Bonjour Jean,
Mes enfants sont (en général) très prudents avec ce qu'ils ne connaissent pas dans la nature (10 et 13 ans).
Mon fils n'a donc pas touché cette chenille (il faut dire qu'elle est impressionnante !) et moi non plus avant de savoir à quoi j'avais à faire.
Faire tester des urticants par ses enfants a peut-être été une démarche scientifique critiquable de Fabre, il faut aussi se remettre dans l'époque, il y avait tout à découvrir et démontrer (!) Mais j'en arriverai pas là, rassure-toi, d'ailleurs ce serait bien inutile en 2009 car il y a certainement de meilleurs protocoles !
Fabre, que j'admire sous plusieurs aspects, aurait pu aussi employer d'autres méthodes, bien sûr.
Mais une chose semble bien transparaitre dans ses textes, il aimait et partageait beaucoup avec son petit Paul !
Maintenant est-ce bien ou pas ? A chacun de juger selon sa sensibilité.
Extrait de Fabre où l'on parle de Chelonia Caja :
… Beaucoup de chenilles, toutes fort inoffensives, sont hérissées d'une toison qui, vue au microscope, se résout en javelots barbelés, très bénins sous un aspect menaçant. Citons une paire d'exemples de ces pacifiques hallebardières.
Au début du printemps, à travers les sentiers, se voit cheminer âprement une chenille qui inspire répugnance par sa farouche pilosité, onduleuse ainsi qu'une moisson. Les anciens naturalistes, dans leur nomenclature naïve et imagée, l'ont appelée la Hérissonne. Dénomination digne de la bête, qui, au moment du danger, s'enroule sur elle-même et fait le hérisson, présentant de tous côtés à l'ennemi son armure épineuse. Sur le dos, épais mélange de poils noirs et d'autres cendrés ; sur les flancs et en avant, hispide crinière d'un roux vif. Noire, cendrée ou rousse, tout cette sauvage chevelure est fortement barbelée.
On hésite à toucher cette horreur du bout des doigts. Et cependant, encouragé par mon exemple, petit Paul, avec son tendre épiderme de sept ans, récolte à pleines mains la répugnante chenille sans plus d'appréhension que s'il cueillait un bouquet de violettes. Il en remplit ses boîtes ; il l'élève avec le feuillage de l'orme, journellement la manie, car il sait que l'affreuse bête d'aujourd'hui lui donnera un papillon superbe (Chelonia Caja Lin.), habillé de velours écarlate, avec les ailes inférieures rouges, les supérieures blanches, semées de taches marron.
Que résulte-t-il de cette intimité de l'enfant avec la bête velue ? Pas même un semblant de démangeaison sur le délicat épiderme. Je ne parle pas du mien, tanné par les ans.
=> Texte complet :
http://www.e-fabre.com/e-texts/souvenir ... cation.htm