Le Naturaliste

Bonsoir tout le monde,
Mais non, Fred, ce pauvre Lecointre n'est pour rien dans le gros souk !
Il n'aurait pas fallu trouver le coelacanthe, et la bio. mol. aurait du rester dans son trou, c'est tout...
C'est vrai que les "poissons" ont été éclatés, chez les Gnathostomata entre les [Sarcopterygii et les Actynopterygii] formant le clade Osteichthyes, à côté d'un autre groupe monophylétique (les Chondrichtyes, requins et autres..) qui complète le tableau...
C'est un peu fouillis tout ça, mais les caractères soutenant les clades semblent pertinents (exemple: les requins, les raies etc. sont séparés du reste, entre autres parce qu'ils n'ont pas trois otolithes dans l'oreille...).
Enfin, je dis ça...
Mais l'intrusion du moléculaire dans le schmilblick a vraiment tout perturbé! C'est kif-kif pour les "protistes"....
Et je ne te parle pas non plus des Hexapoda!
Faut faire avec, ce me semble, même si ça use parfois violemment les neurones, j'en conviens bien volontiers!
Bonne soirée!
PS: pour le fun, ce papier (qui esseplique dans le détail la problématique "poissons"):
Takezaki, N., F. Figueroa, Z. Zaleska-Rutczynska, N. Takahata, and J. Klein. 2004. The Phylogenetic Relationship of tetrapod, coelacanth, and lungfish revealed by the sequences of forty-four nuclear genes. Molecular Biology and Evolution 21(8):1512-1524.
est téléchargeable gratos là: http://mbe.oxfordjournals.org/content/2 ... 2.full.pdf

Re...
Je dirais qu'en tant que naturaliste, cette façon de voir la classif, ça ne me dérange pas et je veux bien me coltiner des noms à coucher dehors, des critères capillotractés... c'est juste qu'en tant que prof de SVT, je ne me vois pas enseigner ça à des élèves qui pensent encore que le crapaud et le mâle de la grenouille (et pourtant, ce sont des lycéens).
On a d'autres chats à fouetter.

Bonjour Frédéric, ,le forum,
Oui pour le problème de l'enseignement, et je vais re-raconter une belle histoire...
Il était une fois un DEA (Mastère 2 pour les intimes de la nouvelle nomenclature -là aussi on bouleverse joyeusement!-) de systématique au Museum Paris.
Nous avons l'habitude d'emmener les heureux gagnants d'une place dans ce DEA (beaucoup d'appelés, très peu d'élus) quelques jours dans le milieu naturel.
Ores donc, je me retrouve quelque part, en forêt de Fontainebleau, avec deux ou trois étudiants (je rappelle au passage qu'ils sont 1- théoriquement motivés, et 2- titulaires d'une licence + maitrise, et ayant franchi les fourches caudines d'un recrutement difficile).
Un chevreuil nous part dans les pattes...
- Oh! dit l'étudiant, une biche!
- Ah non, réponds-je, c'est un chevreuil...
- Il y a une différence ? réponds l'étudiant...
Voili voilou....
Alors tu sais, le crapaud = mâle de la grenouille, ce n'est pas (trop) grave avec des pitchounes pas forcément naturalistes (ou simplement amateurs de nature), alors que pour un futur DEA de systématique, avec déjà quelques parchemins en poche, c'est plus que triste!
Les histoires de classif. bouleversées me semblent simplement (mais vous, profs de SVT, êtes bien plus compétents pour me le confirmer) à envisager comme un moyen de faire comprendre:
1- que rien n'est figé en termes de recherche
2- que la "ressemblance" n'est pas un critère de classement
3- que l'évolution ne s'arrête jamais
4- que "création" il n'y a pas...
5- que tout ça repose sur un lourd substrat épistémologique (donc de concepts, et de démonstrations) et que du travail reste encore énormément à faire!
Si la marmaille prend acte, et surtout intègre cette démarche dont la base est à la fois la curiosité et le doute, alors vous aurez gagné!
C'est en cela que je respecte infiniment votre travail, pas facile du tout....
Bonne journée!

Hello
Gerard, je ne comprends pas... la biche n'est pas la maman des Chevreuils ? et Bambi alors ? c'est un Elan ?
Enfin, peut-être que ton étudiant qui n'y connait rien en gros Mammifère français, il était calé en d'autres choses
Pour en revenir à la classification phylogénétique, je ne crois pas qu'on puisse se payer le luxe de traiter les différents points que tu évoques... ils sont très justes, mais hors de portée du niveau de compréhension de nos ados (loin aussi de leurs intérêts) et on n'a pas spécialement le temps...
Nous pourrions poursuivre la discussion dans un autre topic.

Sinon, ce soir, je voulais proposer cette image pour remercier Jean-Pierre (shrek), avec autre chose qu'un diverticule végétal


(en grand ICI - désolé pour le "grain", mais c'est pris avec ma mule de D70)

Shrek a marqué sur la petite boite qui contenait cette pépite : Pyrite - Le Rivet Peyrebrune Realmont (81 France)
J'ai reçu, comme ça, une vingtaine de mini échantillons.
Je débute en microminéralogie, aussi en photo de ces choses (déconvolution). Accessoirement, si vous pouviez me dire si l'image vous parait bonne, ce que je devrais essayer d'améliorer.

Vraiment, MERCI Jean-Pierre. Touché je suis par ton cadeau.
Ce forum est formidable.

FredLab a écrit :ils sont très justes, mais hors de portée du niveau de compréhension de nos ados (loin aussi de leurs intérêts) et on n'a pas spécialement le temps...

Excuse moi Frédéric, mais ce genre de phrase me fait plus penser à une démission …
Non, même si leurs hormones les travail ... nos ados sont beaucoup moins cons qu'on veut bien le penser !
Seulement les modèles ont changé, alors il vaut mieux bien utiliser les outils de notre époque !
Pas facile je l'admets, mais à travers quelques images, on peut aussi expliquer passablement de choses, comme par exemple que rien n'est figé en termes de recherche, que la "ressemblance" n'est pas un critère de classement, etc …

Héhé ,trés bon début pour une première ! comme quoi ,quand on a la technique ,elle va bien sur tout ; d'autant que ce minéral ,avec toutes ses facettes ,n'est pas simple à photographier
Bravo

jp

Fred, effectivement dès ta première photo, on voit qu'il faudra remercier mille fois Jean-Pierre pour t'avoir fait découvrir la micro-minéralogie, ton résultat est vraiment prometteur!
En effet, la technique est bien maitrisée mais maintenant tu vas te heurter à la plus grande difficulté de ce type de photos, rendre compréhensible un ensemble très géométrique qui occupe un espace à 3 dimensions sur une image plane...
Les règles habituelles de la perspective doivent être en permanence à l'esprit et se souvenir que parfois la netteté est l’ennemi du confort de lecture...
C'est un peu le cas sur ton image que je trouve très plate et peu aisée à lire.
Sans prétentions de ma part, quelques petits trucs à avoir en tête:

• - ne pas pousser la composition de la pile trop en profondeur,

• - avoir le sujet principal le plus souvent possible de 3/4,

• - jouer sur l'éclairage pour donner une valeur colorimétrique différente à des faces d'un même cristal qui par définition sont de la même couleur,

• - jouer sur les plans pour créer de la profondeur, flou de premier plan, sujet net, flou d'arrière plan.

C'est drôle mais en me relisant, je trouve cela un peu gonflé d'écrire ces conseils comme dans un livre alors que moins d'une fois sur 10, j'arrive à mettre tout cela en pratique.
Bon courage et on attend la suite avec impatience.

Hello

Merci pour vos commentaires et encouragements.

@Christian : je ne pense pas être démissionnaire, je fais juste un constat et mon appréciation se faisait pour l'ensemble des points évoqués par Gérard

Gerard78 a écrit :1- que rien n'est figé en termes de recherche
2- que la "ressemblance" n'est pas un critère de classement
3- que l'évolution ne s'arrête jamais
4- que "création" il n'y a pas...
5- que tout ça repose sur un lourd substrat épistémologique (donc de concepts, et de démonstrations) et que du travail reste encore énormément à faire!

J'ai assez de matière pour discourir sur le sujet, j'ouvre des parenthèses (bien vite refermées par manque de répondant), on un logiciel pour illustrer ça avec les élèves (phylogène)... c'est au programme de TS (on place l'Homme)... mais je peux aussi dire qu'il n'y a pas que les hormones qui les travaillent.
Passons...

@Jean-Marc : je prends note de tes conseils, ils sont les bienvenus... juste que pour le cas présent, les minéraux étaient au fond d'une cavité (un microgite ?)... donc, pour la vue de 3/4, la pile pas trop en profondeur... ça n'a pas pu le faire
Lors de ma récré d'hier, j'ai aussi commis ce genre d'étude





Pour ce minimicrocristal d'anatase (je viens de découvrir que c'est un oxyde de titane ), limite invisible à l'oeil nu, j'y suis allé à l'Olympus MPlan 20 LWD (mais on voit bien qu'il n'est qu'achromatique), un seul flash (toujours) diffusé par un pot d'actimel (toujours). J'ai simplement déplacé le flash autour du trépied et de position verticale par rapport au sujet.
Je suis, là aussi, moyennement satisfait du piqué (mon statif manque de stabilité, chaque changement manuel de la mise au point, entraine un microdéplacement) , du grain (mais je dois économiser mon D700).
En tout cas, Jean-Pierre a fait un super travail de préparation. Ce minéral était bien accessible à l'observation et au stacking.

Hello

Alors je vais profiter de mes nouvelles acquisitions pour un tribute à Jojm (Jean-Marc)
J'ai un ami, sur un forum de photographe (si vous ne connaissez pas encore... je n'en ai qu'un, c'est ZoneReflex) qui a un équipement photographique de fou et au cours d'une rencontre, j'avais assimilé son fourre-tout à un porte-avions (référence aux "Tontons Flingueurs"). Quand on lit la liste des objectifs dont dispose Jean-Marc (mais il y a au moins un autre Jean-Marc qui pourrait se sentir concerné), j'aurais tendance aussi à assimiler son studio à un porte-avions. Notre ami n'en demeure néanmoins disponible aux autres, justement, en faisant part de ses retours d'expérience... bref, encore un membre précieux pour notre communauté (un de plus).

Mais voilà, pour ce post, je suis allé chercher dans les profondeurs de mes archives... pas de stack de ces nouveaux jolis microminéraux que je viens de recevoir, mais deux images qui remontent à une vingtaine d'années, prises en diapos à l'ENS de Lyon... et ce qui était mon "quotidien" d'alors.



Les minéraux sont des parts intégrantes des roches. On prend un caillou, on le découpe en sucre, ce morceau est collé sur une lame de verre... et on ponce jusqu'à une épaisseur normée de quelques micromètres.
On passe le tout au microscope "polarisant" et on fait tourner... les angles d'extinction des minéraux font partie des critères de détermination.
Là, si vous avez reconnu la staurotide, c'est notamment grâce à sa "macle en croix"... finalement, observable à toutes les échelles. J'aime bien cette idée de motifs gigognes... finalement, de l'atome à cette image, au microminéral ou au gros cristal qui fait la joie et la fortune de collectionneur, ça n'est que ça, une question d'échelle.
Accessoirement, c'est par des histoires de réseaux cristallins, que l'on arrive à expliquer toute la géologie... la vraie, pas celle des straticulologue (expression empruntée à Pierre Thomas, professeur à l'ENS de Lyon... une personne extraordinaire).
Après, si on fait tourner un peu la lame, cette staurotide va s'éteindre et s'allumer d'une autre façon.



C'est beau... on y passerait des heures.