Bonjour à tous,
quelques remarques pour éviter à Frédéric la case ermitage
1) Selon les auteurs Il peut y avoir des écarts assez importants dans les valeurs extrêmes des mesures types. Peragallo donne par exemple pour
Pleurosigma obscurum (ex.
Gyrosigma obscurum) 80-180 x 10-12 (in
Diatomées marines de France p. 158). Donc les bornes des dimensions sont à prendre avec des pincettes ! Je ne sais même pas si aujourd'huis il existe des normes scientifiques rigoureuses à ce sujet..
2) Le même Peragallo indique pour
Pleurosigma spencerii (p.171) : 78-200 x 12-25. Il signale que cette espèce est très répandue dans les eaux saumâtres et mentionne deux variétés…. Ses schémas donnent à voir effectivement des spécimens assez « massifs » pour reprendre ton qualificatif.
3) Mais j’ai aussi trouvé chez ce même auteur une autre espèce potentiellement intéressante :
Pleurosigma clevei Grunow 1880, illustrée planche XXXII, fig. 16,17 (ici c’est le contraire, les diatomées dessinées sont très fines avec des apex très pointus). Le descriptif de cette diatomée est donné par Cleve & Grunow ainsi : " Forme sigmoïde-lancéolée très étroite, à apex allongés et saillants. 24 stries obliques, 23 stries transversales en 0,01 mm, Longueur : 0,14-0,21 mm, largeur 0,0095-0,01 mm. [...].
Se distingue de
Pl. delicatulum W. Sm. par sa forme beaucoup plus étroite, et
de PI. tenuissimum par l'orientation oblique des stries » (c’est moi qui souligne).
4) Cela m’amène à une remarque importante. D’expérience je constate que les caractéristiques des stries (et autres fibules ou côtes…), sont d’une très grande importance taxonomique, et je pense que l’on peut rarement s’en passer pour s’assurer de l’identité d’une espèce. Du moins, cela permet souvent d’éliminer des candidates potentielles ! D’ailleurs, dans tous les (bons) ouvrages, les données relatives aux stries sont systématiques (forme, constitution, et bien sûr : nombre pour 10 μm). À l’inverse, il semblerait que le rapport longueur sur largeur d'une diatomée n’ait guère de valeur du point de vue taxonomique….
Cela dit, mon cher Frédéric, il ne faut point désespérer, car, comme dit le dicton :
c'est en forgeant que l'on devient diatomiste ! 
