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Re: éclairage en immersion

Posté : 15 mars 2017 12:27
par Hervé
Bonjour,

Comment on m'a appris à faire une photo à l'immersion :
Mettre de l'huile sur la préparation et le condenseur.
Vérifiez le réglage de Koelher.
Ouvrir le diaphragme de champ pour qu'il couvre le champ visuel mais pas plus.
Fermer le diaphragme d'ouverture à environ 80 % de l'ouverture numérique de l'objectif.
Pour une lampe halogène, filtre bleu et rhéostat à environ 80 % du max (certains micros ont un réglage "photo").
Bien sur faire la mise au point sur la préparation et vérifiez sur l'appareil photo.
C'est tout.

Concernant les laboratoires d'analyses , en effet le personnel n'est pas formé et souvent le consommable est acheté via des centrales d'achat le moins chère possible : Personnel non formé, maintenance approximative, lame lamelle huile de mauvaise qualité, vous avez
la réponse.
Cordielement
Hervé

Re: éclairage en immersion

Posté : 15 mars 2017 12:32
par YVES50
Bonjour,
Maraussan a écrit :le condenseur doit être d'ouverture numérique élevée (1.30 à 1.40 environ), et si possible plan et achromatique
Maraussan a écrit :utilisateurs mettant en œuvre de pauvres condos économiques pas plan d'ouverture 0.90...


Là, je ne comprends plus Alain. Un fabricant propose sur sa boutique en ligne un condo achro-apla 0,9 HDPhDic pour une somme très conséquente :) C'est l'ouverture annoncée qui me semble incompréhensible. Le constructeur se base-t-il sur la non- mise en œuvre de l' immersion totale de la part de l'utilisateur ?

Maraussan a écrit :le condo est toujours remonté, presque à fond

- et IMPERATIVEMENT mis en immersion sous la lame, sinon l'ouverture est limité à 0.90


Si j'ai bien tout compris également, lorsque l'on possède un condo de prolétaire à 0,9 l'immersion totale (condo + lamelle) est donc parfaitement inutile :grat:

Re: éclairage en immersion

Posté : 15 mars 2017 12:58
par YVES50
Bonjour Hervé, je n'avais pas vu votre message,

Hervé a écrit : lame lamelle huile de mauvaise qualité


Pour l'huile utilisée par le labo en question, c'était du haut de gamme de la marque. Je l'utilise aussi.
Par contre, je n'ai pas penser à poser la question pour les lames et lamelles...

Re: éclairage en immersion

Posté : 15 mars 2017 13:28
par Hervé
Bonjour,
C'est vrai que le choix du condenseur est souvent négligé, dans une course au prix les vendeurs proposent généralement le moins chère , le d'abbe, les clients étant focalisés sur les objectifs.
Pour faire simple, généralement le choix est :
fond clair
Condenseur d'abbe fond clair de base, ouverture entre 1.1 et 1.3 (à l'immersion), 99% l'utilise à sec.
Condenseur à lentille escamotable permettant d'utiliser des objectifs 4X, 2X ouverture 0.9.
Condenseur Achromatique Aplanatique à haute ouverture 1.4 (le meilleur condenseur)
Condenseur longue frontale (c'est plutot pour les microscopes inversés) à très faible ouverture 0.6-0.2
Fond clair/phase
Condenseur à tourelle avec une position fond clair, des positions phase et parfois un position fond noir à sec 40X.
Ouverture 0.9 à 1.1.
Condenseur fond noir
A sec 0.9 jusqu'au 40X
A immersion 1.40 pour objectif 100X.
Condenseur universel
Il permet d'insérer soit des anneaux de phase, soit des prismes DIC, certains constructeurs proposent un lentille frontale à sec (0.9) ou immersion (1.4)*
Pour finir la petite histoire d'une cliente très fière de son APOCHROMAT 100X/1.40, il a été très difficile de lui expliquer que utiliser un APOCHROMAT avec un condenseur d'Abbe à sec étais un non sens.
Cordialement
Hervé

Re: éclairage en immersion

Posté : 15 mars 2017 18:02
par YVES50
Bonsoir,
Merci Hervé pour ces précisions importantes.

Mon cher micro est muni d'un condo 0,9/1,25 pour fond clair, fond noir et Ph1 2 3
L'ON 0,9 est est-elle relative à l'utilisation, a sec au 40x ou en immersion partielle (lamelle seule) au 100x et le 1,25 à l'immersion totale au 100x ?
L'animal m'avait déjà couté "bonbon" en neuf.
Je n'ai pas encore posé la question au fabricant, j'en conviens.

Là où je ne comprends pas encore c'est qu'un condo achro-apla 5 fois plus couteux ne montre qu’une ON de 0,9.
Je repose ma question déjà faite à Alain M. qui n'a pas répondu. S'agit-il d'un paramètre de construction ou bien d'une prise en compte de la pratique actuelle des personnels des labos qui ne font plus d'immersion "vraie" ?'

Re: éclairage en immersion

Posté : 15 mars 2017 18:58
par Maraussan
Là, je ne comprends plus Alain. Un fabricant propose sur sa boutique en ligne un condo achro-apla 0,9 HDPhDic

Lorsque j'écris "utilisateurs mettant en œuvre de pauvres condos économiques pas plan d'ouverture 0.90...", je parle de condenseurs ni plans et ni achromatiques, à deux lentilles, type économique Abbe, utilisés en routine. Et dont les performances ne permettent pas - quelque-soit la qualité de l'objectif - d'aller très loin.

Il existe des condenseurs plans et achromatiques na 0.90 universels (chers) destinés aux optiques 2x à 60x à sec, contraste de phase, contraste interférentiel, fond noir, polarisation...
Il existe des condenseurs plans et achromatiques na 1.40 universels (chers) destinés aux optiques 5x à 100x en immersion, contraste de phase, contraste interférentiel, fond noir, polarisation...
C'est l'utilisateur qui choisit, selon le type de travail qu'il effectue - et selon ses moyens...
Il suffit en général de changer le groupe pivotant de lentille frontale pour passer d'une ouverture 0.90 à 1.40.
Néanmoins, les disques CP ou DIC sont différents, donc ne pas se louper lors du choix initial.

Je remets si tu le veux bien le sujet dans son contexte : l'observation de diatomées. Dans ce contexte, c'est du domaine des condo plan achro de grande ouverture, pour objectifs à immersion.

Il faut comprendre qu'un microscope n'est qu'un assemblage de composants qui doivent :
- être compatibles entre eux
- le tout ficelé pour être compatible avec les sujets observés.

Un condo Plan ET Achromatique, universel (CP, DIC...) 0.90 ou 1.40 ...
Olympus U-UCD8.JPG
Olympus U-UCD8.JPG (71.68 Kio) Vu 5465 fois

Re: éclairage en immersion

Posté : 16 mars 2017 00:04
par Gérard Weiss
Yves50 :
Là où je ne comprends pas encore c'est qu'un condo achro-apla 5 fois plus couteux ne montre qu’une ON de 0,9.
Je repose ma question déjà faite à Alain M. qui n'a pas répondu. S'agit-il d'un paramètre de construction ou bien d'une prise en compte de la pratique actuelle des personnels des labos qui ne font plus d'immersion "vraie" ?'
Enfin quelqu'un qui avoue ne pas comprendre, et il a bien raison ! Félicitations ! Le problème est que la formation d'une image en diascopie dans un microscope est un phénomène physique plutôt complexe, alors que c'est beaucoup plus simple en épiscopie... Tout cela est très bien expliqué dans l'ouvrage "Progress in microscopie" §1 de Maurice Françon disponible en téléchargement sur ce forum.

Pour faire simple, l'ouverture numérique du condensateur ne constitue une limite à la résolution que lorsque la lumière atteignant deux points très voisins de la préparation est incohérente, c'est à dire provient de surfaces d'ondes différentes. Dans le cas contraire, la lumière diffractée émergeant de ces deux points produit des interférences qui empêchent de les distinguer sur l'image, ce qui réduit la résolution du microscope. (Les microscopistes fantasment beaucoup sur l'ouverture numérique de leur matériel, alors que ce n'est pas la paramètre le plus important !)

Pour éviter ce problème, on utilise des condensateurs très bien corrigés optiquement en terme de stigmatisme, c'est à dire qu'un point de la source lumineuse donne un point lumineux sur la préparation (à la diffraction près évidemment). Une technique de correction déjà ancienne est "l’aplanétisme" théorisée par Abbe, et qu'il ne faut pas confondre avec la technique d'obtention d'un champ plat avec un objectif.

Ainsi, une optique très bien corrigée avec une ouverture numérique modeste peut donner un résultat meilleur qu'une optique avec une ouverture numérique supérieur mais moins bien corrigée. Mais c'est beaucoup plus cher !

Par conséquent, un condensateur de bonne qualité n'est utile qu'avec des objectifs eux-même de très bonne qualité. ;)

Mais je ne peux pas résumer comme ça en quelques phrases la teneur du livre de Maurice Françon ci dessus. Je ne peux qu'en recommander la lecture, si le fait de devoir décortiquer un document en anglais ne vous rebute pas trop...

Re: éclairage en immersion

Posté : 16 mars 2017 08:01
par PierreH
Bonjour,

j'avais mis le lien pour "Progress in microscopie"de Maurice Françon dans ce sujet
http://www.lenaturaliste.net/forum/view ... =57&t=2232
le revoici
http://ia600200.us.archive.org/2/items/ ... 00fran.pdf

Re: éclairage en immersion

Posté : 16 mars 2017 15:42
par YVES50
Bonjour,
Merci, merci Alain, Gérard, Pierre, grâce à vos informations j'ai enfin compris cette histoire. Ouf
:idea: