Le Naturaliste

Bonjour à tous,

voici une seconde espèce rencontrée en juin 2017 aux Tuileries d’Affiac, à Peyriac-Minervois (11).

Cicada orni (Linné, 1758) - Cigale grise (Cicadidae)

Caractères spécifiques discriminants : la longueur du corps comprise ici entre 27 et 28 mm ; les taches noires sur les ailes ; les nervures alaires. (Voir le pdf téléchargeable : CLE ILLUSTREE DES CIGALES DE FRANCE CONTINENTALE.)
Les taches caractéristiques des ailes : Le dimorphisme sexuel :

[suite]

Les femelles pondent dans les tiges de plantes annuelle à moelle interne tendre, comme le fenouil. Elle pond la tête en haut ce qui relève un copeau qu'elle laisse tel quel. Une ponte complète compte de 30 à 50 insertions.
Ici une ponte dans une tige sèche de 2016 : Cette année, elles pondent préférentiellement à la base des tiges des Scabieuses (Knautia arvensis (L.) Coult., 1828). Le soleil de juillet et d’aout assurera l’incubation des œufs. Contrairement à la Cigale plébéienne, la femelle ne referme pas le trou en rabattant le copeau et en le scellant : Lorsque l’on fend la tige au niveau des trous de ponte, une dizaine d’œufs apparaissent dans chaque loge : Les oeufs mesurent sensiblement la même taille que chez la grande espèce Lyristes plebejus, soit 0,22 sur 1,2 mm :

Bonjour à tous

j'ajoute ici le chant du mâle.

Bonjour à tous,

l'accouplement qui dure dans les 30 minutes :

Bonjour tous !

Le problème des exuvies

Sur cette station des Tuileries d'Affiac, se rencontrent 3 espèces de Cigales : la grande plébéienne, la petite noire et la grise dont il est question ici.
Dans la mesure où j’ai vu sortir des adultes de plébéiennes d’exuvies que j’ai récupérées, je peux affirmer connaitre l’exuvie de cette espèce.
En ce qui concerne la petite Cigale noire, la différence de taille est telle que je peux facilement identifier les exuvies provenant de cette espèce.

Par contre, je n’ai jamais vu une Cigale grise muer…

Lorsque l’on récolte des exuvies en vrac, il est impossible de différencier les deux grandes espèces l’une de l’autre, le gradient de taille allant insensiblement des plus grandes (Plébéiennes certaines), à de plus modestes. J’ai donc cherché à trouver des critères fiables…
La situation est d’autant plus compliquée, que chez les deux espèces dont les exuvies sont identifiées, l’une présente une mue plus longue que l’adulte (20 mm pour 18 chez la petite noire), l’autre une mue nettement plus petite que l’adulte (28-30 mm pour 34-35 mm) : la mue peut donc être plus grande ou plus petite que l’adulte selon l’espèce !

L’image suivante montre bien la difficulté :
A : Mues de Cigales plébéiennes certaines mesurant 29-30 mm de long.
B : Mues de Cigales grises présumées mesurant ici 27-28 mm de long.
Sur une vingtaine de mues attribuées à la Cigale grise, les mensurations varient de 26 à 29 mm.
Les autres critères sont à l’avenant : un poil plus grand, un chouia plus petit, rien de vraiment déterminant si ce n’est… la forme des ailes de l’exuvie et leur largeur :
A : Mues de Cigales plébéiennes ailes de 4,3-4,6 mm de large
B : Mues de Cigales grises présumées ailes de 3 mm de large
Ouf, enfin un critère mesurable qui permet de différencier les mues des deux grandes espèces !