Je vous avais promis un petit topo sur les bactériophages ici:
http://www.lenaturaliste.net/forum/view ... 10#p109491
Comme le sujet est encore bien méconnu et d'importance, j'en ai fait un nouveau fil dans "biodiversité", un endroit plus approprié.
Nous connaissons depuis déjà longtemps les virus qui s'en prennent aux bactéries et pouvons les voir au microscope électronique. Mais l'intérêt pour ces agents biologiques a explosé depuis que des biologistes tels que Jed Fuhrman ont montré qu'ils étaient bien plus nombreux que présupposés, ... 109 - 1010 par litre d'eau de mer.., assurément plus que le nombre de bactéries.
Ce qui avait fait grande impression, c'était sa méthode proposée pour voir les phages au microscope photonique, publiée en 1999. En fait, ce ne sont pas les phages que l'on voit, mais des points de lumière obtenus par fluorescence de colorants extrêmement performants qui se fixent sur l'ADN des phages et autres organismes présents.
- marine viruses-J.Fuhrman.jpg (106.4 Kio) Vu 6293 fois
https://marine.rutgers.edu/dmcs/ms606/2 ... 1999-2.pdf
Bien évidemment, il existe des virus qui s'attaquent aussi aux Archées et à tous les membres du plancton. Le mot bactériophage est maintenant trop restritif, mais comme les bactéries sont les organismes vivants les plus nombreux, les bactériophages (y compris les archéo-phages) sont admis comme étant les agents biologiques les plus abondants de la biosphère. Les nouvelles méthodes de la métagénomique montrent qu'ils sont en grande majorité inconnus et sont déclarés par conséquent "la matière noire de la biosphère". En fait, nous pouvons aussi inclure les bactéries dans cette matière noire, la grosse majorité existante étant encore inconnue.
La comparaison avec les dimensions astronomiques n'est pas sans fondement. Il a été estimé que le nombre de particules virales libres au niveau global dépasserait 1031 . Avec un diamètre de 100 nm par particule, et mises bout-à-bout, on obtiendrait 1021 kilomètres. Pour rappel, 1 année-lumière = 1013 kilomètres !
Mais le plus fou, c'est qu'il devient toujours plus évident que ces virus influencent indirectement le climat et cycles biogéochimiques....Joli sujet potentiel pour un message ultérieur...
