Mon équinoxe de printemps...

[6le20]

Bonjour à tous

Je me suis réveillé à 4h.
Je ne sais pas ce que vous faites quand ça vous arrive, mais moi, ce matin d'équinoxe, j'ai lu toutes les pages Ascomycètes de mon forum préféré. Et là, grâce à Nino, j'identifie une de mes trouvaille de mai 2016.
Il s'agit de Daldinia concentrica (Bolt. : Fr.) Cesati & De Notaris 1863 [Ascomycota, Xylariaceae]

J'avais noté : en demi-boules dures de 4 à 10 cm de diamètre, devenant totalement noires, sur bois de frêne mort, en berge éloignée d’Orbieu, non loin du gué, le 1er mai 2016, à Luc-sur-Orbieu (11).

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De l’intérêt de lire les sujets la nuit…

Le soleil est à peine levé que je sors me balader dans la rosée. Les mêmes lichens qui étaient recroquevillés hier soir sont ouverts (Cladonia symphycarpia), les Helix aspersa, comme il se doit pour des bêtes à cornes, galopent dans le petit matin…

Turlupiné par cet Ascomycète, je décide d’aller voir le tronc que je connais depuis presque un an et qui n’est qu’à une trentaine de kilomètres… Et puis j’ai des choses à voir sur le chemin et d’autres dans le même secteur.

Arrivé aux berges d’Orbieu je file vers mon tronc. Hélas, les crues de cet hiver ont tout emporté… Néanmoins, un peu plus loin en aval, je trouve un embâcle avec de belles boules noires. Hélas again, ce ne sont que des coquilles cassantes, contenant une poudre noire plus ou moins sableuse ! Damned, je suis refais !

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Je continue la promenade en me résignant et rencontre la rouille du Maceron (Puccinia smyrnii) que je photographie et prélève. En désespoir de cause, je décide de reprendre la route vers Ferrals-des-Corbières en oubliant l’Asco. Je traverse le gué, remonte de l’autre coté, comme je perçois du coin de l’œil quelque chose qui me fait stopper, puis reculer. Bingo ! Sur la vieille souche d’un frêne qui m’a déjà livré des Myxos, je vois bien mes boules noires. Je me gare et m’approche.

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Je m’approche donc et photographie la turgescence qui soulève l'écorce avant toute chose :

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Puis d’un doigt circonspect, j’appuis progressivement sur la surface… C’est ferme et souple, pas cassant. Alors je dégaine le suisse qui ne me quitte pas et je tranche. Par Saint-Pierre-Bulliard, patron des mycologues heureux j'ai trouvé !

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[6le20]

[suite]

Je parcours quelques kilomètres, m’arrêtant pour photographier Narcissus dubius dont je vous parlerai plus tard, et file au nord de l'Alaric trouver un coin où passer la journée en plein soleil, ce qui me permettra de recharger mes batteries fatiguées par mes activités nocturnes, tout en faisant chauffer le microscope.

Une fois mon spot trouvé, bien plat, bien ensoleillé et bien loin de toute activité humaine, je m'attaque à l'Asco à coup de scalpel et de gilette. Bien sûr, il n'y a pas un quart d'heure que je suis là, qu'un indigène vient me tourner autour... Pendant qu'il mate mon installation "scientifique", je lui montre la rouille, lui parle de maladies et il s'en va content, avec quelque chose à raconter à ses copains...


La coupe est vivante, humide, les cernes extérieurs avoisinent les 2 mm de large. Sous le scalpel, la croute périphérique (brillante ici) est dure et semble contenir des grains de sable. Juste sous cette croute on trouve des outres molles pleines d’eau…, puis la chair compacte et homogène qui forme les couches concentriques :

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Dans cette chair, dans les différents cernes, je trouve des asques aux spores en devenir (dans le bleu coton lactique) :

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A force de chercher sur la lame, je trouve un asque avec des spores presque matures :

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Finalement c’est dans le vieux tout cassant de ce matin, contenant une poudre marron, que je trouve des spores finies (mais comme elles sont mélangées avec des grains durs, je ne peux passer en immersion) :

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Et voilà comment une insomnie d'équinoxe m’aura permis en une dizaine d’heures de passer de l’inconnu total à la connaissance « intime » (bien que très limitée) d’un champignon vraiment particulier.

Pour ceux que cela intéresserait, il existe une clé mondiale du genre en anglais.

Bon maintenant c’est l’heure de la sieste, ici, sous le soleil de Foncouverte !

A bientôt pour de nouvelles aventures !

[DUTILLEUL213]

Bonjour tout le monde !

Comme l'on se sent revivre avec le printemps !
Sur un noyer de mon jardin, j'ai trouvé un minuscule champignon orange, en cherchant j'ai trouvé Tremella mesentérique, mais les champions du forum me donneront sans doute leur avis.

champignon_orange_sur_une_ecorce_de_noyer.jpg (96.97 Kio) Vu 6694 fois

[BT75]

Bonjour,
Les Tremelles parasitent des "croutes" !
Schématiquement, pour préciser l'espèce il est important d'observer s'il y a des Stereum (pour T. aurantiaca) ou des Peniophora (pour T. mesenterica) sur la branche.
Cordialement

[DUTILLEUL213]

Hello,

Merci !
voici la branche de mon noyer, les tremelles en question mêlés aux lichens.

[6le20]

Bonjour Catherine

j'avais observé dans l'eau un fragment écrasé entre lame et lamelle, mais mon exemplaire était trop jeune.

Si tu avais le temps, j'aimerai bien voir ce que le tien pourrait donner...

Tremella mesenterica-bas-Luc-Gué-01 2016-LG.jpg (84.79 Kio) Vu 6579 fois

[DUTILLEUL213]

Bonjour Sylvain,

Voici ce que j'ai pu faire ce matin, les dimensions sont 10 µm environ sur la première photo et 20 µm environ sur la deuxième photo.
Merci

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