Bon il y a quelques temps, j'ai hésité à participer à cette discussion puis j'ai renoncé mais aujourd'hui, certains des derniers éléments énoncés ou des questions posées me poussent à le faire.
En préalable, il faut que je vous éclaire un peu sur mon parcours professionnel et vous comprendrez du coup pourquoi une intervention dans cette discussion me semble pertinente.
De formation ingénieur agronome, je travaille dans l'industrie agro-alimentaire depuis plus de 25 ans et plus particulièrement dans les produits carnés, la volaille pendant un peu plus de 22 ans et depuis 3 ans, toujours la volaille mais également le porc et le bœuf.
Mon employeur, dont je tairai le nom, est une structure de taille importante (plus de 12 000 salariés).
Les quinze dernières années de mon activité dans la volaille, j'étais Directeur Commercial du département BtoB avec pour clientèle l'ensemble des IAA utilisant de la volaille dans leurs productions (plats cuisinés, charcuteries, traiteurs,...).
Depuis 3 ans, je suis responsable de la valorisation des coproduits de l'ensemble des activités agroalimentaires du groupe.
Mon but en décidant de participer à cette discussion est de pouvoir vous éclairer sur certains points, loin de moi l'idée de convaincre qui que soit de quoi que ce soit, j'essaierai juste d'être le plus factuel et précis possible.
En premier, c'est à la question de Wouazo que je souhaite répondre.
Wouazo a écrit :
A propos, dans les abattoirs industriels, qu’est-ce que l’on fait avec les plumes, les viscères et autres déchets ? Je n’ai pas la réponse.
Les plumes sont transformées en farine de plumes par hydrolyse thermique. Ces farines sont utilisées de la façon suivante:
44 % pour l'alimentation des animaux aquatiques (Aquaculture) dans les pays tiers car interdites en Europe jusqu'au 31 mai 2013.
34 % dans l'alimentation des animaux de compagnie (Petfood)
22 % en fertilisation.
Les viscères de volailles, comme les têtes, les pattes sont cuites pour obtenir 2 produits, les graisses de volaille et les protéines animales transformées (PAT) de volaille.
Les graisses de volailles sont utilisées de la façon suivante:
42 % en alimentation des animaux d'élevage, utilisation autorisée en France depuis 2003 mais très peu usitée actuellement. La commercialisation de ces graisses se fait essentiellement dans d'autres pays de l'UE, Espagne et Danemark en particulier.
38 % en petfood
9 % sont des graisses de canard qui ne sont pas issues du procédé de cuisson décrit ci-dessus mais d'une simple fonte et qui sont utilisées en alimentation humaine.
Le solde est utilisé en aquaculture, lipochimie (fabrication des bases cosmétiques et détergentes) et comme biocarburant.
Les PAT de volaille sont interdite en alimentation des animaux d'élevage depuis 2000. Elle sont exclusivement utilisées en petfood.
Le sang de volaille est également cuit pour être transformé en PAT de sang.
86% sont utilisés en petfood, le solde en fertilisation et en aquaculture.
En espérant avoir répondu à certaines de vos interrogations.
Amicalement.
Jean-Marc