées). L’observation en fond noir est possible mais pas obligatoire !
Ce sont quelques-uns de ces spicules en fond noir que je vous présente. L’avantage du fond noir est le post-traitement et le montage des planches facilités sous Photoshop. Chacune de ces images correspond à la décalcification de quelques grammes d’un seul spongiaire santonien de Provence. Ce n’est pas pour autant que leur identification est garantie, mais en matière de spongiaires fossiles, la morphologie générale des individus est souvent insuffisante. Je ne poste que cinq images donnant une idée de la diversité de ces desmes sur une quinzaine de spécimens qui ont bien voulu fournir des spicules à observer et à photographier. Chaque image de spicules est une zétagraphie de 3 à 15 clichés car les desmes se développent en 3-D. Les clichés sont tous pris au même grandissement, ce qui facilite l’assemblage des zétagraphies en planches.
Vous ne trouvez pas que cela pourrait inspirer les concepteurs de guirlandes lumineuses de Noël ?
Cordialement
Gérard Breton
(1) Avez-vous remarqué que dans les recettes de cuisine bien sous tous rapports, on ne dit pas « cuisez-les à feu doux » mais « les cuisez à feu doux », en une délicieuse inversion sans fondement grammatical, mais ça fait super bien dans le tableau…
Re: Spicules
Bonsoir
Est-il possible d'obtenir des spicules à partir de préparation d'éponges marines fraiches? de gorgones aussi ?
Quel serait le mode opératoire?
Est-il possible d'obtenir des spicules à partir de préparation d'éponges marines fraiches? de gorgones aussi ?
Quel serait le mode opératoire?
Galerie: [url]www.https://micronatura.33480.info[/url]
Re: Spicules
bonsoir à tous,
on distingue deux groupes d'éponges à spicules :
- les Poriferae aux spicules de calcite
- les Demospongiae et les Hexactinellidae aux spicules de silice.
Bases chaudes pour les uns (calcite), acides pour les autres (silice)...
Les holothuries sont également porteurs de spicules.
on distingue deux groupes d'éponges à spicules :
- les Poriferae aux spicules de calcite
- les Demospongiae et les Hexactinellidae aux spicules de silice.
Bases chaudes pour les uns (calcite), acides pour les autres (silice)...
Les holothuries sont également porteurs de spicules.
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Gérard-Breton
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Re: Spicules
Bonsoir Alain, Jean-Claude, tous,
Oui Jean Claude il est possible de préparer des spicules à partir d'éponges fraîches (ou conservées dans l'alcool à 95%). Il y a une méthode officielle (pour les éponges siliceuses) utilisant l'acide nitrique chaud, donc dangereuse), et une méthode plus facile, moins dangereuse, plus universelle (s'applique aux éponges calcaires et aux éponges siliceuses) mais qui fera hurler les puristes. J'ai eu récemment l'occasion de résumer cette méthode, et j'en joins le pdf.
Les puristes n'aiment pas parce que théoriquement, l'eau de Javel étant passablement alcaline risque d'attaquer la silice des spicules. Je n'ai jamais observé une telle attaque et, à mon avis, le risque est tout théorique. D'ailleurs la méthode est prônée par Maurice Loir pour les diatomées, elles aussi siliceuses, mais là je dois dire que l'eau de Javel agissant trop longtemps peut faire disparaître des diatomées fragiles comme Berkeleya antarctica.
Pour répondre à la question concernant les spicules (ou, de manière plus exacte, les sclérites) présents dans d'autres organismes, les holothuries évoquées par Alain, et les gorgones, question posée par Jean-Claude, oui, la même méthode peut être appliquée, ces sclérites étant calcaires.
Pour le plaisir des yeux, un spicule d'éponge calcaire, et un sclérite d'ascidie, famille des Didemnidae. Désolé, je n'ai pas d'échelle!
Deux dernières remarques : il y a des éponges sans spicules (ex. Oscarella lobularis)... inutile de perdre son temps à les chercher.... Autre remarque, en général, on peut observer, mêlés aux spicules, des organismes variés, soit ingérés par l'éponge, soit vivant à sa surface ou englobés dans les tissus de l'éponge par sa croissance : foraminifères, diatomées, ostracodes, etc.
Cordialement
Gérard Breton
Oui Jean Claude il est possible de préparer des spicules à partir d'éponges fraîches (ou conservées dans l'alcool à 95%). Il y a une méthode officielle (pour les éponges siliceuses) utilisant l'acide nitrique chaud, donc dangereuse), et une méthode plus facile, moins dangereuse, plus universelle (s'applique aux éponges calcaires et aux éponges siliceuses) mais qui fera hurler les puristes. J'ai eu récemment l'occasion de résumer cette méthode, et j'en joins le pdf.
Les puristes n'aiment pas parce que théoriquement, l'eau de Javel étant passablement alcaline risque d'attaquer la silice des spicules. Je n'ai jamais observé une telle attaque et, à mon avis, le risque est tout théorique. D'ailleurs la méthode est prônée par Maurice Loir pour les diatomées, elles aussi siliceuses, mais là je dois dire que l'eau de Javel agissant trop longtemps peut faire disparaître des diatomées fragiles comme Berkeleya antarctica.
Pour répondre à la question concernant les spicules (ou, de manière plus exacte, les sclérites) présents dans d'autres organismes, les holothuries évoquées par Alain, et les gorgones, question posée par Jean-Claude, oui, la même méthode peut être appliquée, ces sclérites étant calcaires.
Pour le plaisir des yeux, un spicule d'éponge calcaire, et un sclérite d'ascidie, famille des Didemnidae. Désolé, je n'ai pas d'échelle!
Deux dernières remarques : il y a des éponges sans spicules (ex. Oscarella lobularis)... inutile de perdre son temps à les chercher.... Autre remarque, en général, on peut observer, mêlés aux spicules, des organismes variés, soit ingérés par l'éponge, soit vivant à sa surface ou englobés dans les tissus de l'éponge par sa croissance : foraminifères, diatomées, ostracodes, etc.
Cordialement
Gérard Breton
Re: Spicules
Bonjour à tous,
bases et acides forts peuvent abimer les diatomées, radiolaires et spicules de silice. On peut l'observer à des grandissements extrèmes en microscopie optique, et plus facilement au microscope électronique. C'est l'eau oxygénée qui apparait comme étant la plus respectueuse des structures.
bases et acides forts peuvent abimer les diatomées, radiolaires et spicules de silice. On peut l'observer à des grandissements extrèmes en microscopie optique, et plus facilement au microscope électronique. C'est l'eau oxygénée qui apparait comme étant la plus respectueuse des structures.
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Re: Spicules
Bonjour,
en voici un autre spécimen de la même provenance, que je viens de retrouver dans mon archive :
Verticillates acanthostyl
Amicalement
Päule
en voici un autre spécimen de la même provenance, que je viens de retrouver dans mon archive :
Verticillates acanthostyl
Amicalement
Päule
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