Pour ceux qui veulent approfondir, on peut chercher sur le net avec les mots-clefs "vigueur hybride" ou "hétérosis". Sous ces mots on désigne de ce que Frédéric a expliqué plus haut, à savoir que l'hybride F1 présente des qualités supérieures à ses parents. Un lien.Fredlab a écrit :Produire des F1 est assez coûteux et le rendement qu'elles donnent est intéressant... par contre, ça ne tient qu'un an, l'année suivante, le mélange des allèles fait que ça n'est plus intéressant (Mendel inside).
C'est exactement ça, et je crois que Plantu l'a bien dessiné, avec l'humour qu'on lui connaît :Fredlab a écrit :La faim dans le monde est politique. L'appauvrissement aussi... et subventionner l'agriculture au "Nord", forcer la vente de F1 ou d'OGM au "Sud" contribue à creuser cet écart.
C'est un risque majeur, en effet, car on ne doit évidemment pas déroger au sacro-saint principe de rentabilité. Cela dit, il y a peut-être un espoir. Ainsi, jusqu'à tout récemment, on pensait qu'une entreprise doit nécessairement vendre ce qu'elle produit pour faire des bénéfices. En partie grâce à Richard Stallman et l'idée de logiciel libre, on sait maintenant que l'on peut aussi distribuer gratuitement un produit et tirer malgré tout des bénéfices en proposant des services en aval : par exemple le service après vente, l'assistance aux utilisateurs, etc. On peut peut-être imaginer un tel système pour les plantes GM issues des biotech, mais il est clair que la solution la plus évidente sera de protéger la variété ainsi obtenue et de vendre les graines à prix élevé. D'une certaine façon, ça peut se comprendre : produire des plants tolérants à la sécheresse, par exemple, met sans doute en jeu des réseaux de gènes assez conséquents, et non un seul gène. Les introduire dans une plante d'intérêt sans rien perdre de ses qualités est un vrai challenge.Christian a écrit :Ici on est face à des problèmes très sérieux et on cherche des solutions. Mais à mon avis Eddy, il y a de fortes chances que les solutions biotech soient bien gardées et vendues à prix fort, c'est malheureux !
Exactement. Les plantes biotech s'inscrivent dans le cadre d'une agriculture de pays riches, exactement comme la thérapie génique personnalisée dans le monde biomédical. Pendant ce temps, de trop nombreux cas de rougeole, par exemple en Afrique, sont encore mortels ou laissent des séquelles graves en raison de l'état de santé fragile des enfants atteints, alors même que l'on dispose depuis longtemps d'un vaccin efficace et peu coûteux. Homo homini lupus.Christian a écrit :Comme déjà dit tout au long de ce fil, à l'heure actuelle les applications transgéniques en agro-alimentaire ne luttent absolument pas contre la faim et particulièrement celle des pays dit "défavorisés" (en clair : exploités)
Curieusement, les entreprises de biotech s'intéressent beaucoup à cette diversité. Ou plutôt non, ce n'est pas curieux : pour créer de nouvelles plantes GM, il est très pratique d'avoir à disposition un panel de gènes intéressants répartis dans des variétés proches non cultivées/consommées. C'est même tellement intéressant que les entreprises de biotech créent des collections privées... et ça crée des conflits en cas de partenariat avec des organismes publics (qui créent aussi des collections).Christian a écrit :nb: Bien des souches sont encore présentes de nos jours, mais pour combien de temps encore ?!
Clairement, les plantes GM associées au modèle économique actuel ne vont rien résoudre. Bien au contraire, il y a fort à parier qu'elles vont aggraver encore l'écart Nord/Sud et la dépendance vis-à-vis des grands groupes agro-alimentaires. Cet argument me semble bien plus profond et pertinent que les craintes d'ordre sanitaire (tantôt fondées, tantôt fantasmatiques) qui sont avancées contre ces plantes.
Cordialement,
Eddy



