Le frustré de la frustule !
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Vos techniques, truc et astuces pour les récoltes sur le terrain
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- 6le20
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Le frustré de la frustule !
Salut à tous
Cela fait quelques mois que je fais dans les marnes d’origine marine. Ilerdien, Toarcien, Miocène, Albien, tout est bon tant que ce sont des marnes. Ayant récupéré mon microscope en début d’été (ma bino me suit partout !), je me suis lancé dans des recherches pour moi nouvelles. En effet, contaminé depuis des années par ces beautés qui fleurissent sur ce forum, je me suis dit que c’était l’occasion pour moi de faire une incursion dans ce domaine où il me reste tout à découvrir.
Et donc, cela fait 3 gisements que je traitre (miocène, Albien, Ilerdien) et rien. Rien de rien.
J’étais prêt à me jeter à l’eau dans une petite rivière près de chez moi pour collecter du lacustre quand, une amie à qui je parlais de ma frustration de la frustule me dit : « Tu veux de la diatomite, j’en ai pour mon chat ! ».
Après les quelques secondes nécessaires à la digestion de cette phrase surréaliste, je lui répondis sobrement : « Oui, j’en veux ! ». Elle me sortit alors un sachet d’un kilo d’une sorte de sable fin beige dont je pris quelques cc.
Le lendemain, pensant trouver de la faune lacustres d’Auvergne je monte une lame avec une goutte d’eau et commençais mon apprentissage. Car de prime abord, je ne vis rien. Question d’habituation à l’échelle et à l’éclairage. Je vous passe les diverses pataugeries d’épaisseur de lamelle, de prise de vue, du travail du résultat photographique pour en arriver à ces premiers résultats :
Le premier constat, c’est que les radiolaires ne trompent pas, il s’agit de diatomite d’origine marine. Du coup, sur mon insistance, mon amie a écrit à la boite qui lui a vendu pour en connaitre l’origine.
L’autre constat, c’est que le stacking avec un grossissement 1 000, n’est pas forcément facile. J’ai découvert à cette occasion que la Diatomée possède un relief (celle en haut à droite est en connexion, en forme de gélule.)
Lors de ma dernière séance, j’ai mis l’accent sur les radiolaires et les résultats sont, je trouve, meilleurs :
Grossissement 400 Et au maximum de grossissement (x1000), ce radiolaire (ou spicule ?) de 10µm, à 4 axes : Mais tout cela c’est bien joli, mais n’explique pas pourquoi je ne trouve rien dans mes marnes.
Ma méthodologie :
Je prélève une cuillère à soupe de sédiment brut que j’ai mouillé à l’eau 24h en vue de le tamiser (tamisage, séchage et passage dans l'hyposulfite de sodium, additionné ensuite d'eau oxygénée selon la méthode d’Aveburg (1962) et retamisage, séchage et tri).
Je recouvre ce sédiment brut 10-20 fois son volume d’eau de javel à 9° (le maximum de concentration que je trouve ici) que je laisse 24h en touillant de temps en temps.
Je rince par décantation dans un bocal de 1 litre 4 à 5 fois (mais je viens de lire quelque part sur le forum qu’il faut compter 12 mn par cm, je n’attends jamais autant ! 18 cm de hauteur d’eau = 3h 30 !)
Puis je passe à l’acide chlorhydrique une petite heure.
Puis je décante à nouveau en essayant d’enlever l’eau trouble plus rapidement afin de limiter le nombre de particules argileuses.
En décrivant cette méthodologie, je m’aperçois avec clarté qu’il est probable que j’élimine les éventuelles diatomées au cours des décantations trop rapides. Mais comment alors enlever les particules argileuses ???
Pourriez vous m'y aider ? (et toute autre suggestion est la bienvenue)
Cela fait quelques mois que je fais dans les marnes d’origine marine. Ilerdien, Toarcien, Miocène, Albien, tout est bon tant que ce sont des marnes. Ayant récupéré mon microscope en début d’été (ma bino me suit partout !), je me suis lancé dans des recherches pour moi nouvelles. En effet, contaminé depuis des années par ces beautés qui fleurissent sur ce forum, je me suis dit que c’était l’occasion pour moi de faire une incursion dans ce domaine où il me reste tout à découvrir.
Et donc, cela fait 3 gisements que je traitre (miocène, Albien, Ilerdien) et rien. Rien de rien.
J’étais prêt à me jeter à l’eau dans une petite rivière près de chez moi pour collecter du lacustre quand, une amie à qui je parlais de ma frustration de la frustule me dit : « Tu veux de la diatomite, j’en ai pour mon chat ! ».
Après les quelques secondes nécessaires à la digestion de cette phrase surréaliste, je lui répondis sobrement : « Oui, j’en veux ! ». Elle me sortit alors un sachet d’un kilo d’une sorte de sable fin beige dont je pris quelques cc.
Le lendemain, pensant trouver de la faune lacustres d’Auvergne je monte une lame avec une goutte d’eau et commençais mon apprentissage. Car de prime abord, je ne vis rien. Question d’habituation à l’échelle et à l’éclairage. Je vous passe les diverses pataugeries d’épaisseur de lamelle, de prise de vue, du travail du résultat photographique pour en arriver à ces premiers résultats :
Le premier constat, c’est que les radiolaires ne trompent pas, il s’agit de diatomite d’origine marine. Du coup, sur mon insistance, mon amie a écrit à la boite qui lui a vendu pour en connaitre l’origine.
L’autre constat, c’est que le stacking avec un grossissement 1 000, n’est pas forcément facile. J’ai découvert à cette occasion que la Diatomée possède un relief (celle en haut à droite est en connexion, en forme de gélule.)
Lors de ma dernière séance, j’ai mis l’accent sur les radiolaires et les résultats sont, je trouve, meilleurs :
Grossissement 400 Et au maximum de grossissement (x1000), ce radiolaire (ou spicule ?) de 10µm, à 4 axes : Mais tout cela c’est bien joli, mais n’explique pas pourquoi je ne trouve rien dans mes marnes.
Ma méthodologie :
Je prélève une cuillère à soupe de sédiment brut que j’ai mouillé à l’eau 24h en vue de le tamiser (tamisage, séchage et passage dans l'hyposulfite de sodium, additionné ensuite d'eau oxygénée selon la méthode d’Aveburg (1962) et retamisage, séchage et tri).
Je recouvre ce sédiment brut 10-20 fois son volume d’eau de javel à 9° (le maximum de concentration que je trouve ici) que je laisse 24h en touillant de temps en temps.
Je rince par décantation dans un bocal de 1 litre 4 à 5 fois (mais je viens de lire quelque part sur le forum qu’il faut compter 12 mn par cm, je n’attends jamais autant ! 18 cm de hauteur d’eau = 3h 30 !)
Puis je passe à l’acide chlorhydrique une petite heure.
Puis je décante à nouveau en essayant d’enlever l’eau trouble plus rapidement afin de limiter le nombre de particules argileuses.
En décrivant cette méthodologie, je m’aperçois avec clarté qu’il est probable que j’élimine les éventuelles diatomées au cours des décantations trop rapides. Mais comment alors enlever les particules argileuses ???
Pourriez vous m'y aider ? (et toute autre suggestion est la bienvenue)
Amicalement
Sylvain
Bestiolomane-plantophile
Bino Olympus SZIII + Paralux L3000 trino pour macro + Diaplan trino + Panasonic G5
† Sylvain nous a quittés le 23 mars 2025 après des années de lutte courageuse contre la maladie.
viewtopic.php?t=28050
Sylvain
Bestiolomane-plantophile
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Gérard-Breton
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Re: Le frustré de la frustule !
Bonsoir Sylvain,
Ben oui, il faut se faire à l'idée que les sédiments marneux que tu prospectes contiennent très peu de diatomées. Première raison, ce sont des sédiments de plate-forme, pas obligatoirement près du rivage, et c'est en milieu littoral que la production primaire de phytoplancton est maximale (à cause des apports de nutriments depuis le continent). Une exception, et non des moindres, les coccolithes de la mer de la craie. Ensuite pour des raisons taphonomiques, malgré ce que l'on peut imaginer, la silice amorphe (des diatomées, des radiolaires, des spongiaires, etc. est un composant relativement mobile géochimiquement parlant, surtout en ambiance marneuse. Donc dissolution taphonomique. Enfin pour des raisons de préparation. La silice est soluble dans les bases fortes (p. ex. la soude en donnant du silicate de sodium). Mesure le ph de ton eau de Javel concentrée, et tu verras que tu as toutes les chances du monde de dissoudre les derniers frustules des diatomées -moins abondantes en haute mer, je le rappelle - qui auraient résisté aux dures conditions taphonomiques...
Ce n'est pas pour rien que les paléodiatomistes de ce forum travaillent sur les diatomites, là, au moins, on est sûr...
Quand j'étais jeune, j'avais récupéré dans une brasserie (de bière) de la diatomite qui servait pour certaines filtrations. Le Kieselguhr. Qui a aussi servi à fabriquer de la dynamite, d'ailleurs, en tant que matériau poreux et absorbant...la nitroglycérine.
Cordialement
Gérard Breton
Ben oui, il faut se faire à l'idée que les sédiments marneux que tu prospectes contiennent très peu de diatomées. Première raison, ce sont des sédiments de plate-forme, pas obligatoirement près du rivage, et c'est en milieu littoral que la production primaire de phytoplancton est maximale (à cause des apports de nutriments depuis le continent). Une exception, et non des moindres, les coccolithes de la mer de la craie. Ensuite pour des raisons taphonomiques, malgré ce que l'on peut imaginer, la silice amorphe (des diatomées, des radiolaires, des spongiaires, etc. est un composant relativement mobile géochimiquement parlant, surtout en ambiance marneuse. Donc dissolution taphonomique. Enfin pour des raisons de préparation. La silice est soluble dans les bases fortes (p. ex. la soude en donnant du silicate de sodium). Mesure le ph de ton eau de Javel concentrée, et tu verras que tu as toutes les chances du monde de dissoudre les derniers frustules des diatomées -moins abondantes en haute mer, je le rappelle - qui auraient résisté aux dures conditions taphonomiques...
Ce n'est pas pour rien que les paléodiatomistes de ce forum travaillent sur les diatomites, là, au moins, on est sûr...
Quand j'étais jeune, j'avais récupéré dans une brasserie (de bière) de la diatomite qui servait pour certaines filtrations. Le Kieselguhr. Qui a aussi servi à fabriquer de la dynamite, d'ailleurs, en tant que matériau poreux et absorbant...la nitroglycérine.
Cordialement
Gérard Breton
- 6le20
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Re: Le frustré de la frustule !
Merci Gérard pour cette réponse instructive qui me donne à penser.
Il est clair que les vases terrigènes côtières ne sont pas propices aux diatomées, simplement parce qu’il n’y a pas de lumière. Néanmoins, les espèces planctoniques ne sont pas affectées et leurs frustules tombent nécessairement au fond.
J’ai remarqué que les spicules de spongiaires sont bizarrement altérés dans toutes ces stations, indépendamment de leur âge. Comme leur épaisseur est bien plus importante que celle des diatomées, celles-ci doivent être altérées prioritairement par le mécanisme géochimique que tu décris.
Ce contexte ajouté à mon manque d’expérience de la méthodologie expliquent mon fiasco…
Je vais donc porter mes efforts sur des stations plus littorales en expérimentant sur la méthode.
Merci de ton intérêt.
EDIT : effectivement le critère PH est sérieusement à prendre en compte : Thiosulfate de Sodium Ph 8,6, Eau javel ph >11; Eau oxygénée ph 4,5.
Je viens de trouver la méthode de toucan qui n'utiliser que de l'acide chlorhydrique et de l'eau oxygénée.
Il est clair que les vases terrigènes côtières ne sont pas propices aux diatomées, simplement parce qu’il n’y a pas de lumière. Néanmoins, les espèces planctoniques ne sont pas affectées et leurs frustules tombent nécessairement au fond.
J’ai remarqué que les spicules de spongiaires sont bizarrement altérés dans toutes ces stations, indépendamment de leur âge. Comme leur épaisseur est bien plus importante que celle des diatomées, celles-ci doivent être altérées prioritairement par le mécanisme géochimique que tu décris.
Ce contexte ajouté à mon manque d’expérience de la méthodologie expliquent mon fiasco…
Je vais donc porter mes efforts sur des stations plus littorales en expérimentant sur la méthode.
Merci de ton intérêt.
EDIT : effectivement le critère PH est sérieusement à prendre en compte : Thiosulfate de Sodium Ph 8,6, Eau javel ph >11; Eau oxygénée ph 4,5.
Je viens de trouver la méthode de toucan qui n'utiliser que de l'acide chlorhydrique et de l'eau oxygénée.
Amicalement
Sylvain
Bestiolomane-plantophile
Bino Olympus SZIII + Paralux L3000 trino pour macro + Diaplan trino + Panasonic G5
† Sylvain nous a quittés le 23 mars 2025 après des années de lutte courageuse contre la maladie.
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Sylvain
Bestiolomane-plantophile
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† Sylvain nous a quittés le 23 mars 2025 après des années de lutte courageuse contre la maladie.
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Re: Le frustré de la frustule !
Hello
Il y a eu de nombreux échanges dans le forum à leur sujet.
Pour éliminer les carbonates, il vaut mieux l'acide chlorhydrique ou l'acide acétique.
L'acide sulfurique est souvent conseillé, dans le cas de sédiments calcaires c'est une erreur car on risque de se retrouver avec un précipité de sulfate de calcium difficile à éliminer.
L'acide nitrique est plus dangereux et plus difficile à se procurer.
Et tiens nous au courant pour l'origine de la diatomite pour filtration.
Bonnes recherches
Pierre M.
Il y a des sédiments plus ou moins argileux et plus ou moins calcaires qui renferment des diatomées mais c'est plutôt l'exception. Et les frustules y sont souvent altérés et rares, il est donc difficile des les isoler, surtout si on se retrouve avec des frustules mélangés à des particules minérales de dimensions analogues.6le20 a écrit :Il est clair que les vases terrigènes côtières ne sont pas propices aux diatomées, simplement parce qu’il n’y a pas de lumière. Néanmoins, les espèces planctoniques ne sont pas affectées et leurs frustules tombent nécessairement au fond.
J’ai remarqué que les spicules de spongiaires sont bizarrement altérés dans toutes ces stations, indépendamment de leur âge. Comme leur épaisseur est bien plus importante que celle des diatomées, celles-ci doivent être altérées prioritairement par le mécanisme géochimique que tu décris.
Ce contexte ajouté à mon manque d’expérience de la méthodologie expliquent mon fiasco…
Tu pourrais aussi aller vers Bernasso, Andance ou Saint-Laurent-la-Vernède, sites classiques et pas trop éloignés de ton secteur.6le20 a écrit :Je vais donc porter mes efforts sur des stations plus littorales en expérimentant sur la méthode.
Il y a eu de nombreux échanges dans le forum à leur sujet.
L'eau oxygénée est de pH acide, donc plus intéressante que l'eau de Javel.6le20 a écrit :EDIT : effectivement le critère PH est sérieusement à prendre en compte : Thiosulfate de Sodium Ph 8,6, Eau javel ph >11; Eau oxygénée ph 4,5.
Je viens de trouver la méthode de toucan qui n'utiliser que de l'acide chlorhydrique et de l'eau oxygénée.
Pour éliminer les carbonates, il vaut mieux l'acide chlorhydrique ou l'acide acétique.
L'acide sulfurique est souvent conseillé, dans le cas de sédiments calcaires c'est une erreur car on risque de se retrouver avec un précipité de sulfate de calcium difficile à éliminer.
L'acide nitrique est plus dangereux et plus difficile à se procurer.
Et tiens nous au courant pour l'origine de la diatomite pour filtration.
Bonnes recherches
Pierre M.
- 6le20
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Re: Le frustré de la frustule !
Certes, mais il s'agit là de lacustre récent et mon penchant pour le marin me pousse plutôt à compléter mes observations sur les stations sur lesquelles je travaille. Et puis je suis plus enclin à défricher des territoires vierges...PierreM a écrit : Tu pourrais aussi aller vers Bernasso, Andance ou Saint-Laurent-la-Vernède, sites classiques et pas trop éloignés de ton secteur.
Il y a eu de nombreux échanges dans le forum à leur sujet.
Il va sans dire... étant moi-même impatient de connaitre l'origine de ce matériel qui me permet de me faire la main et l'oeil !PierreM a écrit : Et tiens nous au courant pour l'origine de la diatomite pour filtration.
Le site commercial qui a vendu cette diatomite est http://terrediatomee.fr/ peut-être que quelqu'un connait ici ?
Amicalement
Sylvain
Bestiolomane-plantophile
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