Tout ceux qui ont eu à faire avec les servis postaux (ou qui ont utilisés un transporteur genre DHL, UPS...) savent que le matériel est maltraité pendant le transport.
Il ne sert à rien d'écrire "fragile" sur le paquet, il sera pris comme les autres et donc il pourra servir de ballon de rugby, de cale, de lest... au choix... et donc vous n'aurez plus que vos yeux pour pleurer au déballage du-dit colis.
Jusqu'à présent, j'ai toujours réussi à emballer correctement les microscopes ou autres optiques que j'ai pu envoyé en France, en Europe ou au-delà des mers.
A mon grand désespoir, j'ai "merdé" dans le colisage d'un microscope pour un ami du forum (Luka-14... je garde en tête ma proposition de remboursement partiel suite aux dégâts constatés sur la tête du microscope
Mes conseils et ceux des autres "pros" du forum qui pourront intervenir dans ce topic, restent valables.
Mon "échec" peut s'expliquer car une des règles n'a pas été totalement respectée... mais à ma décharge, je pense que le colis a du être plus malmené que ce que l'on peut imaginer.
Premier point : Prendre une assurance d'au moins la valeur du colis. Avec de bons arguments, le témoignage éventuel de celui qui reçoit le colis, la poste doit rembourser au montant de la somme assurée. Un ou deux euros de plus qui peuvent rapporter bien plus en cas de problème.
Deuxième point : Séparer toutes les pièces démontables, prévues à cet effet. Au besoin, conseiller le vendeur sur les façons de faire (un coup de téléphone pour indiquer les points délicats). S'il y a des vis, des molettes qui dépassent, en porte-à-faux, il faut soit les retirer (et les scotcher avec un scotch type "pour papier peint", sur le corps de l'appareil - soit tout regrouper dans une enveloppe à bulles - chaque vis emballée séparément dans du PQ par exemple) ou alors il faut les étayer (je fais ça avec du polystyrène).
Les oculaires se retirent facilement. Les objectifs doivent être dévissés (ça pèse très lourd sur une tourelle), le condenseur peut être assez aisé à enlever. La tête doit être retirée en priorité, de plus, ça permet de gagner en compacité dans le carton.
Chaque pièce doit être emballée séparément. Il faut éviter de mettre n'importe quoi au contact des optiques. Je mets souvent en première couche, là où il y a des lentilles, un papier spécial optiques - chercher à Kimtech 75512 par exemple - puis j'enveloppe le tout avec du film plastique - ce produit est génial - puis je mets le tout dans plusieurs couches de plastique bulles.
Il faut prendre un soin tout particulier au niveau des pièces qui contiennent l'éclairage.
NE JAMAIS utiliser de scotch marron, pour emballage en carton, directement sur le corps ou les pièces du microscope... il faut prendre du scotch pour papier peint... mais j'ai déjà reçu un microscope qui a "perdu sa tourelle" à cause ce genre de scotch (mais c'était mal fait, avec un scotch style crêpon) - j'ai aussi eu du scotch sur une lentille d'oculaire
Quand la pièce a une certaine longueur et peu d'épaisseur, je la scotche sur un polystyrène rigide ou dans un carton éventuellement doublé, croisé...
Je rassemble les petites pièces dans leur coque à bulles, dans de grandes enveloppes à bulles et je "serre" pour éviter que ces pièces bougent dans le sac.
Troisième point : "Bloquer" les pièces mobiles. Je n'ai pas dit "serrer à fond", mais avec des cales en polystyrène, en carton, faire en sorte que par exemple, la platine ne puisse plus monter ou descendre. On fait ça avant d'emballer le tout, puis on fait en sorte que l'emballage contraigne aussi ces pièces mobiles.
Quatrième point : Doubler la paroi du carton d'emballage (sans objet si vous envoyer des objets "légers" et peu volumineux). Ca peut se faire avec deux cartons gigognes. S'il y a un peu d'espace entre ces deux cartons, il faut y mettre soit des chips de polystyrène (ou autre matériaux plus ou moins recyclables) soit de la plaque de polystyrène... j'ai déjà renforcé l'intérieur du carton avec deux ou trois plaques de carton ondulé... certains optent pour du bois... faut voir...
Cinquième point : Placer les différentes pièces emballées de sorte à ce que RIEN NE BOUGE dans le colis. Il faut combler les espaces entre les paquets, avec du papier journal froissé, avec des chips de polystyrène... en bourrant si possible... Vous pouvez aussi intercaler de la plaque de polystyrène pour éviter de mettre en contact direct des pièces avec des angles marqués.
(c'est cette étape que j'ai du ratée pour le colis destiné à Luka-14 - j'ai mal estimé le jeu éventuel d'une pièce lourde, mal placée par rapport aux autres). Attention à ne pas mettre n'importe où une éventuelle alimentation extérieure qui si elle n'est pas bien calée, jouera le rôle de marteau pilon dans le colis... c'est toujours très dense ce genre de chose.
Sixième point : A la fermeture du carton, ça doit "forcer" un peu... en général, je suis obligé de presser les parois pour que les volets du carton arrivent au contact. Il faut donc cercler le carton avec du scotch marron, dans tous les sens (hauteur, largeur, profondeur)... un peu comme les malles anciennes cerclées de métal de toute part (lien). Au cours de cette dernière étape, vérifiez bien que rien ne bouge, qu'il n'y a pas de bruit suspect dans le carton alors que vous êtes en train de le tourner dans tous les sens. Si ça ne va pas, il faut avoir le courage d'ouvrir à nouveau le colis, de tout ressortir et tout recaser...
Septième point : Colissimo offre un service d'affranchissement en ligne. C'est moins cher qu'au guichet, vous avez les adresses bien lisibles, imprimées (et non pas manuscrites) et vous faites bien moins de queue une fois à la poste.
Résumé : si vous avez des instructions à donner à un vendeur auprès duquel vous avez acheté du matériel (fragile, lourd, encombrant... genre matériel), assurez vous par téléphone qu'il est en capacité d'emballer correctement ce matériel.
Les points 2 et 5 sont les plus importants (message à faire passer, donc...)
Si d'autres intervenants peuvent partager leurs expériences...
Merci.


