Bonjour,
Merci beaucoup, Lucien pour ce supplément d'information sur tes outils et méthodes d'élevage.
Jean-Pierre, nous sommes pratiquement du même âge (j'ai 62 ans). Comme toi, je constate partout le même désastre et cela m'attriste beaucoup. Et je trouve aussi que cela va très vite puisque nos enfants, bien qu'ayant vécu beaucoup moins longtemps que nous, font aussi le même constat.
"Un Ancien", dans les campagnes d'Auvergne, c'est un vieillard vénérable dont la parole est respectueusement écoutée car sa sagesse le rend capable de prophétiser. L'un d'entre-eux aurait dit à mon fils : "Nous, nous avons assisté à des transformations techniques fabuleuses qui ont révolutionné nos campagnes et nos vies. Mais vous, vous les jeunes, vous verrez la fin de tout..."
Je considère personnellement que tout acte ou toute intention manifestant du respect et de l'empathie envers un être vivant mérite d'être encouragé, quelle que soit la forme de vie à laquelle il s'adresse. Dans l'absolu, nous sommes les feuilles d'un même arbre, tous reliés à la même ancienne et unique racine et, bien qu'il existe plusieurs degrés, aucune distinction ne peut être faite entre les êtres issus des différents niveaux de cette structure, puisque tous participent au maintien de son unité.
Comme le fait remarquer Daniel, nos représentation et nos peurs conditionnent notre relation au différent et à l'étranger. Face à la nature, une certaine paranoïa existe souvent chez l'Homme. Certaines personnes sont terrorisées par l'idée de se perdre dans une forêt et d'autres encore ne peuvent imaginer de la traverser que bardées de cuir sur des engins motorisés. Nous pourrions mettre cela sur le compte d'une mémoire collective archaïque trouvant ses origines dans une époque lointaine où l'espèce humaine était constamment menacé par de grands prédateurs. Pourtant, autrefois les amérindiens parcouraient les forêts pieds nus pour rester en contact avec la Terre-Mère et aujourd'hui, les bois européens n'ont absolument plus rien à voir avec ce que furent autrefois les "vraies" forêts. Bon, d'accord, il existe des animaux, comme les tiques, vecteurs de graves maladies, mais il suffit d'en être averti.
Comme toi, Daniel, je considère que l'ignorance est le plus grave des dangers. Les voiles des chimères et des illusions nous cachent souvent la réalité. Seule l'éducation permet de soulever ces voiles pour laisser entrer la lumière qui dissipera l'obscurité. Enseigner est un très beau et très difficile métier. Il requiert de nobles valeurs, de la sensibilité, du courage et de la discipline personnelle pour structurer les solides vertus nécessaires au maintien de l'Humanité. L'enseignant est aussi soumis à de constantes remises en cause car, finalement, la véritable connaissance n'est pas seulement celle qui s'apprend et se transmet au travers des mots.
J'ai moi même été professeur et aussi, animateur et formateur pour des projets d'éducation à l'environnement en collège et en centres de loisirs. De quelques enfants dont le coeur était illuminé d''innocence, j'ai souvent plus appris que ce que ce j'ai cru leur apprendre avec certaines fausses vérités bien installées à l'intérieur de mon cerveau. Les progrès constant des sciences, en faisant constamment basculer d'anciens systèmes de pensée dans le champ des anciennes croyances, montrent que la connaissance intellectuelle n'est pas le seul pilier de la vérité. L'expérience directe permet mieux de s'en approcher, surtout s'il elle requiert de l'amour partagé. C'est sans aucun doute le cas quand on invite ses élèves à élever des papillons.