Le Naturaliste

Bonsoir à tous,

De temps à autre – disons deux ou trois fois par an – j’ai une minuscule bestiole (2 ou 3 mm de longueur), sauteuse, qui apparaît sur un lavabo. Sur le blanc de la faïence, pas particulièrement camouflée… J’avais parlé dans un post récent http://www.lenaturaliste.net/forum/view ... 538#p87538, de mes déboires avec l’acide lactique du chlorallactophénol (origine du problème éclaircie par Alain). J’ai eu, bien sûr, un problème du même ordre avec ces "lavabicoles" sauteurs, aussi, je ne vous présenterai pas la bestiole entière, elle ne l’est plus ! Je l’avais identifiée provisoirement comme un Collembole et possiblement Orchesella flavescens (Bourlet, 1839). Mais Orchesella ne semble pas avoir de larges écailles dorsales, d’après les images publiées sur la toile, alors que « mon » collembole en a, et de belles ! Je vous présente les photos de ces écailles, ainsi qu’un cliché de la furca, en lumière polarisée.
Bonne soirée à tous

Gérard Breton

Bonjour Gérard,

Tu n'aurais pas une photo d'ensemble du collembole, pour faciliter la détermination ? Les Orchesella ne sont effectivement pas connus pour leurs écailles...

Bonjour Christophe,

Hélas non, je n'ai pas de bonne photos de ce collemebolle entier, parce que, à cause de mes déboires avec l'acide lactique du Chlorallactophénol, la bestiole n'est pas présentable, réduite à une infâme bouillie d'où ressortent quelques écailles et la furca. Et depuis ce lamentable échec, pas un seul collembole qui se soit présenté sur mon lavabo !

Merci de me proposer ton aide, que j'acceptarai bien volontiers dès que j'aurai pu faire une capture, puis une préparation correcte.

Cordialement

Gérard Breton

Bonsoir Christophe, tous,

Enfin, j'ai pu faire une capture et une préparation, qui, à défaut d'être correcte, est lisible. Désolé pour les taches noires. Je suis passé ici de l'alcool à 95° à la résine mastic, mais aucun des autres milieux de montage que j'ai essayés n'est satisfaisant. Ici, on a une vue d'ensemble de la bête, avec ses soies sur le thorax et l'abdomen (flèche bleue) et ses écailles, appliquées contre la cuticule quand elles sont en place (flèches rouges).
Détail des soies et des écailles à l'objectif 10x. Ce sont ces écailles qui étaient photographiées à bien plus fort grandissement que j'avais présentées dans des messages antérieurs.
Alors ? Ce n'est sans doute pas Orchesella flavescens. Mais quid ?

Cordialement

Gérard Breton

Bonjour à tous,

Sur la (mauvaise) préparation, on remarque une dissymétrie des antennes, une courte et une longue, et apparemment pas le même nombre de segments. Je viens de vérifier sur une nouvelle capture, par encore monté, cette dissymétrie semble un caractère partagé avec au moins un autre individu. Alors, caractère de l'espèce ?

Cordialement

Gérard Breton

Bonjour Christophe, tous,

Je viens d'interroger Frans Janssens, qui m'a fort aimablement et fort rapidement répondu. Comme Christophe le soulignait le 1er octobre, les Orchesella n'ont pas d'écailles. Notre Collembolle est un Entomobryidae, Seira domestica (Nicollet, 1842).

Je posterai des images plus informatives si je réussis de meilleures (ou moins mauvaises...) préparations.

J'ai un spécimen en attente de préparation, mais les apparitions sur mon lavabo sont rares, et quand une bestiole apparaît (une fois par semestre en moyenne) encore faut-il la capturer. C'est que ça a une furca et que ça sait s'en servir....

Bonne soirée à tous

Gérard Breton

Bonsoir à tous,

Ce collembolle est bien Seira domestica. Sur la vue d'ensemble du dernier spécimen qui s'est fourvoyé sur la faïence blanche de mon lavabo (et que j'ai réussi à capturer), j'ai grisé un rectangle qui délimite l'extrémité de la furca, organe de saut de la bestiole, normalement repliée sous le ventre, mais qui se déplie (en enroulant ses deux branches d'ailleurs) lors de la fixation dans l'alcool. C'est ce qui est agrandi sur la seconde photo. Confirmation de la présence de soies (flèche bleue) et d'écailles (flèches rouges).
L'extrémité de la furca présente trois zones, la plus près de la fourche est le manubrium (ma sur la photo), puis la dens (d) qui se termine par un mucron (mu). Le mucron de Seira domestica a une forme caractéristique, en crochet.
Cordialement

Gérard Breton