Le Naturaliste

Bonsoir à toutes z'é à tous
Voici une photographie et en couleur, d’une racine de bryone. Dessus, c’est une fraise de taille moyenne, pour donner une échelle de la grosseur. J’ai arraché des racines de la taille d’une betterave sucrière. Si vous voulez une photographie de Tamus communis, c’est possible. La racine de Tamus communis est vendue sur les marchés.

Trouvé dans le Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques de F. Couplan et E. Styner :

CUCURBITACEES
BRYONE Bryonia dioica Jacq.
(= B. cretica L. subsp. dioica (Jacq.) Tutin)

Synonyme: navet du diable.

Description: plante vivace herbacée grimpant à l'aide de vrilles sur la végétation environnante.

• Tiges: très longues (jusqu'à 5 m), grêles, munies de vrilles opposées aux feuilles, se déroulant dès qu'elles ont trouvé un support. Feuilles: alternes, pétiolées, à 5-7 lobes à nervures disposées en éventail, en cœur à la base, bordées de dents arrondies, irrégulières, molles, cou¬vertes de poils courts et raides.
  
  Fleurs: petites, d'un jaune verdâtre, veinées. Fleurs staminées et pistillées portées par des pieds différents: les mâles, plus grandes, groupées au som¬met de rameaux florifères allongés partant de l'aisselle des feuilles, les femelles, plus petites, portées par des rameaux plus courts que les feuilles. Floraison: mai-août.
  
  Fruits: baies globuleuses lisses, d'un rouge mat, à jus d'odeur peu agréable, renfermant 4-6 graines.
  
  Partie souterraine: grosse souche cylindrique, charnue, formé de la racine et de la partie souterraine de la tige, d'odeur désagréable. Principaux caractères d'identification: port de liane, vrilles, baies rouge mat.

Autres espèces du genre en Europe: 1 en Suisse (Valais, Tessin), la bryone blanche (Bryonia alba L.), à fleurs mâles et femelles sur la même plante et à baies noires à maturité.

Confusions possibles: avant la floraison, la plante pourrait peut-être être confondue avec le houblon (Humulus lupulus L.), dont on consomme les jeunes pousses. Mais les feuilles de ce dernier sont caractéristiquement rêches et la plante ne possède pas de vrilles. Le tamier (Tamus communis L.) ressemble aussi un peu à la bryone.

Toxicité: toute la plante est toxique, en particulier la racine et les fruits. La racine est violemment émétique, purgative et irritante, voire vésicante. Le fruits peuvent provoquer des troubles digestifs et nerveux, parfois très graves. Quarante baies seraient suffisantes pour tuer un adulte, quinze pour un enfant.

Composition: la racine de bryone renferme des curcurbitacines, une résine (bryrésine), des hétérosides (bryonine, bryonidine) et un alcaloïde (bryomcine).
Les fruits sont très riches en saponines.

Propriétés médicinales: la racine était employée comme diurétique, cholagogue, expectorant et, à dose toxique, comme abortif. Mais même de faibles doses provoquent des diarrhées. Pour éviter les dangers dus à son ingestion, on se contentait souvent de prendre un sirop obtenu en remplissant de miei ou de sucre une cavité creusée dans la racine. En usage externe, on s'en servait comme antiecchymotique.

Utilisations alimentaires: les jeunes pousses sont parfois encore ramassées au printemps dans le Roussillon. On les fait cuire à l'eau pour les manger comme les asperges. Elles sont parfaitement inoffensives et n'ont pas mauvais goût.

Pour ma part, je ne tenterais pas le diable, enfin le navet du diable

Bonjour,
je suis aussi du coté de la prudence mais parfois le diable est tentant...

Il me semble avoir lu sous la plumme du mème F.Couplan que des plantes cultivées pouvaient présenter aussi des risques si on ne consommait pas le bon organe.
Ainsi les fruits de l'asperge, dont les tiges jeunes sont bien appréciées dans la société, seraient toxiques.

Cordialement

Bonsoir à toutes z’é à tous,
Exact, il n’y a pas que le fruit de l’asperge qui est toxique, c’est la plante entière. La consommation est déconseillée aux personnes qui ont des problèmes rénaux. La saison, des asperges, est terminée et les tiges de bryone sont maintenant coriaces.
Wouazo

Wouazo a écrit :Bonsoir à toutes z’é à tous,
Exact, il n’y a pas que le fruit de l’asperge qui est toxique, c’est la plante entière. La consommation est déconseillée aux personnes qui ont des problèmes rénaux. La saison, des asperges, est terminée et les tiges de bryone sont maintenant coriaces.
Wouazo

Houla, va falloir s'entendre sur ce que l'on appelle "toxique".

Le problème des asperges pour les personnes présentant des problèmes rénaux est la teneur en oxalate de calcium de l'asperge et par contrecoup la propension à faire des calculs. Est-ce que cela mérite l'appellation de "toxique" ?
A ce train-là, je vais défier quiconque de me citer une plante quelconque qui ne soit pas "toxique".
Simple exemple ... la patate crue.

M'enfin, si l'on peut me prouver que l'on peut se nourrir d'amour et d'eau fraîche, je suis partant.......... surtout si l'eau fraîche sert à arroser le pastis qui, comme chacun sait, n'est pas toxique

Lorsque l’on parle d’une substance toxique, c’est une substance qui est nocive pour les organismes z’humains ! ce n’est pas forcément mortel. Le pastis est toxique.Ce n'est pas l'anéthol, qui n'est pas interdit à la vente en Belgique, mais l'alcool. La pomme de terre crue en fritte, il faut être vicieux pour la manger. La même pomme de terre qui a verdi, même cuite, est toxique voir mortel.
Bon appétit !
Wouazo

Bonjour,
Pas évident ces histoires de toxicité...
Pour commencer par le sujet d'origine: je ne savais pas que les pousses de bryone avaient été consommées comme ça... par contre j'avais lu ce genre de chose pour le tamier, et pour la morelle noire (encore utilisée apparemment comme légume dans les îles, il me semble qu'ils ont des variétés moins toxiques).
L'homme a consommé bien des choses plus ou moins douteuses. Dans le livre de Couplan, il y a la fougère aigle par exemple. J'avoue j'ai testé les jeunes pousses cuites à l'eau. Mais Couplan précise bien que l'on doit tout balancer si on sent une trop forte odeur d'amande amère, et que la plante est cancérigène
En ce qui concerne le tamier, vendu sur les marchés: je me rappelle d'un papy qui présentait une énorme racine de la plante à un marché "écobio" en lui donnant toutes les vertus

Il ne fait pas de doute que nos aïeux mourraient certainement de temps en temps d'une alimentation pas optimale (ceci dit, est-ce mieux aujourd'hui?): paxilles enroulées, tricholomes équestres, ergot du seigle, aflatoxines...

On se pose actuellement beaucoup plus de questions... trop parfois? Ayant lu je-sais-plus-où qu'on devait de toute façon jeter toutes les confitures avec des moisissures dessus, car le mycélium et les toxines étaient dans tout le pot, j'ai dû passer au moins 3/4 d'heures à recouper des informations pour en venir à la conclusion que ce n'était valable que pour les confitures à faible taux de sucre (donc que je pouvais garder la méthode habituelle "j'enlève le moisi, je mange le reste"), et qu'en fait les moisissures des confitures n'étaient pas super bonnes pour la santé, mais pas les plus mauvaises.
Pour les pommes de terre crues évoquées plus haut: si mes souvenirs sont bons, c'est seulement quand elles verdissent qu'il y a production des toxines (et il ne me semble pas que ce soit hyper toxique: à moins d'en manger beaucoup, le risque ne serait-il pas seulement quelques dérangements intestinaux?).

Enfin: à propos du "faisandage", il me semble que la viande, pour être tendre, doit de toute façon passer par un temps de "maturation" non? Evidemment si on attend trop...

Cordialement,
K

Bonjour.
J'ai lu avec intérêt ce fil et je ne répondrais qu'à une question (je pense connaitre la réponse)

Kinette a écrit :Enfin: à propos du "faisandage", il me semble que la viande, pour être tendre, doit de toute façon passer par un temps de "maturation" non ?

Oui, la viande (je parle pour les carcasses de boeuf) doit être rassie en chambre froide pendant trois semaines.
Si on compare deux races à viande, la charollaise et la limousine, il semblerait que cette dernière soit à point au bout des trois semaines alors que pour le charollais, il faudrait encore un peu plus de temps.
Nos ancêtres devaient manger de la viande dure (venant d'être tuées) à très faisandée, voire habitées par des larves de nécrophages.
Nos ancêtres mangeaient des choses peu ragoutantes et mourraient plus jeunes que maintenant.
L'hygiène, la chaine du froid, l'introduction de conservateurs... tout ça a contribué à augmenter l'espérance de vie.

Par contre, j'ai toujours été sidéré par cette connaissance du "ce qui est bon" "ce qui est mortel"... un champignon mortel, il a bien fallu que quelqu'un en fasse les frais (voire même plus... le temps qu'on associe l'intoxication à ce qui a été mangé)
Idem, les processus qui amènent à la fabrication des fromages - un moyen de conservation des protéines du lait - éliminer l'eau du lait, laisser s'installer des microorganismes, laisser sécher, saler, presser... me fascinent... comment à partir d'un pot de lait, on peut en arriver à ces sommets de la gastronomie (et de cholestérol - lol)

Kinette :Enfin: à propos du "faisandage", il me semble que la viande, pour être tendre, doit de toute façon passer par un temps de "maturation" non ?

Fred: Oui, la viande (je parle pour les carcasses de boeuf) doit être rassie en chambre froide pendant trois semaines.

Tout à fait, mais entre une viande rassie et une viande faisandée, il y a une monde (bactérien) !
Ensuite lorsque l'on fait rassir une viande, on met toute les chances de son côté en la plaçant dans un endroit frais et non pollué par des insectes ou autres bébêtes ...
Si vous avez déjà voyagé en Afrique ou en Asie, vous comprendrez d'autant mieux ce que je veux dire !
Je me rappelle d'un gros poisson d'eau douce au Népal sur un marché assez pauvre. Je l'ai vu gonfler de jour en jour (car pas vendu !!) malgré un régulier barbouillage d'épices ... Franchement, bien que je sois très curieux, je n'aurais pas osé en manger ...
A part ça, comme Fred je suis aussi toujours épaté par l'apprentissage et la transmission de ce qui est comestible (et bon) ou pas. D'ailleurs ce n'est pas du tout propre à l'humain, beaucoup d'animaux procèdent aussi par acquis et transmission d'expériences.

Christian a écrit :D'ailleurs ce n'est pas du tout propre à l'humain, beaucoup d'animaux procèdent aussi par acquis et transmission d'expériences.

oui, il n'y a qu'à voir les veaux "pas sous la mère" qui s'intoxiquent à la première sortie dans les prés...

Au temps pour moi... rassir et faisander, ça n'est effectivement pas la même chose.

Je ne suis pas un grand voyageur car effectivement, on voit sur des étals de pays d'Afrique ou d'Asie, des mets qui font peur...
(et par ailleurs, les épices, je crains un peu)
Mais bon, en tant que photographe, il y a des paysages (Zanskar, Namibie...) qui feront que j'irai.