Disparalona rostrata ?

[Jynx44]

Bonjour à toutes et tous,

j'ai eu la chance de dégotter il y a peu sur un site d'enchères en ligne bien connu, et du coin , les petits fascicules de systématique des organismes des Eaux continentales françaises publiés par l'assoc. française de limnologie. Super!
J'ai voulu mettre en pratique de suite avec l'identification d'une petite puce d'eau récoltée dans la rivière pas loin de chez moi (la Vie). Voici :

Disparalona rostrata natural.jpg (198.27 Kio) Vu 198 fois

La bestiole faisait environ 400 x 200 μm (PABD replié sous les valves).
La clé proposée par C. Amoro (fascicule 5) permet d'aboutir assez facilement à l'espèce Disparalona rostrata (p. 84)*. Le seul hic, c'est que dans le descriptif de l'espèce (p. 124) l'auteur signale "7 soies sur les antennes", alors que j'en compte sur mon spécimen 3 grandes et 2 petites pour chacune des branches de l'antenne ! Et sur notre vénérable forum, pas de mention des soies pour cette espèce.... viewtopic.php?p=87364&hilit=Disparalona+rostrata#p87364

* À noter une petite erreur dans la clé p. 84, en bas : l'avant dernier aiguillage étant "Ocelle < oeil composé ?", si non, alors Pleuroxus ou Disparalona rostrata. Or, pour cette espèce, l'ocelle est un chouia plus petit que l'oeil composé...comme le confirme d'ailleurs le schéma joint à la clé.

[YVES50]

Bonjour Jean-Louis,
J.F. CART cite 3 espèces en France : Disparalona rostrata - D. leei - D. hamata, cette dernière rarissime (vue dans un bras mort de la Seine et dans l'Allier - com pers. 2011)
L'espèce n'est pas décrite sur les faunes disponibles.
Restent D. rostatra et D. leei (trouvés plusieurs fois dans le département de la Manche)
Ton sujet montre un minuscule denticule inféro-postérieur sur le bord des valves. Il s'agit donc bien de D. rostrata (D. leei n'en a pas)

ps. 1 : oui, la clé de Claude Amoros montre une légère faiblesse dans le critère oeil/ocelle ! Ce n'est pas dramatique car si l'on opte pour l'une, on se retrouve vite dans une impasse avec la forme du corps très allongée et la garniture d'épines du post-abdomen.
ps. 2 : dans sa Faune, Miguel ALONZO ne prend pas en compte le nombre de soies antennaires. Je pense que ce critère n'est pas très utile à l'identification.

Miguel ALONZO, 1996 : Crustacea Branchiopoda. Fauna Iberica Vol. 7

[Jynx44]

Avé Yves

merci de ta réponse qui valide le résultat de mon petit exercice ! C'est par-fait

... Bon, ne crachons pas tout de même dans la soupe de M. Amoros. Son travail est méritoire, et son petit opuscule sur les Cladocères reste tout à fait recommandable. Il a le mérite d'être clair et facile d'usage. J'ai d'ailleurs tenté le même exercice avec la clé (anglaise ) du Keys to Palaeartic Fauna édité par C. Rogers et JH Thorp, ed. Academic Press, USA 2011... Bien qu'on aboutisse au même résultat, le cheminement est beaucoup moins facile ! Chose amusante, avec cette clé, pour un résultat identique, on n'utilise ni le nombre de soies antennaires, ni le petit denticule inféro-postérieur sur le bord des valves, mais l'existence de pores sur le dos des valves.... Étonnant non ?

[YVES50]

Oui, le travail de Claude Amoros est un exemple de clé réussie et simple d'utilisation. Dans son introduction, elle s'adressait d'ailleurs aux non-spécialistes et a rendu de grands services à ceux-là.

ps. 1 : le petit denticule de cette espèce est parfois impair ou manque totalement chez certains individus selon Alonzo. Dans ce cas, l'identification doit être délicate.
ps. 2 : c'est alors que surgissent les critères des pores dorsaux qui sont utilisés dans les clés de la Faune espagnole (avec en plus, la structure des appendices thoraciques). Ce dernier examen demande une µ-dissection que je n'ai jamais fait du reste*.

* idem pour l'identification des Copépodes... avec des outils réalisés à la main.