Le Naturaliste

Bonjour Kinette, le forum,

Kinette a écrit :Je ne comprends pas ce que tu veux dire...
Le fait que je sois là ne modifie point les statistiques.

Je me suis mal exprimé certainement et je vois que tu ne laisse rien passer, il faut que je fasse plus attention
je voulais dire que notre forum ne représente qu'un petit échantillon de la population et que ceux qui s'y exprime régulièrement sont encore moins nombreux et comme par hasard on tombe sur un cas atypique (pas de douleur) et qui se passe mal de plus, c'était pourtant statistiquement peu probable voilà tout.

Tu parles d'une morsure en avril, comment cela c'est il passé, elles sont plutôt lentes avec la fraîcheur, l'as tu manipulée?

Bien amicalement

Marc

Bonjour,
il vaudrait mieux le témoignage direct de mon collègue. A défaut, je reprends un point concernant la douleur.
D'après lui, la morsure est nettement ressentie, mais ce sont les symptomes généraux pendant ses quelques jours à l'hopital qui l'ont fait le plus souffrir. L'oedème du bras est très spectaculaire, mais surtout il s'est plaint de douleurs abdominales accompagnées de diarrhées et de vomissements.

C'est à sa demande qu'il n'a pas eu de traitement par sérum, seulement de l'héparine et une surveillance médicale.
Sa position changerait peut être actuellement puisque les serums actuels sont mieux purifiés des antigènes équins liés à l'obtention chez l'animal. Et le serum doit bien atténuer les effets du venin mème s'il n'est pas indispensable avec nos vipères.
voir http://ispb.univ-lyon1.fr/liens/lyon-ph ... iperes.pdf

Il n'a pas de séquelle, pas de nécrose. Le doigt mordu a bien récupèré.
(on m'a signalé un cas de phalange perdue lors d'une morsure de vipère lebétine en Afrique du nord mais cela correspond à une quantité de venin supérieure et plus actif chez cette espèce. )

Nous avons de la chance de vivre dans une région ou les risques d'envenimation sont bien plus limités et moins graves que dans certaines contrées tropicales.
Cela peut permettre effectivement de faire accepter ces animaux plus facilement en mettant en avant leur utilité dans l'écosystème.
Malheureusement, en dehors des naturalistes déja convaincus, je crains que les superbes photos d'Yves Brunelli sur son site signalé par Kinette soient moins efficaces.
voir http://vipere-passion.over-blog.fr/

Bonjour à tous

A voir les superbes photos de vipères et de leur biotope de Yves Brunelli, je commence à m'inquiéter car ce sont ces mêmes milieux que je fréquente assidûment tout au long de l'année, en Suisse et ailleurs .... (sans avoir vu de vipères !) Si de plus, comme le relate Damien , on ne peut même plus compter sur ses amis en cas de morsure!!

Daniel a écrit :Bonjour,
il vaudrait mieux le témoignage direct de mon collègue. A défaut, je reprends un point concernant la douleur.
D'après lui, la morsure est nettement ressentie, mais ce sont les symptomes généraux pendant ses quelques jours à l'hopital qui l'ont fait le plus souffrir. L'oedème du bras est très spectaculaire, mais surtout il s'est plaint de douleurs abdominales accompagnées de diarrhées et de vomissements.

Bonjour,
Je dirais que globalement j'ai le même ressenti (mon avantage étant que le sérum a rapidement arrêté les effets digestifs).
Pour moi le pire n'a pas été l'œdème (pénible mais la glace atténue bien la douleur), mais les phlyctènes après percement (on peut multiplier la douleur ressentie pour une grosse ampoule qu'on perce par 10).
En ce qui concerne l'œdème, un truc impressionnant est le fait que le parcours du venin le long des vaisseaux lymphatiques les fait nettement apparaître (on voit des lignes rouges).

En ce qui concerne les nécrose: si on compare avec les morsures de chien (qui sont le cauchemar des chirurgiens), c'est probablement assez rares, mais les vipères ne se lavant pas les crochets... et comme le venin met un peu toute la vascularisation en vrac, ça n'arrange rien.
Je me souviens avoir vu la main d'un spécialiste des serpents de Chizé: suite à une morsure il avait eu une atrophie d'un bout de muscle (apparemment sans handicap, mais ça laissait un creux).
D'ailleurs lors de ce séjour (stage de maîtrise), j'ai été impressionnée par la densité de vipères en bord de champs dans un coin où je n'aurais pas soupçonné tant de bestioles. Les chercheurs étaient d'ailleurs extrêmement détendus par rapport aux bestioles: on nous a dit de marcher doucement en bord de haie, et poser le pied sur les vipères qu'on verrait, et appeler le thésard qui nous accompagnait pour récupérer les bestioles. Après le passage de tout un troupeau d'étudiants, j'ai ainsi mis le pied (avec grosse accélération cardiaque) sur un beau petit mâle (comme quoi les vibrations ne font pas toujours fuir).
Toutes nos prises étaient attrapées par la queue, ou manipulées avec un crochet en métal (qui m'a semblé ridiculement court). Ensuite tout ce petit monde était emmené dans des sacs, puis sortis, posés parfois au sol au milieu du groupe d'étudiants (qui se reculait bien vite si l'animal commençait à se déplacer), puis pesées, mesurées, marquées...
Ceci dit, il es rarissime qu'une personne travaillant sur ces animaux ne se soit pas fait mordre au moins une fois
Bref, un milieu peut être riche en vipères sans qu'on s'en rende compte. Quand on connaît un peu mieux la météo qui favorise leur observation, ainsi que les endroits que ces bestioles affectionnent, on augmente déjà la chance de les voir (ce que je trouve finalement rassurant: mieux vaut les voir ).

Cordialement,
K

Bonjour Kinette, le forum,

Kinette a écrit :Ceci dit, il es rarissime qu'une personne travaillant sur ces animaux ne se soit pas fait mordre au moins une fois

Justement il est fréquent de se faire mordre en les manipulant (mal à mon avis), mais en dehors de ces cas la bête peut être proche de soi sans qu'il n'y ai aucun risque. Comme tu dis on recule instinctivement dès qu'elle bouge mais elle ne fait en fait que se déplacer dans l'herbe. J'en côtoie souvent, je les observe et je constate qu'elle mène leur vie sans faire attention à moi, si j'étais un campagnol il en serait tout autrement . Donc pour moi les cas de morsure lors de manipulation ne devraient pas être comptabilisés, elles font partie de comportement à risque, et la responsabilité n'incombe qu'au manipulateur .

Dans quelle condition t'est-tu faite mordre?, cet aspect du problème est très important aussi face à la peur qu'inspire l'animal je pense.

Bien amicalement

Marc

Bonjour a tous

Que de discution au sujet des morsures de vipères , ilest bien claire que les morsures de vipères peuvent être dangereuse , mais je pense que c'est cas par cas pour les problèmes survenu a kinette a mon avis c'est dans les symptômes les plus grave que l'on peux voir , il y a 2 ans je me suis fais mordre 3 fois en 1 mois et-demi , j'avoue que l'habitude ne ma pas aidé , et les symptômes que j'ai eu la troisième fois était plus que désagréable vomissements, cardiaques, oedèmes énormes etc..... mais je ne suis pas aller a l'hopital et tout cas a passer sans casse et sans trop de problèmes. mais il faut quand même être attentif , je pense bien connaitre mes réactions après une morsure car ce n'est pas la première de ma vie même avec des serpents exotiques ( crotalus scutulatus salvini ) et le faite aussi que je ne m'inquète jamais après une morsure peut aussi aider.

Maintenant , je manipule les vipères avec un gant de soudeur cela évite les accidents


mon blog : http://vipere-passion.over-blog.fr/


Salutations a tous

Bonjour, Yves et merci à toi pour cette réponse.

Décidément, ça ne s'arrête plus ce topic !

vipère-passion a écrit : je ne m'inquète jamais après une morsure.

Oui, je pense que c'est la dernière chose à faire, c'est pas toujours évident pour certaines personnes mais bon...

Ps : pleins de belles photos sur ton blog.

Bonjour,

BelialL a écrit :Bonjour, Yves et merci à toi pour cette réponse.

Décidément, ça ne s'arrête plus ce topic !

Et bien oui c'est un sujet important et un peu tabou, il est un peu le symbole de «la peur de la nature» qui a si bien été commentée par François Terasson † du Muséum, notre société est de plus en plus préoccuppée par l'environnement et la nature est de plus en plus reléguée loin de nos lieu de vie. On s'étonne dans un post de voir que les enfants sont incapables de distinguer une abeille d'une guêpe mais le mode de vie hyper-sécuritaire fait qu'ils sont de moins en moins en contact avec la nature. Tous le espaces verts qui nous entourent sont soigneusement entretenus et les friches terrorisent les habitants du lotissement dont je suis voisin. L'un des habitants demandait au maire avec la voix tremblotante s'il était normal que son jardin jouxte un friche avec des herbes hautes de 3m (elles ne dépassent pas 1,5m ). Le maire fait placarder des affiches pour que tous les terrains soient entretenus (broyés serait le terme exact). Aucun des enfants qui vivent dans ce village ne sauront ce qu'est une mante religieuse ou un grillon italien. Je laisse une bonne partie de mon terrain en friche mais que d'emm… pour le faire admettre aux voisinage, justement à causes des vipères qui devraient y venir par avion d'ailleurs tant les milieux propices sont maintenant loin du village. La vipère est le symbole de la nature sauvage qui nous fait peur et que nous reléguons avec hypocrisie dans les réserves naturelles, mais est-il naturel que la nature soit dans des réserves

Ce sujet alimente beaucoup de discussion et on y trouve des avis très divers, quel chance.

Bien amicalement

Marc

Re Marc

Je pense néanmoins que les Réserves Naturelles sont incontournables : c'est un outil devenu indispensable pour protéger sérieusement des territoires restés plus ou moins préservés.
Je suis d'accord avec toi qu'il faudrait pouvoir s'en passer, mais la pression humaine est devenue tellement forte (tourisme,loisirs, agriculture,sylviculture, aménagement du territoire de toutes sortes... ) , sans parler des dérives sécuritaires que tu dénonces , qu'il devient nécessaire de freiner l'appétit humain ( vision à court terme du style"après nous le déluge") sur un maximum de territoires !

Re André,

André a écrit :Re Marc

Je pense néanmoins que les Réserves Naturelles sont incontournables : c'est un outil devenu indispensable pour protéger sérieusement des territoires restés plus ou moins préservés.
Je suis d'accord avec toi qu'il faudrait pouvoir s'en passer, mais la pression humaine est devenue tellement forte (tourisme,loisirs, agriculture,sylviculture, aménagement du territoire de toutes sortes... ) , sans parler des dérives sécuritaires que tu dénonces , qu'il devient nécessaire de freiner l'appétit humain ( vision à court terme du style"après nous le déluge") sur un maximum de territoires !

Bien sûr que les réserves naturelles sont essentielles, mais il faudrait aussi que notre environnement reste naturel lui aussi, les réserves préservent l'exeptionel, si bien que ce qui constitue notre environnement naturel "normal" se trouve négligé. Quand une école va visiter une réserve où l'on trouve les 3 derniers pieds de Rarissimus bizarroides var. curiosus c'est bien , mais que ces même enfants ne sachent pas tout ce que l'on peut trouver dans un roncier et que l'on passe celui-ci au broyeur constitue une aberration de la tendance environnementaliste patrimoniaux.

Les deux approches sont complémentaires mais malheureusement pour la majorité de la population et des élus les broussailles ne sont que nuisances et pollution esthétique alors qu'elles sont la manifestation "réelle" de la nature dans tout ce qu'elle a d'incontrôlé. Pour J.H. Fabre le roncier était le joyau de son jardin, pour nous il est devenu le symbole du laisser aller sans valeur patrimoniale aucune. Et la vipère le symbole de cette inquiétude que fait naître la luxuriance d'une nature que nous ne contrôlons pas à côté de chez soi , et du coup il faut une bagnole pour faire les 50km qui nous séparent des espaces encore sauvage.

La seule solution, laisser des espaces sauvages vipérophiles autour de nous et obliger chacun à avoir un troupeau de dindons vipérophages dans son jardin.

Bien amicalement

Marc