demande de renseignements

[poupoute]

Bonjour,
Je m'appelle Aurore, je suis étudiante en école d'ingénieur en agronomie et agriculture. Je suis tombée sur ce forum en faisant queslques recherches et j'en profite donc pour poser directement quelques questions...

Naturaliste est-ce un métier ou une passion ?!
Si c'est un métier, un diplôme d'ingénieur mène-t-il à cette qualification ? Quelles sont les employeurs potentiels et les débouchés ?
En fait, je dois bientot choisir une option de spécialisation, et j'hésite..Faut-il plus valoriser une connaissance plus vaste sur les espaces ruraux et aquatique par exemple, qu'une connaissance plus ciblée sur seulement les espaces ruraux par exemple.

Merci d'avance
Bonne journée

[Wouazo]

Bonsoir,
Désolé, naturaliste, ce n’est pas un métier, c’est une passion. Il n’y a pas d’employeur et c’est surtout du bénévolat. Le mieux pour du travail dans le domaine naturaliste et d’aller sur le site : Offres d'emploi - Tela Botanica
Bonne soirée
W.

[Daniel]

Bonjour,
Wouazo, a répondu abruptement.
Il n'a pas tort globalement, mais il s'est contredit lui mème en indiquant comment trouver des emplois rénumèrés de botanistes!

Il est difficile de faire de sa passion son métier et j'ai connu par exemple un adolescent passionné d'archéologie qui est devenu ingénieur dans l'industrie et qui regrette de ne pratiquer l'archéologie qu'en amateur... Mais qui d'un autre coté est bien mieux payé.

En vocabulaire d'orientation, on pourrait donner comme équivalence à naturaliste "ingénieur écologue" puisqu'écologiste à changé de sens! Cela correspond à un minimum de 5 années d'études après le bac

Dans les universités, il existe plusieurs masters formant des écologues.
Je citerai juste celui organisé par le muséum d'histoire naturelle qui est une institution emblèmatique parmi les naturalistes
http://www.mnhn.fr/museum/foffice/scien ... &nav=liste
Il a plusieurs débouchés selon les spécialisations: chercheur écologue, technicien écologue, muséologue, animateur ou journaliste naturaliste...

Les grandes écoles d'agronomie peuvent s'associer à ces masters (voir lien précédant)
Je ne connais pas leurs cursus. A priori, des connaissances vastes sont plus adaptées à la poursuite d'études longues.
Par contre, une spécialisation permettra de trouver plus facilement du travail dans un domaine comme l'hydrobiologie, l'aménagement du territoire...

En fait, les connaissances naturalistes au sens strict ne sont pas très développées dans ces cursus de grandes écoles et sont souvent acquises en autodidacte ou au contact d'amateurs.
Mais un bon botaniste peut être embauché simplement au niveau licence par un cabinet d'étude. Comme plus généralement, plus on a de cordes à son arc, plus il est facile de trouver du travail et les bureaux d'études peuvent apprécier des connaissances entomologiques chez un botaniste ou apprécier un ingénieur également botaniste...

[Gerard78]

Bonjour tout le monde, Aurore,
Daniel a tout à fait raison, sur le fond...
Mais attention, ne surtout pas faire preuve d'excès d'optimisme, les postes sont très rares... et bien souvent mal payés!
J'ai l'exemple d'un jeune docteur du MNHN, excellent odonatologue, à la fois de terrain et en labo. (à mon avis, l'un des tout meilleurs scientifiques français sur ce créneau), y compris dans toutes les parties du monde, qui a cherché et cherche encore à exercer ses compétences autrement qu'en bénévole, car figurez-vous que cet écologue/entomo talentueux doit aussi manger... Bizarre, non? Actuellement, son employeur est Monsieur RSA...
Pourtant, il a écumé les offres, y compris à des niveaux bien inférieurs à ses compétences, et nitchevo, rien, que d'al...
On l'accuse même (une grosse association entomo. dont je tairai le nom par extraordinaire bonté d'âme de ma part, du moins pour l'instant!) d'être "trop qualifié"...
Si, si!
Alors qu'il était prêt à offrir ses compétences pour un salaire de misère!
Donc, se méfier des perspectives qui allieraient dans l'idéal assouvissement de la passion, et exercice d'une activité décemment rémunérée...
Et je suis très pessimiste pour la suite: quand on sait la place désormais assignée à la protection des milieux par nos zédiles ("parce que vous savez, l'environnement, ça commence à bien faire".... ), il va falloir attendre un temps certain, et sans aucun doute, des actions de masse pour que les milieux soient réintégrés à la gouvernance dans notre beau pays...
Je suis actuellement par exemple sur une pollution par métaux lourds sur un étang, par une boite identifiée, installation classée, Seveso, et j'en passe, et la Mairie du coin fait la morte, la sourde, l'autiste...
Attendons peut-être le gros pépin, apparemment c'est dans l'urgence désormais qu'on tente d'établir des "politiques"... qui sont immédiatement oubliées pour d'autres, encore plus urgentes, mais moins que les suivantes, etc...
Alors oui, Aurore, cultive ta passion, assume là pleinement, mais cherche un travail à conséquences financières positives, même s'il ne te comble pas totalement...
Et au passage, songe que le Canada, certains pays africains, et d'autres, sont preneurs de notre capital intellectuel, puisqu'ici, nous sommes considérés comme des zombies...
Donc, songe absolument à perfectionner ton anglais, espagnol, ou autre, c'est déterminant!
Désolé pour la noirceur de mon propos, mais je sais hélas bien concrètement de quoi je parle....
Bonne journée quand même, et bon courage, il t'en faudra!

[PierreH]

Bonjour,

je n'ai pas eu le cœur de te répondre plus rapidement : j'ai été confronté à la même question que toi quand il a fallu faire un choix.
Je voulais être géologue : quelques rencontres avec des professionnels ont vite refroidit mes ardeurs, pour les raisons sus-cités (peu de poste, mal payé, chômage...).
Un chercheur m'a cité l'exemple d'une jeune connaissance ayant une thèse en géologie au chômage, car souvent, étant donné la longue durée de telles études, on a rencontré l'âme sœur (tant mieux !) et l'on devient parfois nettement moins mobile.
En effet, à ce niveau, la mobilité ne doit pas être nationale (ce qui n'est déjà pas toujours possible) mais internationale !
Sans compter qu'une spécialité trop pointue ferme des portes : il faut absolument être généraliste (compétences très larges) et adaptables.
Je connais un autre géologue qui est informaticien dans un hôpital toulousain...
Bref, je me suis tourné vers des études courtes, avec un travail intéressant et correctement payé, sans avoir connu le chômage : et je cours après le temps pour trouver quelques instants pour faire un peu d'activité naturaliste, sans m'en satisfaire...

Bref, il faut choisir ses études en fonction de ses centres d'intérêt afin d'avoir la motivation nécessaire pour les réussir mais aussi ne pas oublier de choisir en fonction des débouchés sur le marché du travail !

[shrek]

J 'abonde dans le sens de Pierre H ....ma fille Bac+6 dans le domaine de la génétique végétale ,au chomage ,a dû ,pour manger , faire caissière dans une grande surface ,avant de passer le concours d'entrée à l' IUFM ( prof !!)et de le réussir ;
Maintenant elle a un salaire "correct",et cultive en amateur sa passion pour les végétaux....que de matière grise perdue

jp

[Simbad]

Bonjour

Et au passage, songe que le Canada, certains pays africains, et d'autres, sont preneurs de notre capital intellectuel...

Gérard
je m'excuse de sortir cette phrase de son contexte mais ton intervention était assez longue.

Souvent les compétences obtenues à étrangers ne sont pas reconnues au Canada.

Voici un lien qui explique les démarches à suivre pour faire reconnaître ses compétences lorsque on émigre au Canada.

http://www.cicic.ca/366/l%27evaluation- ... ada.canada

J'ai déjà vu des émigrant obligés de pratiquer de petits métiers pour survivre alors qu'ils traînaient une valise bourrée de diplômes. Dans certains domaines la porte n'est pas fermée mais presque.

Amicalement

[Gerard78]

Bonsoir tous, Gerald,
Certes, certes, tu as raison, mais j'ai plusieurs exemples de réussite (en hydrobiologie) de français émigrés au Canada.
Statistiquement, et c'est dire à quel point nous sommes nuls, il est plus aisé de trouver un job (pour un Docteur es Sciences français, dans des domaines précis, bien entendu!) au Canada qu'en France...
Mais je t'accord bien volontiers que ce n'est pas non plus la panacée!
Bonne soirée à tous,

[DanielCrabbé]

....que de matière grise perdue

jp

Je suis tout à fait d'accord avec toi Jean-Pierre, quel gâchis et nous en connaissons chacun de nombreux exemples.

Amicalement.

Daniel

[poupoute]

Et bient tout d'abord, merci à tous pour vos réponses... Je m'attendais un peu à ça, mais bon, je gardais quand même espoir au fond ! ^^
Je garde en mémoire vos conseils, et je vais continuer mes recherches.. Mais je pense que faire un métier qui nous passionne et qui paye correctement, ça doit pas être facile à trouver.. =S Dommage ....
Bonne journée à tous et merci