Bonjour tous,
@Gilles
Tu as écrit:
Ces méchants phylogénéticiens semblent, tous, vouloir mettre leur grain de sel et avoir leur nom associé a la mise en evidence de telle ou telle différence qui fera que ce que nous avons appris dans notre jeunesse est devenu complètement obsolète. Des batailles d'ego qui elles aussi deviendront obsolètes quand viendra le classement ENFIN définitif basé sur l'ADN....
Je ne suis pas loin de penser comme toi, mais...
S'il est totalement exact que des bouleversements taxonomiques interviennent un peu partout, et parfois bien hâtivement, au risque de rendre le paysage de plus en plus obscur, il n'en reste pas moins que l'approche ADN (pour faire simple) conduit à des multiplications d'espèces là où il n'y en avait qu'une...
C'est peut-être intéressant sur le plan théorique, mais bien enquiquinant pour le naturaliste, lequel cherche à "mettre un nom" sur un organisme vivant... sur des critères morphologiques, et se retrouve face à des séquences, sans nécessairement de correspondance rigoureuse avec des caractères plus "visibles"...
Un exemple simple: la grenouille verte de mon enfance qui se retrouve éclatée en plusieurs espèces (
lessonae et
ridibunda) et un "truc",
Pelophylax kl.
esculenta (kl. pour klepton, indiquant un processus d'hybridogenèse, ce qui veut dire que notre grenouille verte est hybride entre deux autres, donc n'est pas une espèce...).
Quant à déterminer qui est qui....!!!!!
Les caractères morpho. ne sont pas si évidents, et la détermination à partir du chant un peu hasardeuse, pour moi du moins.
Je suis évidemment favorable à l'exploitation de toutes les données concernant un être vivant, y compris l'ADN, mais sans exclure la morpho., et les caractères biogéographiques.
De plus, avant de séquencer une bestiole par exemple, encore faut-il pouvoir donner son nom, ce qui nécessite, en première approche, l'existence de caractères morphologiques solides la distinguant! J'ai de grosses craintes sur certains résultats: le biologiste moléculaire n'est pas nécessairement un entomologiste ou un arachnologue (pour ce citer qu'eux), très averti...
Donc, ADN oui, pour étudier les parentés entre taxons, mais à la condition d'y adjoindre au moins la morpho., et d'approcher au plus près la "
total evidence" (soit la prise en compte de l'intégralité des caractères disponibles)...
On en est loin!
Bonne fin d'après-midi!