Le Naturaliste

Pierre,

On trouvera toujours l'appareil (ou le gadget) qui soit disant va bien.
Mais comme le disait Jean, c'est avant tout la connaissance de notre environnement qui prime !
J'ai vécu des orages en haute montagne, c'est affreusement angoissant si pas à l'abri ! *
Un détecteur de foudre ne nous aurait pas prévenu pour autant car nous étions en retard sur l'horaire !! (eh oui cela peut arriver !)
Un simple baromètre (ou plutôt un altimètre) est plus utile, il faut aussi savoir prendre la décision de revenir sur ses pas et d'abandonner la course à temps ! Parfois c'est trop tard et le choix est restreint ...

* Les cheveux se dressent sur la tête, une odeur d'ozone puissante vous envahit, etc ...

Jean a écrit :Re !

Excusez-moi de prendre la parole alors que je n'y suis pas invité mais l'histoire du " détecteur d'orage " me fait pour le moins …doucement sourire! Et dire qu'il y en a qui seraient prêts à mettre une centaine d'euros dans une ânerie pareille ?
Pour savoir si l'orage approche ou s'éloigne, avez-vous pensé à utiliser vos oreilles? Avez-vous un minimum de connaissances météorologiques plus utiles et indispensables que votre gadget ? Vos yeux sont-ils capables de voir la forme,la couleur et la direction des nuages? En regardant les arbres pouvez vous apprécier la direction et/ou la soudaineté du vent ? Observez les oiseaux et les insectes dans ces moments là, ils vous en apprendront beaucoup….
Au lieu de tout ce fatras, je pense que le vrai naturaliste a avant tout besoin d'une grosse dose …de bon sens !!! Et ça n'alourdit pas le sac !

Moi, ce que j'en dis!

Bon courage pour vos balades....

Bonsoir,

Le tonnerre ne porte guère à plus de vingt kilomètres, ce qui limite la détection aux oreilles...

Or, certaines cellules orageuses se déplacent à plusieurs dizaines de kilomètres par heure, parfois...

Et, même en plaine, j'ai été témoin d'une brutale et puissante activité orageuse qui est arrivée en moins de quinze minutes, alors qu'avant le ciel était vide et bien bleu...

Une seule fois ai-je été témoin d'un tel phénomène (pluie intense, vent très violent), qui devait s'apparenter à une ligne de grain...

Se baser sur les signaux radios, plus lointains, permet une alerte, en tout cas une vigilance, donnant un délai plus long pour battre en retraite.

L'avantage du petit détecteur (de la taille d'une petite boîte d'allumettes de poche) par rapport à l'usage d'un petit transistor (PO/GO), c'est qu'il travaille en continu, et qu'il interprète lui-même ce qu'il capte.

Bien sûr, qu'on peut s'en passer..., comme de tout le reste, d'ailleurs.

A chacun de décider de ce qu'il doit se trimballer, toute une journée, dans son sac à dos, et qu'il a 99,99% de chance de ne pas avoir besoin, jusqu'au jour où...

Il y a bien des gens qui partent en randonnée en moyenne montagne, avec tee-shirt, short, sandalettes et bob, et je ne parle pas de ceux que l'on trouve en train de déambuler sur une moraine, en baskets...

Pour ce qui est des connaissances en météorologie, je crois que j'en ai, j'ai été formé par Météo France...

J'ai peut-être un côté excessif du côté sécurité, mais j'ai déjà pu constater comment, en milieu naturel, une situation peut vite virer à la catastrophe, avec de la casse humaine.

Comme, en voile, et surtout en plongée où ça bascule vite du tout est OK au pire, et pour pas grand chose au début (effet domino)...

Cordialement.

Bino a écrit :Quand aux coques, ou aux renforts en néoprène, c'est un délice pour les genoux fatigués et les rotules chatouilleuses, on en reparlera dans quelques années, chacun son tour...

Au pire, je pose mon sac à dos ou un chandail et je mets les genoux dessus.

Bino a écrit :Le talkie-walkie, c'est parce que j'aime bien, en pleine nature, et en point haut, en profiter pour éventuellement dialoguer avec d'autres utilisateurs situés dans le coin, et puis, cela peut servir aussi, si le portable ne passe pas, et que l'on a besoin d'aide...

Là c'est de la CB si je ne me trompe pas ?
Quel rapport avec l'observation naturaliste ?

J'ai l'impression que ce débat sur l'importance du matériel de sécurité mème pour des activités naturalistes est typique de notre société.

Je ne voudrais pas être politiquement incorrect mais dans le domaine des activités sportives, les anciens pratiquaient sans se poser autant de problèmes de matériel. Ils étaient obligés de compenser par une prudence et une habileté du geste l'absence de certains accessoires inventés plus tard.

En alpinisme, je dois avouer que j'admire plus des bergers marocains qui désescaladent du III court sans se poser de questions autre que d'assurer leurs gestes alors que des trekkeurs ont besoin d'une corde de rappel dans les mèmes circonstances.
Les gens qui déambulent sur une moraine en basket peuvent être parfaitement qualifiés et avoir choisi leur matériel. Je les préfère alors à ceux qui ne savent pas utiliser leur piolet neuf sur un glacier...

En plongée, j'ai cotoyé à la Réunion un vieux plongeur collectionneur de coquillages qui sortait seul régulièrement au mépris des règles fédérales... Il a dans les 70 ans...

J'ai croisé l'hiver dernier au mont Mezenc un groupe de randonneurs étonnés de me voir seul sans GPS... (de mon coté je me demande ce qu'ils feront lorsque le leur sera en panne de piles...)

Le téléphone portable est un merveilleux outil de sécurité mais totalement inutile hors des zones couvertes...

C'est bien de se protèger mais je ne pense pas que cela passe toujours par les objets techniques. Il faut en tout cas faire un tri raisonné de ce qui est vraiment utile.

D'accord avec toi Daniel.

Corps, esprit, technique comme ils disent chez les forces spéciales, le matériel vient après pour ce qui est de la survie et de la sécurité.

Je pense qu'on peut débattre longtemps encore, chacun ayant ses habitudes et ses préférences, revenons à l'observation pure et dure. En plus ça fera plaisir à Christian.

Bonsoir,

Je trouve plus simple la présence de protège-genoux, qu'enlever puis remettre son sac, ou son pull-over, à chaque fois qu'on a besoin d'intercaler quelque chose entre ses articulations et le terrain. Et, les dits protège-genoux ne sont pas portés à chaque sortie, selon ce que l'on prévoit de faire...

Non, bien sûr, la CB, ce n'est pas du naturalisme, encore que, en groupe, je pense qu'un outil de liaison de ce type a son utilité, tout comme le PMR (446 MHz) d'ailleurs, chacun de ces modes ayant ses avantages et ses inconvénients.

Je ne me vois pas, en encadrement de sortie nature, alors qu'on est dans un spot d'observation de faune, hurler des instructions à un autre encadrant éloigné, parce que je ne peux pas me déplacer et laisser les gamins qu'on m'a confié tout seuls...

Et, quand je ne suis pas en groupe ?

Et bien, j'aime discuter un peu, de temps en temps, avec des gens du coin, ça peut m'apprendre des choses utiles, et aussi cela me permet de m'assurer, de temps en temps, que si j'ai besoin de contacter quelqu'un, "ça passe" et qu'il y a du monde à l'écoute...

Comme je suis souvent plus un randonneur qui naturalise qu'un naturaliste qui randonne, je cumule : géologie, météorologie, botanique, zoologie, archéologie ou ethnologie, au cours de la même sortie et des évènements qui se présentent à moi, alors, pourquoi pas un peu de radiocommunication (quelques minutes, sur cinq heures de marche, ça ne va pas bien loin...).

Pour les plongeurs, en Méditerranée, il y a aussi ceux qui se font une -150 mètres le matin, et une "petite" -75 mètres l'après-midi, pendant des années, mais il y en a aussi, parmi eux, qui battent ainsi le record de durée, en plongé bouteille, au fil des années sans les revoir...

En plongée aussi, j'ai toujours accordé beaucoup de soin au choix et à l'entretien de mon matériel, et bien sûr que ça ne remplace pas la maîtrise technique, mais savoir qu'on peut compter sur lui, cela aide aussi...

Il y a toujours des exceptions, des gens qui ne respectent pas les règles de sécurité, mais on ne peut pas en faire une preuve qu'ils ont raison, ni les donner en exemple à suivre.

C'est comme ces gens qui ingurgitent quelques litres de vins tous les jours et qui vivent quand même longtemps, ça ne prouve rien, sauf qu'ils ont un code génétique (et un foie) au-dessus de la normale, en terme de résistance.

Il y a aussi des motards qui ne fixent pas leur jugulaire de casque, des voileux qui ne portent pas de gilet flottant, des plongeurs qui ne respectent pas les paliers, etc., etc.

Cordialement.

Bonjour,

De toute façon en ce qui concerne le poids, chacun est limité par ses propres facultés... de mon côté elles ne sont pas infinies, c'est pour ça que je préfère me limiter à l'essentiel. Une rando au Maroc m'a amenée à me poser encore plus de questions sur le nécessaire, et un peu fréquenter un forum MUL (http://www.randonner-leger.org/forum/). C'est là qu'on réalise qu'on traîne un sac à dos super lourd par exemple, qu'on s'interroge sur le meilleur portage, etc...

L'idée de la flore numérisée est super... certainement l'avenir (mais ça reste fragile, et je ne pourrai pas y glisser des morceaux de plantes comme dans mes flores préférées). Un collègue a apparemment vu ce genre de chose adapté pour un Iphone... enfin il faut avoir l'argent pour l'Iphone

En ce qui concerne le couteau suisse: j'ai du mal à comprendre qu'on puisse considérer les couteaux suisses comme fragiles... ou alors de pâles copies? Il me semble que les Wenglers sont un peu plus massifs et costauds que les Victorinox, mais personnellement je n'ai jamais eu à me plaindre de mon Victor', et puis l'affûtage ça s'apprend
(c'est pas parce que j'habite en Suisse hein... les Laguiole, les vrais fabriqués à Thiers, ce sont aussi de super couteaux! Et j'aime bien mes Opinels, surtout pour sculpter).

Pour les orages: peut-être que dans certains orages, si on en repère un, on sait qu'il suit un couloir et qu'il nous arrive dessus... peut-être mais les coins que je connais, tant en Vanoise qu'ici montrent un comportement des orages assez surprenants: souvent on le voit passer pas loin, on croit qu'il nous arrive dessus, mais en fait pas du tout! Et je ne me souviens pas avoir vécu l'inverse (l'orage qui arrive par surprise sans qu'on l'aie entendu).


K.
PS: Christian tu as un MP
PS2: on pourrait parler de la gestion des risques, c'est très intéressant: les psychologues savent que plus les gens ont de sécurité, plus ils relâchent automatiquement leur vigilance ou ont des comportements à risque, et le malheureux résultat est que le gain en sécurité est nul ou bien moindre que prévu...

BelialL a écrit : revenons à l'observation pure et dure. En plus ça fera plaisir à Christian.

Bonsoir,

Ben là, j'ai clairement annoncé la couleur dans le titre, dans ce thème, on discute du matériel...

)

Cordialement.

Gilet d'assaut, Force spéciales, desert Marocain....?? hé hé
Et bien vous dérapez légèrement, je pense...

Je pense pour ma part que Bino c'est mal exprimé...il aurait du intituler son post : Equipement du randonneur en milieu hostile...hé hé.

jlouis

Oui...

Tout le monde aura quelque chose de différent je pense, et aussi des buts différents.
Il y aura celui qui ira dans son jardin et celui qui voudra s'amuser à aller chercher le dragon de patagonie sur les glaciers.

Peut-être faut-il déjà faire la différence entre matériel d'observation et matériel de vie en pleine nature.
Le matériel d'observation restant à peu près le même, celui de vie en pleine nature pouvant être assez différent selon l'endroit.