En flânant sur l'île d'Amorgos

[Gérard-Breton]

Bonsoir Jean-Claude,

Je reprends un sujet un peu ancien, pour te signaler, à propos des identifications de Pinna et d'Atrina actuelles un excellent bouquin qui est paru l'an dernier qui fait le point sur le sujet :

SCHULTZ P. W. W. & HUBER M. (2013) – Revision of the worldwide recent Pinnidae and some remarks on fossil european Pinnidae. Acta Conchyliorum Monographien, 13, April 2013: 164 p.

Semble-t-il, l'ornementation n'est pas un caractère très fiable ! Ils publient des P. nobilis lisses et d'autres avec des squames ou des épines ...

Cordialement

Gérard Breton

[BINO-BONI]

Merci Gérard.
Alors si les spécialistes ne sont pas sûrs, on va les laisser cogiter encore un peur jusqu'à ce qu'ils trouvent la solution au problème !

[Gilles BILLARD]

hello,
Ce sujet m'avait échappé avant que je le découvre dans "sujets récents"
Perso, j'ai beaucoup le Bufo viridis; Rencontré pour la première fois en Tunisie, ce crapaud est vraiment magnifique; Un des plus beaux a mon avis.

Par ailleurs, que donnerait une lame mince de nacre en DIC ? J'ai dans l'idée que ca pourrait être tout aussi joli que de la nacre vue de l'extérieur.
++

[Gérard-Breton]

Bonjour tous,

@ Gilles : A mon avis, une lame mince de nacre sera belle en lumière polarisée (nicols croisés), à condition de choisir son mollusque et le CIN n'ajoutera rien de plus. Ah ! je reconnais bien là l'enthousiasme communicatif de celui qui embrasse un nouveau sujet ou une nouvelle technique ! Ah !

@ Jean-Claude : si tu veux identifier tes Pinna ou tes Atrina des Philippines, je peux te prêter la monographie de Schultz & Huber, je n'en ai pas l'utilité dans les semaines qui viennent parce que je viens de terminer mon papier sur les Pinna crétacées, il suffit que tu m'envoies par mél ton adresse postale.

Cordialement

Gérard Breton

[BINO-BONI]

Merci Gérard de ta proposition mais j'ai recueilli ces nacres à titre de curiosité et je n'ai pas l'intention de m'investir sur ce nouveau sujet ayant déjà fort à faire par ailleurs.
par contre si tu veux jeter un oeil, je peux les photographier en détail et t'envoyer les vues en HD. J'en ai 5 et probablement 3 espèces.

[PierreM]

Bonjour

...
Semble-t-il, l'ornementation n'est pas un caractère très fiable ! Ils publient des P. nobilis lisses et d'autres avec des squames ou des épines ...

D'après DORIS, page Pinna nobilis Linnaeus, 1758, la présence des épines dépendrait de l'age.
Commeje ne suis pas plongeur, j'aime bien DORIS qui me permet d'adirer des organismes que je je n'aurais jamais l'occasion de rencontrer. En plus je pense que c'est un site assez sérieux.
Je viens de découvrir que les grandes pinna ont été utilisées pour fabriquer des tissus à partir du byssus. Cette production existerait encore en Sardaigne mais comme l'espèce est protégée, seul le byssus est prélevé et peut se reconstituer. Intéressant si c'est exact, de destructeurs, les producteur devenant protecteurs.

Sinon comme on a un paléontologiste sous la main, une petite question :
Quoi dire lorsqu'on rencontre ce genre de chose, à priori indéterminable (Dogger de Haute-Saône)

ScanImage002_2.jpg (130.78 Kio) Vu 7251 fois

ScanImage003_3.jpg (161.24 Kio) Vu 7249 fois

Amicalement

Pierre M.

[Gérard-Breton]

Bonsoir,

@ Pierre M. On ne devrait jamais s’avouer paléontologue, car c’est la certitude que les moutons à cinq pattes arrivent aussitôt. Alors, que dire de tes spécimens, vus en coupe, polis ? D’abord la gangue est un calcaire oolithique, avec des bioclastes, par exemple sur la photo 3, la coupe d’un radiole d’échinide.
Les structures de couleur brune, laminées, avec des lames qui se dédoublent font penser à des « paquets » de stromatolithes qui ne seraient pas en place, mais détachés de leur support et redéposés. Mais le contexte sédimentaire n’y est pas (je dis ça au feeling, parce que je n’ai pas réellement d’élément pour étayer) et surtout, dans tous les stromatolithes que j’ai croisés, les cristaux de calcite fibreuse sont beaucoup moins visibles, moins développés, moins individualisés sauf rare cas de recristallisation. Une telle régularité de la calcite fibreuse évoque plus quelque chose de minéral. Or, dans les trois photos, la structure est associée à une géode emplie de calcite. Cela confirmerait donc une structure minérale, une concrétion qui serait l’équivalent dans ce milieu d’un plancher stalagmitique en milieu karstique. Dans ce cas, ils sont situés au plancher de la cavité et fournissent, en plus, un indicateur d’orientation de l’échantillon.

Je partage ton avis sur DORIS qui est un site remarquable et fiable. Pour les Pinna nobilis, je ne suis pas sûr cependant que les squames ou les épines se développent avec l’âge, j’en ai vu de très grandes, lisses et Schulz & Huber en illustrent aussi. La variabilité intraspécifique, ça existe !

@ Jean-Claude : Je suis comme toi, plein de projets en cours, et de plus, je ne voudrais pas m’ériger en spécialiste de Pinnidae actuels, ce que je ne suis pas, juste quelques fossiles … donc, je te remercie de me proposer des photos mais je risque d’avoir trop peu de temps à y consacrer.

Cordialement

Gérard Breton

[PierreM]

Hello

...
@ Pierre M. On ne devrait jamais s’avouer paléontologue, car c’est la certitude que les moutons à cinq pattes arrivent aussitôt. Alors, que dire de tes spécimens, vus en coupe, polis ? D’abord la gangue est un calcaire oolithique, avec des bioclastes, par exemple sur la photo 3, la coupe d’un radiole d’échinide.
Les structures de couleur brune, laminées, avec des lames qui se dédoublent font penser à des « paquets » de stromatolithes qui ne seraient pas en place, mais détachés de leur support et redéposés. Mais le contexte sédimentaire n’y est pas (je dis ça au feeling, parce que je n’ai pas réellement d’élément pour étayer) et surtout, dans tous les stromatolithes que j’ai croisés, les cristaux de calcite fibreuse sont beaucoup moins visibles, moins développés, moins individualisés sauf rare cas de recristallisation. Une telle régularité de la calcite fibreuse évoque plus quelque chose de minéral. Or, dans les trois photos, la structure est associée à une géode emplie de calcite. Cela confirmerait donc une structure minérale, une concrétion qui serait l’équivalent dans ce milieu d’un plancher stalagmitique en milieu karstique. Dans ce cas, ils sont situés au plancher de la cavité et fournissent, en plus, un indicateur d’orientation de l’échantillon.
...

En fait il s'agit d'un seul échantillon cassé que j'ai scié puis poli, donc même géode et même gros fragment de calcite.
J'ai posté ces images dans ce fil car je pense il s'agit d'un fragment de coquille d'un gros lamellibranche, pas pinna mais peut-être inocérame.
A la réflexion j'aurais du ouvrir un autre fil.

Amicalement

Pierre M.

[PierreM]

Hello

[quote="Gérard-Breton"...
Je partage ton avis sur DORIS qui est un site remarquable et fiable. Pour les Pinna nobilis, je ne suis pas sûr cependant que les squames ou les épines se développent avec l’âge, j’en ai vu de très grandes, lisses et Schulz & Huber en illustrent aussi. La variabilité intraspécifique, ça existe !...[/quote]

Justement, c'est bien ce qui écrit sur DORIS :

Les faces extérieures des valves sont hérissées de petites épines en forme de gouttières qui disparaissent chez les individus âgés

Mais l'age n'est probablement pas le seul facteur.

Amicalement

Pierre M.

[Gérard-Breton]

Re -

Si tu penses que c'est un morceau de coquille de bivalve, dans le Dogger, il peut s'agir de Stegoconcha qui a effectivement une structure qui ressemble à ce que tu as. C'est un Pinnidae.

Cordialement

Gérard Breton