Riccia gougetiana Durieu & Mont.

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Marc
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Riccia gougetiana Durieu & Mont.

Message par Marc »

Bonjour !

Le genre Riccia appartient à l’ordre des Marchantiales. Il compte une trentaine d’espèces en France.
Ces petites hépatiques à thalles se présentent en rosettes, complètes ou partielles (en éventails), appliquées sur la terre nue, un peu humide.
De petite taille (quelques millimètres), elles forment des colonies où peuvent se mêler plusieurs espèces de ce genre, difficiles à déterminer. Elles se comportent en pionnières, occupant des terrains mis à nu par l’érosion, le fouissage des animaux, les activités humaines...

1/ Riccia gougetiana est relativement grande. Les rosettes que j’ai observées avaient, en moyenne, 8 à 12 millimètres de diamètre, avec des lobes de 2 ou 3 millimètres de largeur. Voici une colonie (mêlée à d’autres espèces) telle qu’on peut la voir, parmi les cailloux, sur la terre un peu humide, bien dégagée, dans une lande siliceuse des Cévennes (Lozère).
L’espèce se rencontre dans les régions à climat tempéré à chaud, en Asie, autour du bassin méditerranéen, aux Canaries.... En France, elle peut s’éloigner du domaine purement méditerranéen puisqu’on peut la trouver jusque dans le Cantal, la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme (Vincent Hugonnot) et probablement plus à l’ouest (à confirmer).
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2/ Riccia gougetiana est une espèce dioïque. Les thalles mâles présentent, le long de la ligne médiane des lobes, des rangées de petits bâtonnets sombres qui sont les « cols » très saillants des anthéridies. La couleur générale est d’un vert bleuté mais la base des lobes et une partie de la bordure est souvent violacée.
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3/ Les thalles femelles sont plus grands, plus clairs. Les zones violacées sont moins étendues. La base et les bords sont parfois colorés de beige ou de rose.
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4/ Les thalles des deux sexes ont les lobes marqués d’un sillon longitudinal ; ils sont bordés de longs cils hyalins.
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5/ Riccia gougetiana côtoie souvent d’autres Riccia. Ici, une colonie de thalles mâles, partage le terrain avec une espèce, non identifiée, qui permet d’apprécier les différences (taille, couleur, profondeur du sillon, absence de cils marginaux...).
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Marc
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Re: Riccia gougetiana Durieu & Mont.

Message par Marc »

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6/ Les cils qui bordent les thalles sont hyalins, brillants, longs de 100 à 150 µm, larges à la base, se terminant progressivement en pointe aigüe. Quelques cils sont plus courts mais aussi larges.
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7/ Les anthérozoïdes (gamètes mâles) s’échappent par des sortes de tubes (appelés parfois « cols des anthéridies » Jovet-Ast 1986), ces petits bâtonnets sombres que l’on voit à la surface des thalles mâles. Je n’ai pas pu mettre en évidence les anthéridies elles-mêmes (où se forment les gamètes), immergées dans le corps du thalle.
Il est intéressant de comparer cet appendice à celui d’une autre espèce, présentée par André : Riccia sorocarpa. Embarrassé comme moi pour le nommer, il le décrit comme « l’extrémité du canal faisant communiquer la chambre de production d'anthéridies (gamètes mâles) vers l'extérieur ».
http://www.lenaturaliste.net/forum/view ... ccia#p1781
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8/ Les thalles femelles à maturité montrent quelques taches sombres à leur surface. Elles signalent la présence des capsules dans lesquelles se forment les spores. Chez les Riccia, les capsules ne sont pas portées par une soie qui les fait émerger au-dessus des thalles, mais elles y sont entièrement incluses. La sortie des spores se fait par une déchirure de la surface des thalles. Cette pratique est la règle chez les Riccia. On l’avait déjà remarquée chez un autre genre d’hépatique : Corsinia.
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9/ Une coupe transversale de thalle montre une de ces capsules. La manipulation et le rasoir ont fait éclater la capsule. Les spores qui étaient assemblées en tétrades se sont individualisées. On devine, dans le haut, le minuscule canal qui reliait l’archégone à la surface du thalle, permettant l’entrée des anthérozoïdes. Cette coupe d’une portion de thalle permet de constater que son épaisseur est plus importante que ne laisse paraître l’aspect feuillé des rosettes vue de dessus. La partie supérieure (tissu dorsal) est faite de lignes verticales de cellules chlorophylliennes. Chez cette espèce, ces lignes sont très serrées, formant un tissu assez compact. Chez d’autres, elles sont espacées, ménageant des cavités (comme chez R. cavernosa, par exemple).
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10/ Plusieurs capsules peuvent se former dans un thalle. On voit ici trois capsules à des stades différents de maturité (Mais je n’ai pas réussi à trouver de jeunes archégones au tout début de leur développement). On distingue les enveloppes des capsules ainsi que les restes de deux cols d’archégones qui émergent à la surface du thalle. Certaines spores sont encore un peu associées en tétrades.
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Marc
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Re: Riccia gougetiana Durieu & Mont.

Message par Marc »

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11/ Les spores, de grande taille (malheureusement non mesurée avec précision, mais évaluée à 180 µm), montrent ici leur surface granuleuse/alvéolée, avec leur face distale bombée (distale, parce que distante, éloignée de la base, du centre de la tétrade) et leur face proximale (proche de la base, du centre de la tétrade) en pyramide à trois faces (pourquoi trois faces : parce que les spores sont groupées par quatre...).
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Ces observations ont été faites entre octobre 2015 et janvier 2016. Ces petites hépatiques ne connaissent pas de repos hivernal. Elle sont même très actives pendant la saison froide, quand les végétaux vasculaires sommeillent. C’est le moment de les rechercher sous nos pas.
Bien amicalement.
Marc
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