Le Naturaliste

Bonsoir à tous,
complément au reportage de Sylvain, le fruit du câprier (le capron *), une sorte de gousse ou capsule remplie de graines en cours de maturation.
Dans ce cas précis, le fruit est issu d'une fécondation manuelle de la fleur d'un jeune plant de Capparis spinosa var inermis (Câprier épineux variété sans épines, variation spontanée naturelle...)
Le câprier, devenu rare dans nos régions, est une plante qui m'est très chère.

(*) boutons floraux (câpres), fruits jeunes (caprons) et feuilles peuvent être confits au sel, selon des recettes particulières à chaque civilisation de la méditerranée. L'usage est culinaire/condimentaire, ou phytothérapique.

Bonjour à tous,
le même capron, photographié un mois plus tard, les graines en fin de maturation sont bien visibles sur ce fruit ayant naturellement éclaté du fait de la pression hydrique interne, la plante mère étant installée à proximité d'un point d'eau. C'est le début de la déhiscence de la capsule.

Bonjour tous, bonjour Alain

depuis que j'ai découvert la plante présentée ici, je suis passé régulièrement l'observer à la recherche de fruits (puissamment stimulé par les photos d'Alain).

Et bien, rien. Les fleurs fanent et aucun ovaire ne gonfle.
Selon Paul Pesson et Jean Louveaux, 1984, Pollinisation et productions végétales, Capparis spinosa est pollinisée la nuit (papillons nocturnes ?). L'absence de ceux-ci expliquerait cela...

Bonjour à tous,
j'observe majoritairement par chez nous la fécondation des fleurs de capparis spinosa et capparis ovata par le cétoine noir, Protaetia morio (ex Cetonia nigra), la peste des ruchers.
Pour ma part et selon les besoins, je procède à la fécondation artificielle des fleurs choisies, manuellement et au plus simple, pollen entre deux doigts propres. Un coup à 100% de réussite.
Les fleurs s'ouvrent tôt le matin, et ne durent qu'un journée, elles sont flétries dès le premier soir. Dans ces conditions, je ne comprends pas cette histoire de fécondation nocturne, mais bon...

Salut Alain

sur mon pied d'observation, je n'ai vu que la Punaise ornée (Eurydema ornata), donc point de Cétoines.

Ton observation directe est bien plus fiable qu'un bouquin généraliste... et donc je retiens la chose.

Pourrais-tu me fournir des graines pour tenter un semis l'année prochaine ?

Bonjour,
Capparis est une plante hôte pour un nombre élevé de bestioles, mais qui pour autant ne pollinisent pas. Les gros hannetons et cétoines semblent plus efficaces.
Graines pas de problème, mais le process de germination est particulièrement délicat.

Gestion d'un pH de 10.5 du substrat : dans l'attente, tu peux récolter du mortier de chaux d'un vieux mur (chaux de four à bois de village comprenant donc les cendres de combustion, plus sable ou pouzzolane), c'est l'idéal et surtout gratuit à la différence des substrats synthétiques. Ruine de mur à l'écart des pulvérisations agricoles, si possible.
Et autant en volume de terre récoltée à proximité immédiate de ton câprier en cours d'observation (terre comprenant donc les bactéries fixatrices d'azote de sa rhizosphère), qui sera mélangée sommairement au mortier grossièrement concassé, et toujours maintenu humide.
On en reparlera, je suis actuellement en vadrouille...

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