Obelia dicotoma (Linnaeus, 1758)

[Gérard-Breton]

Bonsoir à tous,
Chez les hydraires et les méduses, il y a une alternance entre une phase de multiplication végétative, assurée par des polypes, coloniaux ou non, et une phase de reproduction sexuée assurée par des méduses. Les polypes sont benthiques, fixés et les méduses planctoniques. Selon les groupes, c’est la phase « méduse » qui est la plus visible, par exemple les « grosses » méduses comme Aurelia aurita, ou bien la phase polype, comme chez les hydraires qui sont des polypes le plus souvent coloniaux. Dans certains cas, la phase méduse peut disparaître, ou, dans d’autres cas, c’est la phase polype qui est très réduite ou absente du cycle de développement.
Le plus souvent un hydraire ne peut être identifié qu’avec un examen au microscope. C’est ce que j’ai dû faire hier pour un hydraire repéré dimanche dernier, en plongée dans un bassin du port du Havre. Je sélectionnais sous bino les portions de la colonie que j’allais mettre entre lame et lamelle quand j’ai eu la surprise de voir des gonothèques émettre des méduses sous la loupe. Il peut y avoir deux sortes de polypes dans une colonie : les hydrothèques qui contiennent les polypes ou hydrantes pour la nourriture et les gonothèques pour la reproduction, c’est-à-dire la fabrication des méduses.
La première photo montre un fragment de rameau, hébergeant de nombreuses diatomées, repousses de Ceramium sp. (flèche blanche), avec les hydrantes épanouis (flèche bleue) ou rétractés dans leur thèque (flèche rouge), et une gonothèque (flèche jaune) dans laquelle on distingue les bourgeons des méduses.

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La seconde montre une gonothèque, avec le détail des futures méduses, dont on distingue les bourgeons des tentacules (flèche rouge).

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Enfin des vues des méduses : ombrelle ronde, quatre canaux radiaires portant, près du centre, quatre gonades, une petite vingtaine de tentacules (mais dans d’autres observation plus de quarante), et, à la base d’un tentacule sur deux, un organe (réputé) d’équilibre, le statocyste, ancêtre lointain de notre oreille interne : une vésicule ronde avec un cristal (de calcite ?) à l’intérieur. Au centre, une masse à section carrée représente la bouche avec ses quatre lèvres.

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Les "rugosités" sur les tentacules sont des batteries de nématocystes.

J’ai identifié l’hydraire comme Obelia dichotoma (Linnaeus, 1758). Je n’aurais pas pu identifier la méduse seule, car les méduses d’Obelia sont variables en taille (ici 1,4 mm de diamètre, tentacules en extension ; mais jusqu’à 6 mm), en nombre de tentacules (plus de 200 chez Obelia longissima), et dans la position des gonades sur le canal radial, et les clés montrent beaucoup de zones de chevauchement…).
Cordialement

Gérard Breton