à ma compagne
Claire
24 août 1951- 8 mars 2016
Bonsoir à tous !
Corsinia coriandrina est une hépatique à thalle, de l’ordre des Marchantiales, famille des Corciniaceae.
1/ En France, cette espèce se rencontre dans les régions sous influence méditerranéenne. En plus des départements méridionaux, on la trouve dans la Corrèze, la Dordogne, la Lozère, l’Aveyron et le Cantal. Il existe même une donnée du 19e siècle dans le Maine-et-Loire. Elle est présente également dans d’autres régions du sud-ouest de l’Europe, l’Afrique du Nord, l’Amérique du Nord et du Sud...
Dans mon secteur (les Cévennes lozériennes) je l’ai observée en terrain escarpé, rocheux (schiste), avec bruyères, buis, genêts, chênes verts, en milieu ouvert, à une altitude de 700 mètres, sous influence méditerranéenne. Elle demande un sol nu, caillouteux, maintenu humide, en automne/hiver, par des suintements. Le site est périodiquement incendié par les brûlis pastoraux (improprement appelés « écobuages »).
2/Les thalles, en forme de langue, parfois bifides, ont, en moyenne 2 cm de longueur sur 0,6 cm de largeur. Leurs bords sont un peu ondulés. L’apex arrondi est marqué d’une petite dépression. Corsinia coriandrina se présente souvent en colonies de nombreux individus, serrés les uns contre les autres.
3/ De près on constate que, le long de la ligne médiane, les thalles présentent des sortes de déchirures. On constate aussi la présence d’autres bryophytes : ici, entre autres, une Riccia (peut-être R. sorocarpa), plus petite, aux thalles lobés, étalés en demi-rosettes.
4/ Ici, on remarque que certains thalles présentent des lames régulières, formant des lèvres entrouvertes laissant voir de petits bâtonnets blancs. L’épiderme des thalles, finement réticulé, semble fragile. Il disparait même dans les parties anciennes pour révéler la structure lacuneuse du tissu sous-jacent.
Parmi les compagnes de notre Corsinia, on peut reconnaître un Bryum aux teintes rouges (B. alpinum).
5/ Merci à Daniel et André de m’avoir aidé à identifier cette espèce. On voit ici les deux sortes de thalles : les mâles, aux lèvres entrouvertes dévoilant les anthéridies ; les femelles, dont les capsules naissent et murissent dans le corps du thalle avant d’en sortir, déchirant les tissus superficiels. Cette pratique (qui laisse des blessures visibles) n’est pas rare dans le monde des hépatiques.
à suivre…
Corsinia coriandrina (Spreng.) Lindb.
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- Marc
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Corsinia coriandrina (Spreng.) Lindb.
Modifié en dernier par Marc le 17 avr. 2016 21:48, modifié 1 fois.
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Re: Corsinia coriandrina (Spreng.) Lindb.
suite
6 - 7 - 8/ Les capsules, en émergeant à la surface du thalle, soulèvent d’abord les tissus environnants qui forment une corole ébouriffée. L’espèce est monoïque ou dioïque. Il semble bien qu’ici les thalles mâles et femelles soient séparés.
Deux autres espèces (au moins), compagnes habituelles de Corsinia, sont visibles :
-Fossombronia angulosa qui forme de minuscules feuilles festonnées, comme de petites salades. Ses capsules immatures, d’un jaune verdâtre, sont encore incluses entre les feuilles avant de devenir noires et s’élever, portées par une courte soie (nous verrons cela une autre fois).
- Pleuridium acuminatum porte aussi des capsules jaunâtres, mais plus petites, entourées de feuilles filiformes (http://www.lenaturaliste.net/forum/view ... 846#p92846) 9/ En ce mois de janvier, les capsules, encore jaunes, ornent les thalles, comme des fleurs au cœur de l’hiver. Au centre : un thalle mâle. Au-dessus, on remarque les feuilles d’une minuscule fougère. Je dois à Isabelle Charissou l’identification de cette espèce, autre compagne habituelle de notre Corsinia : Anogramma leptophylla. à suivre
6 - 7 - 8/ Les capsules, en émergeant à la surface du thalle, soulèvent d’abord les tissus environnants qui forment une corole ébouriffée. L’espèce est monoïque ou dioïque. Il semble bien qu’ici les thalles mâles et femelles soient séparés.
Deux autres espèces (au moins), compagnes habituelles de Corsinia, sont visibles :
-Fossombronia angulosa qui forme de minuscules feuilles festonnées, comme de petites salades. Ses capsules immatures, d’un jaune verdâtre, sont encore incluses entre les feuilles avant de devenir noires et s’élever, portées par une courte soie (nous verrons cela une autre fois).
- Pleuridium acuminatum porte aussi des capsules jaunâtres, mais plus petites, entourées de feuilles filiformes (http://www.lenaturaliste.net/forum/view ... 846#p92846) 9/ En ce mois de janvier, les capsules, encore jaunes, ornent les thalles, comme des fleurs au cœur de l’hiver. Au centre : un thalle mâle. Au-dessus, on remarque les feuilles d’une minuscule fougère. Je dois à Isabelle Charissou l’identification de cette espèce, autre compagne habituelle de notre Corsinia : Anogramma leptophylla. à suivre
Modifié en dernier par Marc le 31 mars 2016 09:49, modifié 2 fois.
- Marc
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Re: Corsinia coriandrina (Spreng.) Lindb.
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10 - 11 - 12/ L’examen microscopique souffre beaucoup de la disparition de Microcartouche, ce logiciel qui ne fonctionne plus avec les nouvelles versions de Windows (depuis W 8). Ainsi, les données qui suivent ne comportent pas d’échelle de mesure. Je livre néanmoins le résultat de mes observations, effectuées durant des mois difficiles, avec beaucoup de peine.
Le tissus spongieux de ce thalle ne se prête pas aisément à la coupe transversale. Les trois photos qui suivent mettent en évidence le tissus lacunaire, sous le mince épiderme. On devine, plus qu’on ne voit, les filaments simples, assimilateurs (verts), pluricellulaires, qui tapissent le sol, entre les « colonnes » des « chambres aérifères ». 13/ L’objectif x4 ne permet pas de saisir en entier une coupe transversale de thalle. Vu de dessus, on ne l’imagine pas aussi ventru. Un thalle femelle produit plusieurs capsules. Au premier plan, une capsule, encore toute jeune, est incluse dans les tissus de l’assise génératrice. Au second plan, une partie du thalle a été entrainée verticalement par l’émergence d’une capsule, simulant une éruption (mais je ne pense pas que le phénomène soit explosif). 14/ Voici des capsules à différents stades de maturité, avec les spores qui se dispersent. Ces spores sont grandes : entre 100 et 140 µ, d’après Augier. à suivre
10 - 11 - 12/ L’examen microscopique souffre beaucoup de la disparition de Microcartouche, ce logiciel qui ne fonctionne plus avec les nouvelles versions de Windows (depuis W 8). Ainsi, les données qui suivent ne comportent pas d’échelle de mesure. Je livre néanmoins le résultat de mes observations, effectuées durant des mois difficiles, avec beaucoup de peine.
Le tissus spongieux de ce thalle ne se prête pas aisément à la coupe transversale. Les trois photos qui suivent mettent en évidence le tissus lacunaire, sous le mince épiderme. On devine, plus qu’on ne voit, les filaments simples, assimilateurs (verts), pluricellulaires, qui tapissent le sol, entre les « colonnes » des « chambres aérifères ». 13/ L’objectif x4 ne permet pas de saisir en entier une coupe transversale de thalle. Vu de dessus, on ne l’imagine pas aussi ventru. Un thalle femelle produit plusieurs capsules. Au premier plan, une capsule, encore toute jeune, est incluse dans les tissus de l’assise génératrice. Au second plan, une partie du thalle a été entrainée verticalement par l’émergence d’une capsule, simulant une éruption (mais je ne pense pas que le phénomène soit explosif). 14/ Voici des capsules à différents stades de maturité, avec les spores qui se dispersent. Ces spores sont grandes : entre 100 et 140 µ, d’après Augier. à suivre
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Re: Corsinia coriandrina (Spreng.) Lindb.
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16 - 17 -18 / Les spores sont mêlées à des cellules stériles, de formes variées. Il n’y a pas d’élatères spiralées comme dans d’autres groupes de bryophytes. 19/ L’éclairage épiscopique sur une capsule ouverte contenant les spores met en évidence leur décor en réseau. J'ajoute la photo 15 qui n'était pas passée. La documentation sur cette espèce est rare. Il se peut que mes interprétations soient erronées, et sûrement incomplètes. Toutes corrections, remarques ou suggestions seront bienvenues.
Bien amicalement.
Marc.
16 - 17 -18 / Les spores sont mêlées à des cellules stériles, de formes variées. Il n’y a pas d’élatères spiralées comme dans d’autres groupes de bryophytes. 19/ L’éclairage épiscopique sur une capsule ouverte contenant les spores met en évidence leur décor en réseau. J'ajoute la photo 15 qui n'était pas passée. La documentation sur cette espèce est rare. Il se peut que mes interprétations soient erronées, et sûrement incomplètes. Toutes corrections, remarques ou suggestions seront bienvenues.
Bien amicalement.
Marc.

