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traduction d'ouvrages naturalistes
Posté : 06 févr. 2017 17:03
par YVES50
Bonjour,
De nombreux auteurs de langues variées ont réalisé des ouvrages accessibles à tous les naturalistes européens.
Ainsi, pour les coléoptères, Andrzeij WARCHALOWSKI, polonais, a édité un manuel pour les chrysomélides en langue anglaise. C’est un ouvrage fondamental que j’ai utilisé longuement, pour certains groupes, à défaut des "Faune de France" manquantes et qui se font encore attendre.

- A. Warchalowski.jpg (162.84 Kio) Vu 6906 fois
Egalement, Karel HURKA ,Tchécoslovaquie, a publié un précieux recueil des carabiques se substituant, par ses clés limpides, aux « Faune de France » de René JEANNEL et de ses compléments récents. L’ouvrage est bilingue, une page en langue d’origine et en face, une page en anglais.

- K. Hurka.jpg (177.36 Kio) Vu 6905 fois
Ne pourrait-on pas espérer de telles réalisations en algologie notamment par les auteurs d’Europe Centrale (Rupert LENZENWEGER en Autriche pour l’ensemble des desmidiées ou Rudolf KRÖNUNG par exemple pour les clostéries).
Je ne peux pas leur poser la question parce que je ne connais pas leur langue (c’est bien cela le problème)
Je mesure bien le surcout de telles parutions bilingues. Cependant, les auteurs pourraient en tirer profit par le biais d'un plus large lectorat. Je ne sais pas trop...
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Re: traduction d'ouvrages naturalistes
Posté : 06 févr. 2017 17:52
par baguette
Bonsoir Yves,
Par rapport à l'algologie je ne pourrais rien dire, n'y connaissant pratiquement rien.
Par contre, et j'avoue que je ne connais pas les deux ouvrages que tu présentes l'un datant de 1996 l'autre je ne sais pas, qu'apportent-ils de plus que les deux volumes de Boubée (que je possède et que j'utilise) consacrés aux coléoptères ?
Re: traduction d'ouvrages naturalistes
Posté : 06 févr. 2017 18:24
par YVES50
Bonsoir,
baguette a écrit :l'un datant de 1996 l'autre je ne sais pas,
Les chrysomélides de W. ont été édités en 2003 et sont encore une référence en la matière (Coléo / Chrysomelidae)
baguette a écrit :qu'apportent-ils de plus que les deux volumes de Boubée (que je possède et que j'utilise) consacrés aux coléoptères ?
Ces deux tomes de Luc Auber (Atlas des coléos de France...) de chez N. Boubée, 1960 sont des ouvrages généralistes. En aucun cas, il ne se voulaient des manuels d'identification. Les illustrations de Germaine Boca étaient assez indigentes, faute de moyen sans doute.
Cependant je possède les éditions de 1971 qui m'ont beaucoup accompagné dans mes premiers pas en coléos. Après ce fut les petites faunes de Rémy Perrier puis les grandes "Faune de France" toujours pour les coléos.
Re: traduction d'ouvrages naturalistes
Posté : 06 févr. 2017 19:16
par Fredlab
Hello
J'ai cru comprendre que pour un éditeur, une traduction, c'est du genre "10 centimes le mot" et donc si la vente est limitée (ça sera le cas pour ce genre d'ouvrages... les naturalistes francophones intéressés par ces livres hyper-spécialisés, c'est rare), l'éditeur ne va pas non plus faire du mécénat.
On ajoute l'achat des droits pour exploiter les images...
Re: traduction d'ouvrages naturalistes
Posté : 06 févr. 2017 20:46
par YVES50
Bonsoir,
Fredlab a écrit :les naturalistes francophones intéressés par ces livres hyper-spécialisés, c'est rare
D'accord Frédéric mais cela n'enlève rien à ce que j'écrivais, à savoir qu’une édition en anglais est beaucoup plus vendue qu'en slovaque ou en allemand. C'est au bénéfice intellectuel, scientifique et financier des auteurs.
A noter cependant que pour les coléos, il y avait (et il y a encore) un public assez nombreux pour la spécialité, pas de quoi cependant déchainer la foule des éditeurs c'est vrai.
Fredlab a écrit : l'éditeur ne va pas non plus faire du mécénat.
Certains l'on fait pourtant autrefois (Boubée, Deyrolles) mais il est vrai que nous ne sommes plus au temps des bisounours.
Fredlab a écrit :On ajoute l'achat des droits pour exploiter les images...
Là, j'ignore tout de la législation en vigueur à partir d'un certain nombre d'années de parution. Si tu peux nous donner des détails, mis à part les 10 centimes le mot...
Re: traduction d'ouvrages naturalistes
Posté : 06 févr. 2017 21:09
par baguette
YVES50 a écrit :Cependant je possède les éditions de 1971 qui m'ont beaucoup accompagné dans mes premiers pas en coléos.
J'avoue très sincèrement ne pas pouvoir te dire comme cela la date de mon édition (deux tomes), il faut que je regarde ; la seule chose dont je me souviens est que j'ai du les acquérir, neufs, fin des années 80 (ce qui ne dit rien sur l'édition, d'accord).
En quoi considères tu qu'ils ne puissent servir à l'identification ?
Re: traduction d'ouvrages naturalistes
Posté : 06 févr. 2017 22:52
par Fredlab
Re
YVES50 a écrit :Fredlab a écrit :On ajoute l'achat des droits pour exploiter les images...
Là, j'ignore tout de la législation en vigueur à partir d'un certain nombre d'années de parution. Si tu peux nous donner des détails, mis à part les 10 centimes le mot...[/color]
C'est très variable mais si l'éditeur doit aller chercher des images dans une banque (admettant que l'auteur ne soit pas l'auteur de quelques photos (pour des dessins, ça doit être encore un peu différent)) il va falloir voir si les droits sont limités à un pays, un nombre de tirage (et ça dépend de la taille, de la position de la photo)
Parfois, l'éditeur d'un bouquin étranger achète juste les droits à diffusion dans son pays... parfois, il paye la traduction mais il ne se charge pas des tirages (c'est l'éditeur d'origine qui sort les différentes versions). Les textes doivent tenir dans la mise en page d'origine...
Bref...
Re: traduction d'ouvrages naturalistes
Posté : 06 févr. 2017 23:05
par RUDNICKI
Les scientifiques polonais publient souvent leurs ouvrages directement en anglais. Le comble! Je ne suis pas un grand nostalgique de l'époque communiste, mais on a publié alors pas mal de livres scientifiques en 500-1000 exemplaires, introuvables actuellement. Il est évident que c'est le rôle de l'Etat de financer de telles publications et leur traduction, autrement on n'en trouvera plus ou, tout au plus, des compilations sur le net. C'est curieux, mais, malgré plusieurs systèmes de communication modernes, j'ai l'impression que les scientifiques s'isolent encore plus dans leurs tours d'ivoire. Les ouvrages de vulgarisation sont rares et pour lire un ouvrage scuientifique il faut souvent traverser un parcours du combattant pénible.
Re: traduction d'ouvrages naturalistes
Posté : 06 févr. 2017 23:10
par PascalD
baguette a écrit :En quoi considères tu qu'ils ne puissent servir à l'identification ?
Bonsoir,
Puisqu'il a été question des Chrysomelidae, une petite illustration : pour la seule sous-famille des Alticinae, l'ouvrage de Serge Doguet (Faune de France n°80) traite de plus ou moins 300 espèces décrites en France. La famille des Chrysomelidae compte plusieurs sous-familles, or on trouve 88 espèces de Chrysomèles au total dans le troisième tome des Coléoptères de Boubée (édition de 1947 pour la référence et je ne suis pas persuadé que les rééditions successives aient apportées beaucoup de nouveautés)...
Pour les papillons, environ 850 espèces réparties dans les trois volumes de Boubée (éditions des années 50), la faune française compte plus de 5000 espèces, etc.
Ces livres offrent donc une approche générale des principales familles qui est appréciable lorsqu'on n'est pas spécialisé, mais ils ne sont guère utilisables pour une détermination sérieuse, ne serait-ce que compte-tenu du nombre réduit d'espèces traitées et des risques importants de confusion qui peuvent exister même avec des espèces banales. Il faut aussi garder en mémoire que dans bien des cas, notamment en entomologie, l'apparence externe d'un spécimen, si bien illustré ou photographié qu'il soit, ne suffit pas pour aboutir à une détermination fiable. Les ouvrages plus complets tels que ceux présentés par Yves sont incontournables si l'on souhaite faire de la détermination.
Re: traduction d'ouvrages naturalistes
Posté : 07 févr. 2017 13:20
par YVES50
Bonjour,
Merci Pascal d'avoir répondu à Alain. C'est amusant car j'aurais pris le même exemple que toi au sujet des Alticinae !
Pour Alain : les fascicules du Nouvel Atlas d'Entomologie (j'ai la chance de tous les avoir) sont parfois de véritables petits bijoux d'iconographie. Pour les hémiptères par exemple (1947) les aquarelles ont été réalisées par l'auteur André VILLIERS. C'est du grand art. Même chose pour les diptères avec les sublimes aquarelles de E. SEGUY et aussi pour le premier volume concernant les rhopalocères, une merveille d'aquarelliste. D'autres fascicules sont très quelconques pour l'icono (coléoptères, hyménoptères, orthoptéroïdes, l'illustratrice n'était pas au mieux de son art). Les éditions Nérée BOUBEE et Cie puis la Société Nouvelle des Editions BOUBEE ont porté quand même là un monument de bonne vulgarisation entomologique accessible au "grand public" naturaliste. Il faut leur rendre cet hommage.
Concernant le sujet de cette discussion maintenant, je suis d'accord avec Janusz pour :
RUDNICKI a écrit : j'ai l'impression que les scientifiques s'isolent encore plus dans leurs tours d'ivoire.
Je trouve aussi que c'est la cas pour des éditions récentes de certains algologues germanisants. C'est dommage car leur lectorat s'en trouve réduit.
RUDNICKI a écrit :Les scientifiques polonais publient souvent leurs ouvrages directement en anglais. Le comble!
C'est le cas pour la flore des desmidiées des Pays-Bas de COESEL et MEESTERS
Peut être faudrait-il publier d'abord dans sa langue maternelle puis faire une traduction ou opter comme Karel HURKA pour une publication bilingue. Mais là on se heurte au coût de publication comme le signalait justement Frédéric, ce qui se traduit aussi par un prix élevé pour la clientèle.
RUDNICKI a écrit :Il est évident que c'est le rôle de l'Etat de financer de telles publications et leur traduction,
Pas de souci en France avec la toute nouvelle Agence Française pour la Biodiversité AFB !
L'institution va financer largement les ouvrages de faunistique et de floristique. C'est de toute évidence lorsqu'on protège la biodiversité. 