Carnet de terrain

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PierreM
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Carnet de terrain

Message par PierreM »

Bonjour

On ne dira jamais assez l'importance d'un carnet de terrain bien tenu.
En ce moment, je trie, je classe photos et échantillons, là où mes notes étaient un peu légères c'est la cata.
Comme je dois me racheter un carnet de terrain et que mon modèle habituel semble ne plus exister, je vous livre le résultat de mes recherches en espérant que ça puisse être utile.

CARNETS PAPIER

Les carnets de la marque « Registres le Dauphin », reliés, 220x140 mm, quadrillage 5x5 mm semblent ne plus exister. Ils étaient très bien mais assez chers.

Cogery (Etablissements Cogery SA à Saint-Denis) a déposé son bilan en 2007.
Il fournissait des carnets Carnets de terrain 220x140 mm, entoilés et à feuillets cousus, quadrillé 5x5 mm à petits carreaux .

Une alternative pourrait être les carnets Aurora : reliure lin quadrillé 5x5, plusieurs dimensions et nbre de pages, dimensions (entre autres) : 220x145 et 195x125 mm.
http://www.aurora-productions.be/fr/products/buroclass
Aurora ne diffuse pas aux particuliers mais sur son site on trouve une liste de papeteries vendant ces produits en Belgique.
Diffusion en France Otto-office seulement aux professionnels, il faut passer par Rueducommerce ou Pixmania (port 14,34 € chez Pixmania).
Réf. Rue du Commerce : MP-01EC0M900694
Aurora - Carnet toile grise 22 X 14,5
Ces cahiesr extra-résistants sont reliés en toilé fil de lin pour une protection au quotidien.
Papier de 80 gr/m2 ne s’abîme pas dans le temps.
192 pages.
Reliures quadrillé 5x5.
5,99 € + 9,99 € de port
La marque Moleskine offre des carnets « Legendary Notebook » reliés toile, 240 p., 210x130 mm, quadrillage 5x5 mm, avec élastique et soufflet. 15,90 €
Disponible dans les boutiques Moleskine, FNAC, BHV...


CARNETS IMPERMÉABLES
Marque "Rite in the rain" <http://www.riteintherain.com/> disponible dans de très nombreux formats (carnets, bloc-notes et cahiers reliés ou à spirales, feuilles perforées pour classeurs à anneaux).
Diffusé en France par exemple par :
l'Atelier la trouvaille <http://www.atelierlatrouvaille.com/371- ... -frontales>, USMC-pro <http://www.usmc-pro.com/>, Expé <http://www.expe.fr/fr/rite-in-the-rain.html>, Tacstore <http://www.tac-store.com/1560_rite-in-the-rain>

Plusieurs modèles dont :
Carnet de terrain imperméable "Rite in the rain" de 156 pages de 12 x 19 cm
Pages avec lignes et divisions de 18x7mm et 6x6mm
35,20 € TTC (La Trouvaille)
Petit carnet de terrain imperméable pour géologue "Rite in the rain" de 64 pages de 12 x 18 cm
Pages avec lignes et divisions de 18x7mm et 6x6mm
8,40 € TTC (La Trouvaille)
Classeur à anneaux RITE IN THE RAIN, reçoit les feuilles réf.0749 permet de n'emporter que la quantité nécessaire à la séance de topo.
Couverture plastique semi-rigide facilitant l'écriture.
Un collecteur plastique permet de stocker les feuilles remplies.
15,90 € (Expé)

100 feuilles topo au format 148 x 105mm et percées de 6 trous pour s'insérer dans le classeur à anneau réf.0750.
Les feuilles sont quadrillées d'un côté pour le dessin et réglées de l'autre pour la prise de notes, avec des colonnes prétracées.
17,70 € (Expé)
Je préfère de loin un bon carnet papier mais dans la boue, sous la pluie... un carnet imperméable est parfois vraiment nécessaire. Si on l'utilise occasionnellement il est possible de recopier ses notes dans le carnet papier.

Amicalement

Pierre M.
noelouigre1
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Re: Carnet de terrain

Message par noelouigre1 »

Bonjour
Je pense que le choix dépend de l'utilisation que l'on en fait notamment la durée (doit-il être utilisé pendant qq mois, qq années ?) et de où on le stocke (dans la poche, dans une sacoche,...).

Personnellement, moi qui suis un gros consommateur (1 carnet me fait qq mois) je n'achète plus que les carnet de petits format que l'on trouve dans tous les supermarchés, de type oxford, voire de marque distributeur, avec une hauteur de 140mm max pour entrer dans une poche de veste, à côté du portable.
Jamais de carnets à reliure quelle qu'elle soit (ça m'est arrivé d'égarer des pages et c'est très rageant). Toujours écrire au crayon à papier (j'en ai toujours 2-3 en stoc + 1 couteau pour retailler la mine).

Je ne suis pas particulièrement soigneux (voire même pas du tout) mais je dois dire que j'ai toujours dans un carton, qui commence à être bien plein, tous les carnets qui me sont passés entre les mains. Certains sont pourtant tombés dans la boue, dans l'eau (parfois avec le bonhomme) mais à part les pages sales, écornées, voire fripées, ils restent utilisables : les premiers datent de 25 ans en arrière (je ne suis pas très âgé :D ) et sont toujours lisibles.

Bref, pour résumer, un bon carnet c'est (pour moi)
- un petit format
- des pages qui ne se détachent pas
et surtout, une écriture au crayon à papier dont l'écriture demeurera même après une douche forcée (et en plus, même avec le papier mouillé, avec un crayon gras, on peut continuer d'écrire !).

Je vais suivre ce fil, peut-être que d'autres avis me feront changer d'habitudes... 8-)
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GuyDel
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Re: Carnet de terrain

Message par GuyDel »

J'utilise également les petits carnets "Oxford" en 90 X 140, 90 pages, parce ce qu'ils tiennent dans la poche, mais je pensais partir sur un format un peu plus grand et toilé, et donc le post de Pierre est arrivé au bon moment, avec les références et les adresses. (Merci !)

Je pense m'orienter à l'avenir vers un "Aurora" en 145 X 220, qui devrait tenir encore dans une (grande) poche.

J'utilise essentiellement le bic, car je le coince dans la spirale de l'Oxford, mais je retiens l'idée du crayon et vais la tester.

Etant débutant, j'oublie peut-être de noter des choses ? Que notez vous surtout ? (Des photos de quelques pages de divers carnets pourraient être instructives pour d'autres débutants ?)

J'utilise également beaucoup l'application gratuite Android liée au site "observations.be"
---> https://play.google.com/store/apps/deta ... rg.obsmapp (Existe maintenant aussi pour Iphone).

Très pratique, car les observations sont géolocalisées, et il suffit ensuite de pousser les données vers le portail pour qu'elles y figurent.

Je ne l'utilise toutefois actuellement que pour l'ornitho, ou j'ai des bases correctes, mais commence également petit à petit pour l'entomo.

Bien cordialement,

Guy
PierreM
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Re: Carnet de terrain

Message par PierreM »

Hello
GuyDel a écrit :...
J'utilise essentiellement le bic, car je le coince dans la spirale de l'Oxford, mais je retiens l'idée du crayon et vais la tester.
L'encre du Bic tient à l'eau une fois qu'on a écrit mais pour écrire au Bic sur du papier humide il faut se lever tôt.
GuyDel a écrit :...Etant débutant, j'oublie peut-être de noter des choses ? Que notez vous surtout ? (Des photos de quelques pages de divers carnets pourraient être instructives pour d'autres débutants ?)
Pas facile à dire, ça dépend de l'objectif. Il y a de nombreux cas et tous les intermédiaires entre les carnets de notes structurées, les carnets de croquis ou de voyage, les notes pour le photographe, le collecteur ou collectionneur, le géologue, le naturaliste plus ou moins spécialisé (entomo, ornitho...), le météo ...

Il y a des principes généraux pour les prises de notes, de nombreux articles et livres traitent du sujet (p.e. ICI).

Les notes doivent être :
Exhaustives ou complètes, tout ce qui est important doit y figurer (reste à définir l'important)
Correctes, sans erreurs ou ne reproduisant pas des erreurs
Concises et synthétiques
Compatibles avec une future relecture et exploitation, matériellement (qualité de l'écriture, stabilité du support et des pigments...), conceptuellement (le vocabulaire utilisé doit pouvoir être compris et bien interprété ultérieurement)
Comprises : dans le cas de notes de terrain si on ne comprend (ou interprète) pas bien, les notes et croquis doivent être assez neutres ("objectifs") (voir le cas de Paul de Rouville)

Chacun devrait estimer à l'avance ses besoins futurs pour déterminer ce qu'il a à noter.
Pas toujours faciles, l'exemple le plus instructif est, pour moi, celui de Darwin, très grosse pointure s'il en fut, qui a bâclé ses notes, observations et récoltes d'échantillons pour les oiseaux des Galapagos car il ne prévoyait pas leur importance, ce n'est que lorsqu'il a réalisé qu'elles étaient fondamentales pour la sélection et l'évolution, sujet qui ne le travaillait pas plus que ça sur le moment, qu'il a du travailler dur pour reconstituer des observations.

Disposer d'une grille de saisie bien pensée à l'avance est utile pour les pressés et distrait, ça peut éviter d'oublier des éléments essentiels.
Un truc est de laisser de la place et même sauter quelques pages si on ne peut pas prendre de bonnes notes immédiatement (manque de temps, pluie violente...), on peut alors intégrer des données notées sur un carnet imperméable, enregistrées par dictaphone, données par la trace GPS les exifs des photos, si on a un doute sur la pérennité des mesures GPS on peut photographier son écran...
L'avantage du crayon est de permettre une mise au propre, pouvoir repasser sur le tracé pour améliorer la lisibilité, corriger des erreurs manifestes...

Quelques cas :
Notes structurées : (pour la topographie p.e.) on remplit une grille prédéfinie souvent imprimée sur le carnet, en général ce type de carnet présente en vis à vis une page avec la grille (tableau) et une autre pour notes et croquis,
Collecteur ou collectionneur : date, localisation, coordonnées GPS, description...
Photographe : date, heure, exposition... toutes remarques donnant des indication pour revenir capter une image dans de bonnes conditions. Pour les vues réalisées : date, heure, localisation, coord. GPS, direction, champ... maintenant c'est dans les exifs.
Naturalistes : un exemple documenté est cette page du blog Photonaturefontainebleau "Prise de note dans la nature et carnet de terrain", des exemples à tendance plus artistiques avec les carnets naturalistes.
Géologues : il y a des exemples sur le Net de carnets de terrains de géographes ou géologues, Carnets géologiques de Philippe Glangeaud, présentés aussi sur Géopolis, journaux et carnets de terrain de William Logan, un article dans Méditerranée, "Les paysages et les hommes des Alpes du sud dans les carnets de Paul Vidal de La Blache" avec des reproductions certaines pages des carnets. Même chose pour de Emmanuel de Martonne dans Introduction au numéro spécial de Géomorphologie : «Des géosites aux géomorphosites : comment décoder le paysage ? ... ». Des carnets du géographe Jean Dresch. Sur le riche site de Raynald Ethien, reproduction de pages de ses carnets.
Il est à remarquer que plusieurs de ces auteurs utilisent des carnets de format à l'italienne, mieux adapté au dessin de panoramas.

Une page de l'ENS Lyon "Comment tenir son carnet de terrain", version pdf ICI

Let the rocks talk : article de Haakon Fossen, professeur de géologie structurale à l'Université de Bergen, Norvège.

Le site Géosciences Montpellier publie d'intéressant documents sur Paul de Rouville, en particulier deux gravures, probablement directement dérivées de croquis de terrain, qui montrent bien certaines dispositions que de Rouville n'a pas bien interprétées : "On s’étonne qu’avec de telles observations, de Rouville n’ait pas introduit les chevauchements permettant de rendre compte de la disposition des terrains et de leur pendage."
Croquis d’observation d’affleurements représentés en coupes schématiques : celui de l’affleurement de Pliocène près de Pézenas est particulièrement émouvant car sont parfaitement représentés là la surface d’érosion Messinienne entaillant les molasses du Miocène et le remplissage en on-lap de la paléo-vallée par les argiles puis les conglomérats fluviatiles du Pliocène. L’observation est complète mais il aura fallu plus d’un siècle pour en comprendre le sens !
GuyDel a écrit :...
J'utilise également beaucoup l'application gratuite Android liée au site "observations.be"
---> https://play.google.com/store/apps/deta ... rg.obsmapp (Existe maintenant aussi pour Iphone).
...
Tous ces outils électroniques sont très utiles et même parfois incontournables mais je ne pense pas qu'ils puissent toujours remplacer un bon vieux carnet.

Amicalement

Pierre M.

P.S. : quel est réellement le prix des carnets Aurora dans le commerce de détail en Belgique ?
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GuyDel
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Re: Carnet de terrain

Message par GuyDel »

Bonjour Pierre, et merci pour ces explications plus que complètes, j'y vois plus clair.

En ce qui concerne les carnets Aurora, ils sont à 7,66 € TTC sur le site de "Schleiper", qui est une des papeteries les plus connues de Bruxelles, et probablement la plus importante. (Mais pas la moins chère... :roll: )

http://www.schleiper.com/schleiper/inde ... N=69825558

Leurs frais d'envoi sont également prohibitifs, alors que le cout de l'envoi seul (sans compter la manutention) est de moins de 4 € selon le site de la poste belge.

EDIT: il s'agit du tarif interne Belgique. Le tarif pour l'Europe étant un tantinet différent...
http://www.bpost.be/site/fr/residential ... ional.html

Connaissant le dynamisme à l'exportation des entrepreneurs belges (voir la percée de nos bières en France en moins de 20 ans... ;) ),
Je serais bien étonné qu'Aurora n'aie pas quelques points de diffusion au moins sur Paris, Lyon, Lille...

Un mail ou un coup de téléphone chez eux devrait pouvoir te renseigner.

Je pourrais également te le remettre en mains propres lors de la rencontre micro de Massembre, si toutefois tu t'y rends bien sur.

Bien cordialement,

Guy
bino
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Re: Carnet de terrain

Message par bino »

Bonjour à toute et à tous,

Je me permets d'intervenir sur ce thème, avec quelques informations et réflexions.

LE CRAYON

Tout d'abord, je confirme tout l'intérêt du crayon, qui est le seul outil d'écriture capabe de fonctionner entre le zéro absolu et plusieurs centaines de degrés centigrades, dans le vide spatial comme au fond de la Fosse des Mariannes, sous des centaines sinon des milliers de G, tout en étant facile à maintenir et à réparer. Donc, il est utilisable dans une plage de conditions physiques qui dépassent largement celles que peut endurer son utilisateur.

N'oubliez pas le critérium, plus fragile (et sensible à la corrosion), mais qui permet de travailler avec un instrument de longueur constante (contrairement au crayon).

De nos jours, il existe des mines en 0,5 mm, 0,7 mm (qui ne nécessitent aucun affutage), et aussi les anciennes mines en 2 mm (qui doivent être affutées, de temps en temps, mais qui sont très robustes, même si la pression est forte).

Opinion personnelle : le crayon est, avec le vélo, l'une des inventions les plus utiles et géniales jamais conçues.


LES CARNETS RÉSISTANT A L’HUMIDITÉ

En ce qui concerne les carnets en général, les commentaires précédents sont très pertinents.

Pour ce qui est des versions à papier résistant à l'humidité, l'on en trouve aussi chez USMC, un fournisseur de matériel militaire qui a une boutique (ouverte à tous) située juste après le périphérique parisien, ainsi qu'un site Internet. Je crois que l'on peut même y trouver du format A4 (en rame).

Mais, il y a une autre solution : le carnet à feuilles en matière plastique souple (avec une bonne dizaine de feuillets), inscriptible au crayon et même au stylo. L'avantage de ce système, outre l'insensibilité à l'eau, c'est que c'est réinscriptible (et donc, économique à l'usage) : l'on savonne le feuillet (pour le crayon), l'on frotte à l'alcool (pour le stylo) et les inscriptions disparaissent.

Ce type de carnet est conçu pour la plongée sous-marine, ce qui signifie qu'il sera très à l'aise sur terre, même sous une pluie de mousson. J'avais acheté les miens au Vieux Campeur, mais ils semblent ne plus y être disponibles, désormais.

Ce système n'est pas nouveau, car j'ai encore, quelque part, un carnet de ce genre, qui doit dater des années 1950.

Vous pouvez même en réaliser un, en découpant des fines feuilles de plastique, qui doivent être un peu texturées (je pense qu'un frottage au papier abrasif très fin permet d'avoir cette surface, à partir de feuilles complètement lisses). Il ne vous reste plus qu'à relier les feuillets, à votre convenance. Pour de grandes superficies, il convient d'opter pour des épaisseurs plus importantes afin d'avoir une certaine tenue pendant l'écriture.

A défaut du carnet à feuillets en plastique, ou bien du carnet à papier imperméabilisé, il y a la solution de la feuille de plastique transparent fixée au carnet, et qui permet de voir ce que l'on écrit (en glissant la main sous la feuille transparente) tout en protégeant le papier de la pluie.

Moins résistante aux intempéries, mais pouvant également rendre service, dans certains cas, n'oublions pas "l'ardoise magique", avec laquelle l'on efface facilement et vite ce que l'on y a noté, quand l'on en a plus besoin.


LE CARNET NATURALISTE

Ce type particulier de carnet (de par ses contenus spécifiques) est bien décrit dans divers ouvrages, mais les meilleurs livres sur le sujet sont anglais, et leur contenu est également profitable à ceux qui comptent utiliser leur carnet à d'autres usages (géologie, faune et flore, géographie, environnement, tracking...).

Voici les deux titres que je vous suggère :

Keeping a Nature Journal
How to Keep a Naturalists Notebook

Tout y est abordé : les différents moyens d'écriture et dessins (choix, utilisation...), les différents supports en papier (choix, usage), l'organisation des entrées faites, etc.

Si vous connaissez d'autres manuels pratiques qui valent le coup, merci de les signaler.


L'ORGANISATION DU CARNET

Quant à l'organisation du ou bien des carnets, l'on peut copier (adapter) des canevas déjà existants, ou bien concevoir sa présentation personnelle. Toutefois, je pense intéressant, avant de se lancer, d'aller voir ce qui existe ailleurs, au moins pour y puiser des idées et circonscrire ses besoins.

Quoi noter ? Comme un autre intervenant le dit, il convient d'être exhaustif, et j'ajoute qu'une certaine redondance (voire une redondance certaine) des informations n'est pas inutile (qui n'a jamais relus des notes, trop synthétisées, sinon allusives, qui étaient parfaitement compréhensibles sur le moment, et qui sont, depuis lors, devenues énigmatiques, sinon incompréhensibles).


LE MAGNÉTOPHONE BLOC-NOTE

Il n'est jamais inutile, même si un carnet est à disposition. Il est évident qu'utiliser un carnet n'est possible qu'avec ses deux mains libres, et agiles (songez à la paralysie due au grand froid).

Dans la nature, il y a des moments où l'on a besoin de ses deux mains pour progresser, se stabiliser, etc. , tout en ayant simultanément besoin de noter quelque chose. Et si le carnet est glissé dans une poche du sac à dos, y accéder génère aussi : bruits, mouvements divers, temps perdu.

C'est là que le bloc-note trouve toute son utilité. Et lui, il n'impose pas la disponibilité des deux mains. Une seule suffit. Sinon aucune : en utilisant la fonction VOX (d'activation automatique à la voix).

En cas d'environnement bruyant (qui risque d'activer par erreur l'enregistrement, en mode VOX), il y a la solution, parmi les accessoires disponibles, du micro déporté : vous mettez le bloc-note dans une poche intérieure et vous passez le fil du micro dans l'une de vos manches (la gauche, par exemple), et vous glissez l'extrémité du fil, au niveau du micro, sous votre bracelet de montre (sinon vous le fixez par du sparadrap). Quand une prise de note vocale est nécessaire, vous montez votre poignet près de la bouche et vous parlez.

Autre solution, toujours avec la fonction VOX, pour éviter les déclenchements intempestifs en environnements bruyants : le
micro laryngophone (placé sur la peau, au niveau du larynx). Cette fois, vous pouvez faire un bon enregistrement de votre voix, même à quelques mètres des chutes du Niagara (ou bien Angel, et même d'Itaipù).

Pour ce qui est de choisir entre le bloc-note numérique ou bien le bloc-note à micro-cassette (bande magnétique), c'est à chacun de décider. Pour le numérique, il y a les avantages de l'autonomie des piles et de la durée maximale d'enregistrement. Pour la micro-cassette, il y a un coût d'achat moindre (surtout d'occasion, désormais), et des manipulations plus simples. D'autres critères pourraient être évoqués, mais je ne les développe pas ici.

Une astuce pour pouvoir utiliser le bloc-note dans des circonstances très agressives (embruns salés, pluie, boue, sable, cendres volcaniques, poussières...) : l'enfermer dans un préservatif (non lubrifié) qui n'empêchera pas de manipuler les diverses touches et boutons, tandis que votre voix atteindra toujours aussi clairement le micro, et que le haut-parleur se fera aussi bien entendre.

Un magnétophone bloc-note n'ayant pas la fiabilité d'un support en papier, les données les plus importantes, confiées à cet appareil, doivent être transférées sur un carnet, dès que possible. Si une panne doit se produire, se sera toujours au pire moment et pour les informations les plus cruciales (et non retrouvables, bien entendu). C'est ce que l'on appelle la loi de Murphy.


EN CONCLUSION

Le carnet de terrain, quel que soit son usage, a pour lui sa rusticité, sa fiabilité, son indépendance de toute source d'énergie, son faible coût, sa disponibilité (presque partout sur la planète), sa facilité d'accès ultérieur. Il est indispensable (à moins de disposer d'une mémoire absolue et photographique).

Toutefois, surtout avec le temps et la multiplication de ses exemplaires, les carnets ne sont pas les meilleurs supports d'informations, notamment pour leur exploitation facile.

Donc, il convient de transférer (au moins) certaines des informations qu'ils contiennent sur d'autre supports, informatiques, sous la forme de textes, de tableurs, ou bien de bases de données, ce qui facilite l'indexation, l'accès, la recherche, la duplication, la transmission...

Une base de données idéale permettrait d'enregistrer (et de relier) les textes, les dessins, les images fixes, les vidéos, les sons, etc., avec une indexation intégrale des textes, et une indexation sous la forme de mots clés pour les autres données (pour les sons, il y a des logiciels de conversion automatique en textes, ce qui facilite cette indexation).

Certaines bases de données sont assez longues et complexes à paramétrer, et il faut privilégier celles dont la programmation est la plus facile, sinon intuitive.

Cordialement,

Bino
Modifié en dernier par bino le 16 févr. 2014 17:40, modifié 1 fois.
Microscope PCB 900 avec objectifs planachromatiques (x 4, x 10, x 20, x 40, x 100 immersion) et oculaires (x 5, x 10), binoculaire TP1 (x 10, x 20, x 40), Emoscop SME, microscope stylo, et plein de loupes...
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Re: Carnet de terrain

Message par noelouigre1 »

Toutefois, surtout avec le temps et la multiplication de ses exemplaires, les carnets ne sont pas les meilleurs supports d'informations, notamment pour leur exploitation facile.
Donc, il convient de transférer (au moins) certaines des informations qu'ils contiennent sur d'autre supports, informatiques, sous la forme de textes, de tableurs, ou bien de bases de données, ce qui facilite l'indexation, l'accès, la recherche, la duplication, la transmission...
Je suis d'accord. MAIS il ne faut pas tomber dans le travers actuel des BDD en ligne (bases biolovision, cardobs & Co). La plupart des jeunes observateurs (et même les moins jeunes) se ruent sur ces applications, faciles d'accès et qui permettent en qq clics à tout un chacun de laisser leurs observations dans des masques prédéfinis. Outre le risque de perdre certaines informations très intéressantes (les serveurs sont -normalement- protégés, il n'en reste pas moins certains risques quand il s'agit d'informatique...en tout cas c'est mon opinion), je pense qu'on perd le "contact", voire même la mémoire de la chose : sitôt saisi, sitôt oublié :D

Les anciens naturalistes que j'ai eu le plaisir de côtoyer procédaient en deux temps : saisie des observations de terrain sur un carnet (de terrain, donc), puis recopiage manuel sur un cahier, destiné à faciliter la relecture ou sur des fiches soigneusement rangées et classées. Ce recopiage que l'on a tous pratiqués (souvenirs d'école ;) ), permettait une bonne mémorisation des informations : la plupart sont capables de redonner très précisément les détails de l'observation et même de se souvenir de la date exacte, plusieurs décennies après !

Dans un sens, l'enregistreur automatique (que j'ai testé puis rapidement abandonné suite à l'effacement accidentel de plusieurs données intéressantes- à l'époque c'était sur des bandes...) est pas mal aussi puisqu'il permet également de se remémorer les infos lors de la mise au propre des notes.
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DavidDD
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Re: Carnet de terrain

Message par DavidDD »

LES CARNETS RÉSISTANT A L’HUMIDITÉ

En ce qui concerne les carnets en général, les commentaires précédents sont très pertinents.

Pour ce qui est des versions à papier résistant à l'humidité, l'on en trouve aussi chez USMC, un fournisseur de matériel militaire qui a une boutique (ouverte à tous) située juste après le périphérique parisien, ainsi qu'un site Internet. Je crois que l'on peut même y trouver du format A4 (en rame).

Mais, il y a une autre solution : le carnet à feuilles en matière plastique souple (avec une bonne dizaine de feuillets), inscriptible au crayon et même au stylo. L'avantage de ce système, outre l'insensibilité à l'eau, c'est que c'est réinscriptible (et donc, économique à l'usage) : l'on savonne le feuillet (pour le crayon), l'on frotte à l'alcool (pour le stylo) et les inscriptions disparaissent.

Ce type de carnet est conçu pour la plongée sous-marine, ce qui signifie qu'il sera très à l'aise sur terre, même sous une pluie de mousson. J'avais acheté les miens au Vieux Campeur, mais ils semblent ne plus y être disponibles, désormais.

Ce système n'est pas nouveau, car j'ai encore, quelque part, un carnet de ce genre, qui doit dater des années 1950.

Vous pouvez même en réaliser un, en découpant des fines feuilles de plastique, qui doivent être un peu texturées (je pense qu'un frottage au papier abrasif très fin permet d'avoir cette surface, à partir de feuilles complètement lisses). Il ne vous reste plus qu'à relier les feuillets, à votre convenance. Pour de grandes superficies, il convient d'opter pour des épaisseurs plus importantes afin d'avoir une certaine tenue pendant l'écriture.

A défaut du carnet à feuillets en plastique, ou bien du carnet à papier imperméabilisé, il y a la solution de la feuille de plastique transparent fixée au carnet, et qui permet de voir ce que l'on écrit (en glissant la main sous la feuille transparente) tout en protégeant le papier de la pluie.
Les militaires réalisent souvent leurs propres carnets avec des intercalaires grises ou beiges, d'une granulométrie suffisante pour y écrire au crayon. Les intercalaires en question se trouvent dans la plupart des grandes surfaces. Les inscriptions qui doivent rester sont faites au marqueur indélébile recouvertes de scotch, ce qui les rend résistantes à tout type de nettoyage.
Certaines textures de feuilles pour plastifieuse présentent également une texture adaptée et peuvent donc recouvrir toutes sortes de tableaux, etc....
Les crayons gras sont une fausse bonne idée à partir du moment où il y a un risque de frottement entre plusieurs feuilles.
Modifié en dernier par DavidDD le 08 févr. 2014 17:19, modifié 1 fois.
bino
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Re: Carnet de terrain

Message par bino »

Bonjour Noelouigre1,

Sages conseils que ceux de votre message.

Ayant travaillé dans le domaine de la formation et très intéressé par les phénomènes de l'apprentissage, de la cognition, etc., je continue à rester en veille sur le sujet.

Les plus récentes études tendent à montrer que les processus de mémorisation sont visuels ET auditifs ET kinesthésiques. L'on commence notamment à comprendre que l’apprentissage de la lecture est lié à la pratique de l'écriture, et si cette saisie est faite au clavier, cette pratique n'a pas le même effet qu'avec la main.

L'abandon de l'apprentissage de l'écriture manuelle, dans les écoles américaines, pour la remplacer par l'usage du clavier, risque d'avoir des conséquences, dans le futur.

De même, la lecture sur écran ne mobilise pas (et ne développe pas) les mêmes capacités que la lecture d'un codex (le livre usuel). J'ai eu l'occasion de m'en rendre compte, récemment, ayant beaucoup pratiqué la lecture sur écran avant de revenir au papier imprimé, et j'ai peiné, au début, pour me réhabituer à la lecture livresque.

Lors de mes différentes formations, pour optimiser ma mémorisation, j'utilisais cette méthode : la prise de note manuelle pendant le cours (mobilisant l'écoute, l'observation visuelle, l'écriture). Le soir, je recopiais ces notes "au propre", sur un support papier (mobilisant l'observation visuelle pour la relecture, les gestes pour l'écriture). Plus tard dans le temps, je fis la même chose (la ressaisie des notes manuscrites initiales) avec un ordinateur, lors d'autres études. Cette recopie était aussi l'occasion de modifier (en l'améliorant) l'organisation des données notées "sur le vif".

Cette procédure renforçait l'apprentissage, par la répétition de l'exposition aux mêmes informations, due à la copie puis à la recopie (avec un délai intermédiaire de quelques heures).

D'autres collègues, par contre, optaient pour la saisie directe de leurs notes, dans leur ordinateur portable, pendant le cours.

Il existe une technique qui maximalise la mémorisation, et je l'évoque brièvement : on lit un sujet une première fois, on le relit une heure après, puis trois heures après, puis un jour après, puis trois jours après, puis une semaine après, et enfin trois semaines plus tard. Normalement, l'information est alors durablement stockée en mémoire.

Je ne suis pas tout à fait sûr du vrai échéancier, mais c'est quelque chose de cet ordre.

Autre habitude : en plus des cahiers rédigés "in extenso", je reprenais ces notes, pour en faire une version très synthétique, dans un autre cahier, rédigeant ainsi une version personnelle des ouvrages qui sont vendus sous la forme des "essentiels", des "pense-bêtes", etc.

Ce que vous me dites, des pratiques des naturalistes "old school", n'est pas différent de ce que pratique moi-même.

Vous avez tout à fait raison de faire le distinguo entre l'exposition à une information et son intégration réelle en mémoire (sans parler de sa compréhension).

Cordialement,

Bino
Modifié en dernier par bino le 08 févr. 2014 22:42, modifié 2 fois.
Microscope PCB 900 avec objectifs planachromatiques (x 4, x 10, x 20, x 40, x 100 immersion) et oculaires (x 5, x 10), binoculaire TP1 (x 10, x 20, x 40), Emoscop SME, microscope stylo, et plein de loupes...
bino
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Re: Carnet de terrain

Message par bino »

Bonsoir DavidDD,

Merci pour ces conseils et astuces pratiques.

Cordialement,

Bino
Microscope PCB 900 avec objectifs planachromatiques (x 4, x 10, x 20, x 40, x 100 immersion) et oculaires (x 5, x 10), binoculaire TP1 (x 10, x 20, x 40), Emoscop SME, microscope stylo, et plein de loupes...
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