Le Naturaliste

Bonjour à tous !

Après deux mois de confinement, l'équilibre de mon aquarium a fini par flancher et sa biodiversité s'est écroulée... Initialement, il était prévu pour un renouvellement au tiers de l'eau toute les semaines et apports divers de faune...

Mais tout n'est pas sombre. Mes Cérithes se sont mises à pondre de longs cordons d'oeufs de plus de 20 cm de long.
Voici un portrait de l'heureuse maman, suivi de son projet de portée : Ma Myxicola a bien maigri, mais dès que j'ai changé l'eau elle a repris du poil de la bête si j'ose dire !


Mon petit crabe, qui est finalement un Carcinus classique, enchaine les mues et dévaste en conséquence d'un insatiable appétit. Ici il s'est installé dans une huitre que j'ai décongelé pour la 3ème fois : Les oursins aussi m'ont beaucoup dévasté tout ce qui était broutable...

En conséquence de quoi j'ai été chercher de l'eau et du sédiment (avec la bénédiction des autorités locales), et j'ai relâché les plus importants de mes dévastateurs et j'ai changé l'eau.

Mais comme il a vraiment beaucoup plu, je n'ai pas trouvé grand chose des les premiers décimètres d'eau à me mettre sous la dent pour renouveler la biodiversité...

Patience, ça viendra !


Ici c'est l'été, il fait des températures estivales et, hier, j'ai commencé à remettre les palmes avec ma fille pour explorer quelques baies lagunaires situées à proximité de la maison...
Paranemonia cinerea (Contarini, 1844) [Actiniidae] - Envergure 40 mm - Disque oral 10 mm - Étang de Leucate (11), le 6 mai 2020...

Bonsoir

Je suis étonné de ton succès dans l'élevage d’organismes prélevés en mer
Quels sont les paramètres de ton aquarium:
T° de l'eau (chauffage, réfrigération?)
Système d'aération?
Système de filtration?
écumage des rejets azotés?
Merci de ta réponse.

Mes questions sont intéressées car dans les années 70, j'avais essayé de créer un petit aquarium d'eau de mer avec des organismes prélevés sur le bassin d'Arcachon et en moins d'une semaine, l'eau avait tourné et toute la faune est passée de vie à trépas dans une odeur insoutenable....
Je n'ai pas retenté l'expérience car je pense qu'il faut maintenir l'eau à moins de 18° donc de disposer d'une moyen d'aération puissant couplé avec un système réfrigérant.

En eau douce pas de problème, j'ai pratiqué pendant près de 10 ans avec succès.

Salut Boni !

Euhhh... je n'ai pas de recette magique. C'est un petit aquarium de 60 litres et je n'ai qu'un bulleur qui fait à la fois office désoxygénateur et de créateur de courant.
Dans mes grands aquariums de 300 litre j'installais une pompe puissante qui activait un filtre sous sable qui me permettait d'élever des spirographes, des étoiles de mer, ... pendant des mois...

En fait la seule chose à laquelle je veille, c'est de ne pas laisser de la matière organique stagner. C'est ainsi qu'en deux mois je n'ai ajouté qu'une moule et une huitre en nourrissage extérieur, les deux étant recongelées plusieurs fois.

Je pense que la seule clé supplémentaire, c'est de renouveler l'eau au tiers avec une certaine régularité, chose que je n'ai pu faire et à laquelle j'attribue l'écroulement des populations.


Ceci dit, j'ai une telle connaissance des bestioles en question, que je dois faire des choses dont je n'ai pas conscience, comme une sorte d'intégrateur, un peu comme ceux dont on dit qu'ils ont la main verte...

Bonjour Sylvain, Bino-Boni
Habitant en bord de mer je suis également intéressé par tes "secrets"...
Il est évident que nous ne parlons pas d'aquarium "Marin" au sens aquariophile du terme, mais bien d'un simple bac pour conserver quelques temps un prélèvement d'eau de mer.
je pense qu'une partie de la réussite est là :
" Initialement, il était prévu pour un renouvellement au tiers de l'eau toute les semaines et apports divers de faune"...
Quant à la température, le Méditerranée est sans doute plus favorable que l'Atlantique du fait de sa température plus élevée…
Merci de tes conseils

Bravo Sylvain, c'est très beau et très réussi ces observations en mer miniature.

Merci Sylvain de tes conseils. Si je me relance dans l'expérience, je commencerai par un 60 litres avant de passer directement au 200l qui ayyend dans un coin depuis 40 ans!

Bonjour Sylvain,
je viens seulement grâce à Xavier de découvrir ton post sur ton artiste de la perforation Ocenebra. Pour nous autres c'est un véritable scoop vu que nous ne pouvons pas réaliser ce type d'expérimentation avec nos coquilles inhabitées depuis belle lurette. Nous voyons chaque jour des tas de petits trous sur nos vieilles coquilles et c'est bien la première fois que je découvre une preuve concrète que certains Muricidae sont capables de faire aussi bien que les Natices. Du coup je ne serai pas surpris que nous fassions appel à toi pour ajouter quelques lignes sur la question et valider ton expérience dans notre future publication sur le géosite de Cuise-la-Motte. Il faut dire que les traces de prédation, il y en a vraiment beaucoup et la paléoécologie est l'un des thèmes principaux qui sera traité. comme quoi tes petites news hebdomadaires sont précieuses pour pleins de gens continue mon ami, c'est du très bon travail.

Bonjour à tous et merci Bernard !

Hier j'ai été tamisé un peu de sable sur les haut-fonds de Port-Leucate. J'ai trouvé quelques petites choses que j'ai mis dans l'aquarium, en faisant des images d'abord pour certaines d'entre elles que je ne reverrais plus. La vie endogée est une vie invisible...

Le bivalve Donacilla cornea (Poli, 1791) qui vit dans le sable à quelques centimètres (moins de 10 !) de profondeur : Un Ruditapes decussatus (Linnaeus, 1758) dont j'ai déjà parlé ici : D'autres images de la même espèce, dans l'aquarium, que j'ai oublié de vous montrer à l'époque des prises de vue...
Hier j'ai aussi trouvé un Amphioxus, Branchiostoma lanceolatum (Pallas, 1774), dit le maillon manquant (entre vertébrés et invertébrés), mais il n'a pas résisté au tamisage musclé... Heureusement, il y en a beaucoup dans cette station !
Sur cet animal étrange je vous recommande de jeter un oeil à la fiche DORIS.
C'est un animal qui nage littéralement dans le sable grossier, bien oxygéné, dans lequel il vit. Détail de la tête :

Bonjour à tous !

Tritia reticulata (Linnaeus, 1758) [Nassariidae]
Comme vous pouvez le remarquer, la coquille est habillée d'un manteau de fourrure... Ce survêtement est un Hydraire, Podocoryna exigua (Haeckel, 1880) [Hydractiniidae], qui entretien une relation stricte avec cette espèce de Mollusque.
Une autre espèce de Nassariidae, plutôt inféodé aux milieux lagunaires : Tritia neritea (Linnaeus, 1758) Sur les deux premières images on peut voir le siphon "renifleur" de l'animal, qui lui permet de repérer une charogne à plusieurs dizaines de mètres de distance. Sur cette troisième image on aperçoit le proboscis charnu, ici dévaginé, qui est en quelque sort sa bouche.

Bonjour à tous !

Ce que je récolte en promenade fini souvent dans l'aquarium...
Alors, voici en vrac, quelques clichés traités.

Bunodeopsis strumosa Andrès, 1881 [Actiniaria-Boloceroididae]
Il existe des individus, peu nombreux, aux tentacules dont l’extrémité est blanche sur près de la moitié de la longueur (photographié ici sur la paroi d’un aquarium). J'ai posé la question s'il s'agissait de la même espèce sur Doris, pour l'instant sans réponse... :


J'ai des gastéropodes qui broutent les parois... mal entretenues à dessin !
Et des Ascidies que je ne peux déterminer, ne voulant pas rentrer dans une systématique où la mises sous microscope des branchies, est une observation fondamentale de leur systématique... (Ayant été formé par les Monniot en ce domaine, je songe à réaliser un tuto sur le thème... plus tard...) Siphon en macro :