Le Naturaliste

Non Jean,
je ne cherche pas à avoir toujours raison.
Mes positions médianes me conduisent souvent à être critiqué de 2 cotés!!!

Je ne peux malgré tout m'empècher de faire une remarque concernant l'évolution de la société: écraser la tète d'un serpent est une pratique ancestrale. On les mangeait mème, venimeux ou pas, dans les sociétés primitives... c'est plutot leur protection qui est récente. Donc protèger toutes les formes de vie est une attitude très jeune, voire d'avenir!

Marc,
je ne suis pas sur que les petits indiens aient vraiment assimilé à 6 ans le danger d'un crotale; en tout cas pas plus que les adolescents français n'ont conscience des dangers de la vitesse avant d'avoir vu ou vécu un accidant.
Certains parents interdisent donc le scooter comme ils tuent les vipères autour de chez eux.
On pourrait proposer des formations à la sécurité routière ou des mises en garde.
Ce serait une prévention peut être plus efficace et en tout cas moins radicale.
Je n'ai pas de certitude et surtout pas l'autorité pour imposer un avis. Je ne me suis donc fait que faiblement l'avocat de la vipère en l'occurence...

Christian,
la solution du déplacement nécessite des compétences.
Les voisins n'auraient pas apprécié l'appel à des pompiers...
Je n'avais pas envie de manipuler l'animal.
J'ai un ami herpétologue qui s'est fait mordre malgré une grande habitude de captures.
Il était jeune, en bonne santé et a été quite pour quelques jours d'observation à l'hopital (il ne souhaitait pas de sérum pour éviter des problèmes allergiques en cas de besoin d'autres sérum lors d'une morsure d'une autre espèce.) Mais il témoigne que les symptomes sont extrèmement douloureux et est devenu encore plus prudent!

André,
de mon coté, je ne suis pas certain de l'attitude que j'adopterais si j'avais des enfants en bas age qui risquaient de cotoyer des vipères?
En tout cas, autant je suis heureux qu'il subsiste des espaces naturels avec leurs reptiles comme les alpages suisses ou la forêt amazonienne.
Je les parcours volontiers et j'ai mème fait un voyage principalement herpétologique au Maroc avec l'ami cité plus haut. Mais je ne suis aussi pas mécontent que nos ancètres aient sélectionné la faune des parcs urbains de manière à pouvoir marcher pied nu dans les pelouses!

En tout cas le site du Karch sur les amphibiens et reptiles suisses est à signaler à nouveau
http://www.karch.ch/karch/f/nav/nav.php
car le travail des naturalistes suisses en général est remarquable et les pages citées par Christian sont très bien faites.

Pour équilibrer coté français, je signale celui de la SHF
http://www.societeherpetologiquedefrance.asso.fr/
mais il est moins informatif sur les espèces françaises et donne moins de conseils pratiques.

Je peux comprendre ta réaction face à cette peur de l'animal bien que je ne sois pas tout à fait d'accord.
En général le premier réflex que l'on a lorsque l'on à peur d'un serpent, ou encore d'une araignée c'est de vouloir s'en débarrasser.

Après, cette peur est-elle vraiment justifiée ? L'animal n'est pas si dangereux que ça, c'est douloureux peut-être, mais ça reste rarement mortel, ce n'est pas comme si le venin agissait en quelques secondes.

Personnellement, je ne sais pas comment j'aurais réagi, je n'en ai pas souvent rencontré et jamais de près, mais je pense que j'aurais quand même eu le caillou ou un bâton dans la main au cas où.
Mais si j'avais dû la tuer, je l'aurais certainement mangé, c'est pas tous les jours que peut manger du serpent.

Je pense que la meilleure solution reste encore : "Je te fous la paix, tu me fous la paix..."

Re Daniel,

... En tout cas, autant je suis heureux qu'il subsiste des espaces naturels avec leurs reptiles comme les alpages suisses ou la forêt amazonienne.
Je les parcours volontiers et j'ai mème fait un voyage principalement herpétologique au Maroc avec l'ami cité plus haut. Mais je ne suis aussi pas mécontent que nos ancètres aient sélectionné la faune des parcs urbains de manière à pouvoir marcher pied nu dans les pelouses!

Oui pour les villes, c'est je pense mieux ainsi, quoi que les piqures de guêpes ou d'abeilles soient toujours présentes
Mais que penser de ces citadins (parfois fils ou petit fils de paysans) qui viennent s'installer à la campagne et imposent leurs envies de sécurité et de soit disant calme ?

J'en veux pour preuve mon coin de Haute-Savoie, malheureusement en pleine expansion d'urbanisme et un maire tout ce qu'il y a de plus conciliant.
Les gens se plaignent des cloches des vaches (pourtant tellement rassurantes et agréables !!), du chant des coqs, des odeurs, des bestioles, etc. Résultat, plus de jolis carillons ! (pour moi c'est la fin de beaucoup de choses)
Par ailleurs, ces personnes se barricadent derrière d'horribles murs de Tuya, alors qu'il y a encore une vingtaine d'années aucune barrière séparait les maisons, il y avait plutôt quelques noisetiers ou arbres du coin et plein d'oiseaux, d'écureuils, etc !
Les chiens de garde et les alarmes commencent à être présents.
Je ne vous parlerai pas des autorisations au niveau de l'architecture, c'est lamentable !! (dernièrement un grand et tout neuf parking sur la place centrale du village, avec un monument aux morts indéplaçable ... mais pas une terrasse de bistrot, ou vraiment deux fois rien perdu entre les bagnoles !)
Bref, j'assiste là à la mort programmée et organisée de toute une qualité de vie. C'est triste.

Comme quoi une petite vipère peut amener à de plus amples réflexions
(désolé si j'ai un peu dérivé )

Bonjour,
La protection des vipères aspic françaises comporte des exceptions par rapport aux autres reptiles il me semble: la destruction et le déplacement ne sont pas complètement interdits (mais il y a des conditions, notamment par rapport aux habitations si mes souvenirs sont bons).

Même si on peut condamner les personnes qui tuent, on peut aussi les comprendre, car comprendre aide à mieux avancer et faire progresser les gens.
Si les morsures de vipères ne sont pas si dangereuses, il faut cependant nuancer: aucune morsure n'est à prendre à la légère! Et il est à noter que, dans les morsures non mortelles, certaines vont tout de même entraîner des séquelles (atrophie musculaire, nécrose, ou encore problèmes de circulation ou douleurs persistantes).
Notez que dans les régions où elles sont communes, comme la Haute-Loire, on peut comprendre que les gens en aient parfois marre de les retrouver un peu partout, y compris parfois dans les habitations.

Autre info: le sérum actuel ne comporte plus du tout les risques de choc anaphylactique, et réduisent très efficacement les symptômes et les durées d'hospitalisation. Apparemment, en raison du coût, beaucoup d'hôpitaux mettent la moitié de la dose normale (qui est de deux ampoules de ViperFav). C'est un mauvais calcul (car l'hospitalisation coûte encore plus).

Cordialement,
K

Bonsoir à tous ,
Ce très passionnant débat m'a accessoirement permit, merci Daniel, d'apprendre l'existence de la couleuvre girondine et d'identifier ainsi le serpent brièvement aperçu dans mon jardin 'girondin' pourtant situé dans l'agglomération urbaine .
A ma grande surprise, en arrosant les plantes, j'ai vu la queue d'un autre serpent en fuite ,plus sombre et plus petit.
Connaissez vous le moyen de pièger sans dommage ces reptiles afin de les observer à loisir avant de leur rendre la liberté .
Merci
Guy

Re,

Merci Karine pour ces précisons.
Autrement,

Notez que dans les régions où elles sont communes, comme la Haute-Loire, on peut comprendre que les gens en aient parfois marre de les retrouver un peu partout, y compris parfois dans les habitations.

On peut comprendre ces réactions bien sûr.
Par contre, je ne suis pas spécialiste mais il me semble qu'un serpent (en tout cas dans nos contrées) ne rentre pas dans les habitations pour y rester ?
C'est en générale suite à un malencontreux dérangement qu'il s'y trouve … et il n'y restera pas, surtout s'il y a du bruit et des mouvements répétés (ils aiment plutôt la tranquillité !)
En fait il existe des moyens assez simples de les déloger des abords directs d'une habitation : Il suffit de ne pas favoriser leur biotope sur ce périmètre.
Ensuite, on peut quand même accepter de ne pas massacrer tous les serpents des chemins communaux, et plutôt apprendre à les (re)connaitre, apprendre aussi aux enfants à être prudents et ne pas mettre leurs mains n'importe où ! (on le fait bien pour d'autres choses, comme les prises électriques par exemple)
En tout cas je n'ai jamais entendu parler "d'invasion" de vipères ... elles sont plutôt mal barrées les pauvres.

Un autre exemple, proche de chez moi, la réserve naturelle de l'Allondon à Genève:
Celle-ci est connue pour sa richesse en reptiles: La vipère aspic bien sûr, mais aussi la petite coronelle, la couleuvre à collier, la couleuvre d’Esculape ainsi que la couleuvre verte et jaune et la couleuvre vipérine.
Malgré le millier de pique-niqueurs en maillot de bain qui fréquente le coin en été, je n'ai jamais été au courant d'une personne se faisant attaquer, ou du moins les très rares cas signalés de morsures sont des gens voulant franchement les manipuler !
La foule rend les vipères très prudentes et il faut vraiment aller à leur rencontre hors de ces moments pour avoir la chance de bien les observer.
Si on veut s'écarter des sentiers battus, comme déjà dit, une simple paire de chaussures fermées + pantalon évite tout éventuel accident. Bien sûr inutile de la capturer puisque c'est dangereux et interdit par les lois de protection des espèces ! Ce qui répondra à la question de Guy car cela s'applique aussi en France. En principe, seul des professionnels (gardes faune, pompiers, etc ...) ont le droit de les déplacer.
(après il y a ce petit manque à propos de la légitime défense ... je n'y crois pas une seconde, une vipère aspic n'attaque que si on l'em ...rde et en aucun cas ne va vous poursuivre, le serpent donc ! )

Une petite anecdote au vallon de l'Allondon :
Je me promenais avec ma femme dans un espace herbeux (tiges assez hautes)
Soudain je vois un serpent devant mes pieds et failli marcher dessus : Je n'ai eu que le réflexe de sauter par-dessus, sans savoir s'il y avait danger !
Ma compagne se trouvant juste derrière moi s'est retrouvée nez à nez avec une belle vipère !
J'ai bien eu le temps de voir leurs têtes respectives, elles se sont regardées quelques longues secondes avant de détaler chacune à l'opposé.
Je garderai longtemps en mémoire ce petit moment fort et en même temps très comique !

A tous, Christian

Je suis bien content que tu dises finalement la même chose que moi , même si tu ne t'en rends pas compte!

Je suis un vieux chnoque, pas prof de" SVT"mais quand même un peu naturaliste,! Sans entrer dans les détails, je connais bien les vipères que j'ai beaucoup
côtoyées dans mon enfance! Je n'aurais pas osé en détruire une !
Quand aux invasions de vipères, elles n'existent que dans" la Vouivre" de Marcel Aimé !!

Bonne journée/ Jean

Bonjour,
Le problème des vipères n'est pas si grand pour les promeneurs. Par contre pour les gens qui vivent à la campagne et travaillent pas mal dehors (agriculteurs, viticulteurs, ou jardiniers) c'est un peu plus compliqué, car évidemment le risque existe, et les rencontres sont nombreuses.
Les statistiques de morsure en Suisse montrent d'ailleurs que les plus nombreux cas de morsures touchent les viticulteurs.
En Haute-Loire, dans les fermes un peu isolée (c'est le cas d'une cousine) les vipères peuvent être nombreuses. Les gens les connaissent généralement, et il n'est pas rare d'en trouver dans le jardin, et oui, aussi occasionnellement dans la maison. C'est bien quand on les a vues, mais le risque de se faire surprendre est non nul.
Beaucoup de personnes ont des poules, pour les œufs mais aussi parce que ces animaux s'attaquent aux serpents.
Bref, dans les endroits où les vipères sont encore nombreuses, les gens n'en ont généralement pas une peur bleue, et ne les tueront pas systématiquement, mais essaient de les garder à distance des habitations et jardins.

En ce qui concerne la protection française:
http://serpentsdefrance.free.fr/forum/v ... f=2&t=1309
Article 4 En savoir plus sur cet article...

Pour les espèces de reptiles dont la liste est fixée ci-après :
I. - Est interdite, sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, la mutilation des animaux.
II. - Sont interdits, sur tout le territoire national et en tout temps, la détention, le transport, la naturalisation, le colportage, la mise en vente, la vente ou l'achat, l'utilisation, commerciale ou non, des spécimens prélevés :
― dans le milieu naturel du territoire métropolitain de la France, après le 12 mai 1979 ;
― dans le milieu naturel du territoire européen des autres Etats membres de l'Union européenne, après la date d'entrée en vigueur de la directive du 21 mai 1992 susvisée.

REPTILES
Ophidiens

Vipéridés :
Vipère aspic (Vipera aspis) (Linné, 1758).
Vipère péliade (Vipera berus) (Linné, 1758).

Évidemment, comme les gens connaissent l'espèce, que les enfants sont informés... le risque est aussi limité.
J'ai à ce propos lu un intéressant article (apparemment étude faite en Angleterre) montrant que de nos 4 gamins sur 10 ne font plus la différence entre guêpe et abeille
http://www.dailymail.co.uk/news/article ... -wasp.html

K
PS: j'ai bien cherché les superbes vipères du Valais, mais pas une seule d'observée dimanche dernier
cf. http://vipere-passion.over-blog.fr/

Bonjour,
Kinette,
concernant cette enquète, on peut aussi se réjouir que 6 enfants sur 10, d'age compris entre 5 et 10 ans, sont capables de distinguer guèpe et abeille.
Je me souviens d'un petit test fait avec des 6e (une douzaine d'années) suite à l'apport spontané d'un nid de polistes.
J'ai apporté une boite avec différents insectes à allure proche (guèpes, guèpe de la Réunion, frelon, polistes, abeilles, syrphe, érystale, pompyle...)
Si certains élèves n'avaient manifestement pas envie de dépasser le terme de guèpe ou chabrillant qu'ils utilisaient pour tous...
2 sur une vingtaine se sont montrés de bons naturalistes et, sans connaitre les termes d'hyménoptères ou de diptères, savaient parfaitement les distinguer et parfois les nommer!

Pour revenir au problème des vipères, je viens de faire une observation à 500m de la précédante qui rassurera? (et déculpabilisera?) peut être les voisins. Un circaète a capturé un serpent 100 m devant moi. Je n'avais pas d'appareil photo, mais je ressort celle prise quelques jours plus tot 5km en aval, malheureusement de loin en vol.
Cordialement

De retour après deux mois en Méditerranée, et déçu.

Je n'aime pas de voir hurler en rouge en grosses lettres.
Je n'aime pas les certitudes, ni les sensibilités exacerbées.

Si je dois choisir lors d'une promenade sur le plateau de Leucate entre une vipère et mon petit-fils, le choix s'impose de lui-même.

Je repars pour deux mois .... au moins.

A vous deux,
Merci Kinette
Merci Daniel