Lacrymaria sp. - encore une fois.
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Bernard-J
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Lacrymaria sp. - encore une fois.
Bonsoir,
Vous connaissez tous Lacrymaria, ce cilié très bizarre avec un cou extensible. Je l’ai rencontré à nouveau, ce qui m’a poussé à rechercher la littérature sur cet organisme. J’ai ajouté quelques liens dans le champ «description» de YouTube. Pour accéder à ces liens, il faut donc sélectioner la vidéo directement sur YouTube. J’ai aussi ajouté des liens d’autres vidéos qui montrent des Lacrymaria attrapant des proies – ce que je n’ai jamais eu la chance d’observer. J’ai aussi reporté une vidéo montant un cannibalisme impressionnant dans une culture in vitro, je ne pense pas que cela arrive en milieu naturel.
Je n’avais jamais vu auparavant un cou aussi étiré ! Bien entendu, quand on parle de tête, cou et tronc, c’est de l’anthropomorphisme crasse ,… mais bien pratique. Il faut cependant garder à l’esprit que ce cilié n’est constitué que d’une seule cellule (donc pas de cerveau, pas de neurone). Cette unique cellule est capable de gérer un système de prédation très complexe, un peu comme celui d’un animal. Les cils de la tête sont seuls responsables de l’étirement du cou et ils se relâchent pendant la rétraction. Une tête coupée se régénère rapidement par l’activité du macronucleus, ce qui prouve que ce n’est pas une tête, s’il fallait encore le démontrer.
Les macro- et micro-nucleus restent dans le tronc et le cytosquelette permet le changement drastique de la morphologie du cou. Les couches de protéines (tubuline, centrine) du cytosquelette peuvent être rendues visibles par fluorescence, mais ces stries sont aussi bien visibles par microscopie DIC (voir les vidéos mentionnées par les liens) .
Le cou étiré ne contient pas d’organite, ni de cytoplasme, ou très peu, ce qui a incité les chercheurs a se demander où se situe (ou d’où provient) l’information contrôlant le comportement du cilié, le «QG» génétique restant si éloigné du centre de l’action. Il devient de plus en plus évident que le cytosquelette peut jouer ce rôle parce qu’il n’est pas seulement responsable du maintien de la forme de l’organisme, mais il est un système hypercomplexe d’interactions entre des centaines de protéines et d’autres molécules.
Des chercheurs ont démontré qu’avec sa méthode de chasse, Lacrymaria inspecte tout son alentour d’une manière stochastique en quelques minutes. Cela ne vous étonnera probablement pas d’apprendre que ces chercheurs sont des ingénieurs, biophysiciens, etc... intéressés de développer des algorithmes utiles pour la robotique.
OK, il est temps maintenant de passer à la vidéo, en espérant qu’elle vous plaira :
Vous connaissez tous Lacrymaria, ce cilié très bizarre avec un cou extensible. Je l’ai rencontré à nouveau, ce qui m’a poussé à rechercher la littérature sur cet organisme. J’ai ajouté quelques liens dans le champ «description» de YouTube. Pour accéder à ces liens, il faut donc sélectioner la vidéo directement sur YouTube. J’ai aussi ajouté des liens d’autres vidéos qui montrent des Lacrymaria attrapant des proies – ce que je n’ai jamais eu la chance d’observer. J’ai aussi reporté une vidéo montant un cannibalisme impressionnant dans une culture in vitro, je ne pense pas que cela arrive en milieu naturel.
Je n’avais jamais vu auparavant un cou aussi étiré ! Bien entendu, quand on parle de tête, cou et tronc, c’est de l’anthropomorphisme crasse ,… mais bien pratique. Il faut cependant garder à l’esprit que ce cilié n’est constitué que d’une seule cellule (donc pas de cerveau, pas de neurone). Cette unique cellule est capable de gérer un système de prédation très complexe, un peu comme celui d’un animal. Les cils de la tête sont seuls responsables de l’étirement du cou et ils se relâchent pendant la rétraction. Une tête coupée se régénère rapidement par l’activité du macronucleus, ce qui prouve que ce n’est pas une tête, s’il fallait encore le démontrer.
Les macro- et micro-nucleus restent dans le tronc et le cytosquelette permet le changement drastique de la morphologie du cou. Les couches de protéines (tubuline, centrine) du cytosquelette peuvent être rendues visibles par fluorescence, mais ces stries sont aussi bien visibles par microscopie DIC (voir les vidéos mentionnées par les liens) .
Le cou étiré ne contient pas d’organite, ni de cytoplasme, ou très peu, ce qui a incité les chercheurs a se demander où se situe (ou d’où provient) l’information contrôlant le comportement du cilié, le «QG» génétique restant si éloigné du centre de l’action. Il devient de plus en plus évident que le cytosquelette peut jouer ce rôle parce qu’il n’est pas seulement responsable du maintien de la forme de l’organisme, mais il est un système hypercomplexe d’interactions entre des centaines de protéines et d’autres molécules.
Des chercheurs ont démontré qu’avec sa méthode de chasse, Lacrymaria inspecte tout son alentour d’une manière stochastique en quelques minutes. Cela ne vous étonnera probablement pas d’apprendre que ces chercheurs sont des ingénieurs, biophysiciens, etc... intéressés de développer des algorithmes utiles pour la robotique.
OK, il est temps maintenant de passer à la vidéo, en espérant qu’elle vous plaira :
Amicalement - Bernard
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- YVES22
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Re: Lacrymaria sp. - encore une fois.
@ Bernard :
pour la vidéo. Il y a longtemps que j'ai abandonné l'espoir d'avoir des clichés exploitables de cette bestiole hystérique 
Cordialement. Yves ( celui des Côtes d'Armor ).
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Micro : LEICA DM6000B optiques PL APO / DIC / CP / Fluo ; cam DIGIRETINA 16 Micro "de voyage" : NACHET NS200 Bino : KYOWA ; cam Industrial Digital 5Mp.
En collection NACHET : une quarantaine de micros ; 1850 jusqu'en 1960 et quelques autres "curiosités"...
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En collection NACHET : une quarantaine de micros ; 1850 jusqu'en 1960 et quelques autres "curiosités"...
- Buteo
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Re: Lacrymaria sp. - encore une fois.
Magnifiquement traité.
Il est vrai que cette bestiole a l'art du chasseur, planquée qu'elle est pour la majeure partie de son corps dans les amas de débris.
Il est vrai que cette bestiole a l'art du chasseur, planquée qu'elle est pour la majeure partie de son corps dans les amas de débris.
Modifié en dernier par Buteo le 18 févr. 2023 08:22, modifié 1 fois.
Re: Lacrymaria sp. - encore une fois.
Bonsoir.
J'ai lu plusieurs livres de Jean-Jacques Kupiec, dont Et si le vivant était anarchique. La génétique est-elle une gigantesque anarque ?. Outre son analyse épistémologique de notre vision centrée sur le génome vu comme un programme, ce qu'il propose repose sur l'expression aléatoire des gènes et la non-spécificité des interactions des protéines. A partir de ce dernier point, je peux imaginer que le comportement du cilié est "contrôlé" par les interactions locales de ses protéines. Bon complément à mes lectures. Merci....où se situe (ou d’où provient) l’information contrôlant le comportement du cilié, le «QG» génétique restant si éloigné du centre de l’action. Il devient de plus en plus évident que le cytosquelette peut jouer ce rôle parce qu’il n’est pas seulement responsable du maintien de la forme de l’organisme, mais il est un système hypercomplexe d’interactions entre des centaines de protéines et d’autres molécules.
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Bernard-J
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Re: Lacrymaria sp. - encore une fois.
Merci à tous pour vos retours sympathiques.
Il pourrait être intéressant de méditer le fait que nous ne percevons avec nos sens que des qualités. Les mesures et propriétés quantitatives proviennent de comparaisons et de réflexions subséquentes de notre activité de penser , ellles ne sont jamais immédiates. La situation actuelle peut être comparée à celle d'un peintre peignant son autoportrait et l'analysant jusqu'au niveau moléculaire par la suite en se convainquant que ce portait est la réalité. Les physiciens ont quitté ce cauchemar mais pas encore la plupart des biologistes, qui s'accrochent encore aux anciens modèles atomiques, ex. enzyme --> clé - serrure, etc... Bien évidemment, ce saut quantique est plus difficile à effectuer avec le monde vivant qu'avec le monde inanimé.
Je viens de parcourir rapidement ce livre. Si je peux reconnaître l'idée que les interactions protéiques sont bien plus fluides et importantes qu'estimées précédemment et que la conception "ADN=molécule de la vie" est actuellement totalement dépassée, on ne pourra pas faire avancer le shmilblick de l'ordre dans le vivant juste en saupoudrant ces interactions avec du hasard. J'ai eu un relent de poussière en parcourant ce livre...De telles conceotions nous enfoncent encore plus dans un réductionnisme matérialiste.J'ai lu plusieurs livres de Jean-Jacques Kupiec, dont Et si le vivant était anarchique. La génétique est-elle une gigantesque anarque ?.
Il pourrait être intéressant de méditer le fait que nous ne percevons avec nos sens que des qualités. Les mesures et propriétés quantitatives proviennent de comparaisons et de réflexions subséquentes de notre activité de penser , ellles ne sont jamais immédiates. La situation actuelle peut être comparée à celle d'un peintre peignant son autoportrait et l'analysant jusqu'au niveau moléculaire par la suite en se convainquant que ce portait est la réalité. Les physiciens ont quitté ce cauchemar mais pas encore la plupart des biologistes, qui s'accrochent encore aux anciens modèles atomiques, ex. enzyme --> clé - serrure, etc... Bien évidemment, ce saut quantique est plus difficile à effectuer avec le monde vivant qu'avec le monde inanimé.
Amicalement - Bernard
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Re: Lacrymaria sp. - encore une fois.
Bonjour.
Nous n'avons visiblement pas les mêmes raisons de nous enthousiasmer. Tous les goûts sont dans la nature.
L'ancien modèle enzyme --> clé-serrure est justement ce que Kupiec critique. Mais comme je viens de le dire, son approche ne rend pas la biologie plus "subjectiviste".
De toute façon, il faudra attendre que ses idées soient confirmées par des faits expérimentaux (plutôt que des simulations informatiques) et en effet c'est plus difficile avec le monde vivant qu'avec le monde inanimé.
Nous n'avons visiblement pas les mêmes raisons de nous enthousiasmer. Tous les goûts sont dans la nature.
En effet, j'ai même eu l'impression que Kupiec, sans le dire nettement, ambitionnait de faire de la biologie moléculaire comme on fait de la physique statistique. C'est cela qui me plaît.De telles conceptions nous enfoncent encore plus dans un réductionnisme matérialiste.
Je ne comprends pas quel cauchemar les physiciens auraient quitté puisque, à ma connaissance, ils sont toujours fondamentalement matérialistes.Les physiciens ont quitté ce cauchemar mais pas encore la plupart des biologistes, qui s'accrochent encore aux anciens modèles atomiques, ex. enzyme --> clé - serrure, etc... Bien évidemment, ce saut quantique est plus difficile à effectuer avec le monde vivant qu'avec le monde inanimé.
L'ancien modèle enzyme --> clé-serrure est justement ce que Kupiec critique. Mais comme je viens de le dire, son approche ne rend pas la biologie plus "subjectiviste".
De toute façon, il faudra attendre que ses idées soient confirmées par des faits expérimentaux (plutôt que des simulations informatiques) et en effet c'est plus difficile avec le monde vivant qu'avec le monde inanimé.
- Jean-marc
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Re: Lacrymaria sp. - encore une fois.
Quelle superbe vidéo et surprenant Lacrymaria. Je ne l’ai jamais vu étirer son proboscis à ce point
JM
Utilisateur nomade (via mobile device)
JM
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Re: Lacrymaria sp. - encore une fois.
Bonjour.
Pour continuer et compléter un peu cette discussion, voici un extrait de L’homme devant l’incertain, collectif sous la direction d’Ilya Prigogine (physicien et chimiste) :
« Dans les sociétés d’insectes, de nombreuses décisions et structures collectives résultent d’une multitude d’interactions locales qui ne contiennent pas explicitement les éléments de la réponse collective. »
Si l’on remplace « insecte » par « protéine » et « réponse collective » (de la colonie) par « comportement du microorganisme », la notion de cognition peut trouver une explication non spirituelle (c’est-à-dire non centralisée) dans la créativité des interactions des biomolécules dès lors qu’on leur accorde une liberté plus grande que dans l’idée du contrôle par le génome.
C’est juste une idée.
Pour continuer et compléter un peu cette discussion, voici un extrait de L’homme devant l’incertain, collectif sous la direction d’Ilya Prigogine (physicien et chimiste) :
« Dans les sociétés d’insectes, de nombreuses décisions et structures collectives résultent d’une multitude d’interactions locales qui ne contiennent pas explicitement les éléments de la réponse collective. »
Si l’on remplace « insecte » par « protéine » et « réponse collective » (de la colonie) par « comportement du microorganisme », la notion de cognition peut trouver une explication non spirituelle (c’est-à-dire non centralisée) dans la créativité des interactions des biomolécules dès lors qu’on leur accorde une liberté plus grande que dans l’idée du contrôle par le génome.
C’est juste une idée.
Re: Lacrymaria sp. - encore une fois.
Je poursuis cette analogie entomologique car je trouve que c’est une étonnante fournisseuse d’idées.
Je lis : « Pour des flux importants [de fourmis], d’autres phénomènes de structuration peuvent apparaître, comme la formation de bandes de circulation sur les pistes observées chez les fourmis légionnaires. Cet exemple montre comment des effets de facilitation peuvent se mettre en place pour conduire à l’apparition de nouvelles réponses collectives par simple augmentation du nombre [de fourmis], sans modification des règles de comportement individuel.»
Je transpose au cas du comportement de Lacrymaria. Si l’on compare un proboscis (merci Jean-Marc) de 50 microns avec un proboscis de 500 microns, on y trouvera sans doute les mêmes protéines, ayant les mêmes interactions, simplement 10 fois plus abondantes. Mais comme la longueur du proboscis est fortement augmentée, les mouvements possibles sont plus nombreux et certains sont inédits (demi-tours par exemple). Sous l’œil du microscopiste, le comportement de Lacrymaria semble obéir à une finalité, alors que sa structure est comparable à la formation de bandes de circulation pour fourmis : il y a une logique purement physique ; puisque la structure est possible et avantageuse, elle existera, sans aucune volonté animale, et sans que le génome ne soit sollicité.
Je lis : « Pour des flux importants [de fourmis], d’autres phénomènes de structuration peuvent apparaître, comme la formation de bandes de circulation sur les pistes observées chez les fourmis légionnaires. Cet exemple montre comment des effets de facilitation peuvent se mettre en place pour conduire à l’apparition de nouvelles réponses collectives par simple augmentation du nombre [de fourmis], sans modification des règles de comportement individuel.»
Je transpose au cas du comportement de Lacrymaria. Si l’on compare un proboscis (merci Jean-Marc) de 50 microns avec un proboscis de 500 microns, on y trouvera sans doute les mêmes protéines, ayant les mêmes interactions, simplement 10 fois plus abondantes. Mais comme la longueur du proboscis est fortement augmentée, les mouvements possibles sont plus nombreux et certains sont inédits (demi-tours par exemple). Sous l’œil du microscopiste, le comportement de Lacrymaria semble obéir à une finalité, alors que sa structure est comparable à la formation de bandes de circulation pour fourmis : il y a une logique purement physique ; puisque la structure est possible et avantageuse, elle existera, sans aucune volonté animale, et sans que le génome ne soit sollicité.
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Bernard-J
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Re: Lacrymaria sp. - encore une fois.
Je suis désolé Gérard, mais je ne peux pas te suivre sur ce chemin. Il m'est impossible d'imaginer que la suite de mots que je lis sur ton message et leur sens soient simplement le produit de la danse de protéines et autres molécules saupoudrées d'un peu de hasard - un simple jus moléculaire issu de ton cerveau. Bien entendu, cette manière de voir est la doxa, mais elle est causée par des interprétations continuellement tronquées des extrordinaires découvertes de la biologie moléculaire. Les conséquences d'une telle vision du monde inculquée, même inconsciemment, à la population et surtout aux élèves sont catastrophiques. Cette vision déshumanise l'être humain et le rabaisse au niveau d'un robot, ce qu'il est d'ailleurs en train de devenir pour cette raison. Cette perte de valeur et de sens peut expliquer une bonne partie des problèmes sociétaux actuels, mais c'est un autre débat.
Par conséquent, et afin de se faire une opinion vraiment personnelle, et non issue d'une éducation aquadémique "schématisée", il serait important d'étudier les failles de cette doxa plus à fond.
Pour ce faire, je propose ce texte en anglais (traduisible avec deepl.com); je n'ai trouvé aucun texte aussi incisif en français.
https://www.thenewatlantis.com/publicat ... -of-beings
Par conséquent, et afin de se faire une opinion vraiment personnelle, et non issue d'une éducation aquadémique "schématisée", il serait important d'étudier les failles de cette doxa plus à fond.
Pour ce faire, je propose ce texte en anglais (traduisible avec deepl.com); je n'ai trouvé aucun texte aussi incisif en français.
https://www.thenewatlantis.com/publicat ... -of-beings
Amicalement - Bernard
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