Tique

[Gérard-Breton]

Bonjour à tous,

Après d’autres, par exemple http://www.lenaturaliste.net/forum/view ... 219&t=4836, je m’intéresse à nouveau aux tiques. Personnellement concerné par ce spécimen recueilli sur moi après une balade en forêt de Bercé (Sarthe), extrait au tire-tique, en ne cassant qu’une patte antérieure. Conservée quelques mois dans l’alcool, puis éclaircie 10 jours au chloralphénol, montage au Baume.

Vue d'ensemble, avec mes excuses pour la fibre étrangère.

L-613-Ixodes-ricinus-Bercé,surGB,CP10j,baume,2,5x-FC.jpg (101.48 Kio) Vu 6759 fois

Je parle sous le contrôle des acarologues (ou acarophiles ?) du forum, Olivier, Léopold, et les autres, il me semble pourvoir identifier la très commune Ixodes ricinus (Linnaeus, 1758), nymphe ou femelle ? La vue d’ensemble n’est pas très bonne, manque de piqué, j’essayerai de faire mieux la prochaine fois, mais j’y ai entouré deux détails avec des prises de vues séparées : une plaque stigmatique, et la région du rostre, composée d’une sorte de trompe, l’hypostome, avec des dents dirigées vers l’arrière. C’est la partie plantée dans le tégument de l’hôte, les denticulations fonctionnant comme celles d’un harpon pour empêcher l’hypostome de sortir. Cet hypostome est flanqué de deux chélicères, légèrement écartés, et qui servent à couper la peau pour permettre à l’hypostome de la pénétrer. De part et d’autre, la base des deux palpes.

Plaque stigmatique

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Hypostome et chélicères, zétagraphie 12 clichés, Contraste interférentiel frange noire.

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Enfin on voit sur le tarse de la première paire de patte, du moins sur celle qui n’est pas cassée, l’organe de Haller, qui est l’organe chimiorécepteur qui va permettre à la tique de repérer son hôte (sensible au CO2, à l’ammoniac et à d’autres composants de la sueur) ; j’avais lu mais je n’arrive pas à remettre la main sur l’article une perception des infra-rouges.
Dans la forêt de Bercé, comme dans bien d’autres régions d’Europe cette tique (mais d’autres espèces le font très bien) parasite les gros mammifères (cerfs, chevreuils) et les moins gros : hommes et chiens en particulier. Elle est le vecteur d’une borelliose, la maladie de Lyme, les Borellia (des grosses bactéries) étant inoculées en fin de repas de sang. C’est pourquoi lorsqu’on détecte une tique (quelle que soit l’espèce) sur soi, il ne faut pas l’arracher avec des brucelles (le réflexe du naturaliste, j’en sais quelque chose), ni la brûler avec le bout d’une cigarette, comme je l‘ai vu préconiser, ni « endormir » à l’éther, dans les trois cas les risques de régurgitation sont trop élevés, et si la tique est contaminée, vous héritez d’une maladie de Lyme, ce qui n’est pas drôle même si cela se guérit. Il faut utiliser les tire-tiques vendus en pharmacie, ce qui permet d’extraire la tique, hypostome compris, avec un risque minimum de régurgitation.

Bien cordialement

Gérard Breton

[vasselle]

Bonsoir
Très belle observation
Moi même cette été j'ai était piqué par un tique et c'est mon pharmacien qui me la enlevé .
Cordialement seb

[leopold76]

Gérard tes photos sont excellentes !
En ce moment ça va fort, très fort

[Olivier]

Très belle observation, richement commentée Gérard !
Moi aussi je plaide régulièrement en faveur du tire-tique pour les mêmes raisons. Si tu retrouves la référence sur les infra-rouges, je suis intéressé.
Amicalement

[BINO-BONI]

Bonsoir
As-t'on une idée précise de cette faculté de sensibilité aux infrarouges et de l'emplacement d'un éventuel organe de sensibilité sur les tiques?
Le sujet m'intéresse par ailleurs car je photographie acruellement cette punaise invasive Leptoglossus occidentalis qui semble sensible aux sources de chaleur comme dit ici: http://www.insectes-net.fr/punaise/leptoglossus2.htm
Si j'avance sur ce sujet, je ne manquerai pas d'ouvrir un fil.