Comme annoncé ici, je suis allé à Anianne (34), avec ma fille Juliette, écouter Francis Hallé nous parler des arbres (des plantes en générale, des arbres en particulier !).
C'est un homme d'une grande douceur très respectueux de chacun, qui irradie littéralement son amour pour les plantes.
J'ai pris quelques notes que j'ai mis en forme avec juliette, les voici.
- Une nouvelle définition de biologistes non anthropocentriques de l’intelligence : « L’intelligence c’est la capacité de parvenir à résoudre les problèmes de la survie en milieu naturel ! » (Remarquez que l’homme domestiqué moderne est exclu de cette définition !)
- Mémoire : les plantes sont capables d’apprendre et de se souvenir plusieurs années après (cas de la sensitive avec la pluie, 5 ans après).
- Mémoire : la Passiflore qui envoie sa vrille sur un support qui se déplace, fini par être capable d’anticiper le déplacement et d’envoyer une vrille là où le support sera…
- Sens : les plantes voient la lumière sans yeux (phototropisme)
- Sens : les plantes entendent, au moins les sons puissants (cas de l’arbre danseur du Sichuan ; cas de la musique thérapeutique en serre)
- Sens ; elles ont du gout, préférant toujours la partie riche du sol à la partie pauvre.
- Sens : le sens du toucher ne leur est pas étranger, préférant toujours investir leur énergie pour se développer du coté où il n’y a pas d’obstacle.
- Communication : elles communiquent par l’envoi et la réception de molécules aériennes (il existe aussi une communication racinaire).
- Communication : Les Cyprées sentent l’arrivée du feu et dégazent. Les autres Cyprées situés sous le vent ont l’information avant que le feu ne les approche et dégazent pareillement. Ainsi ils ne brulent pas.
- Communication : Les Accacias soumis à la prédation d’une antilope mettent 20 secondes à devenir indigestes (Afrique du Sud). Ceux situés sous le vent deviennent indigestes à leur tour. Les antilopes se sont adaptées et remontent toujours au vent…
- Famille : certains arbres comme les Hêtres ne font pas de compétition racinaire avec leur propres enfants et seulement eux.
- La matière d’un arbre, c’est une cuillère à soupe de sels minéraux et des polluants atmosphériques fixés. C’est l’épurateur parfait ! Du coup lorsque qu’un arbre est coupé et brulé, non seulement le CO2 est libéré, mais sa capacité d’épuration est supprimée.
- Les arbres sont capables de prédirent les tremblement de terre (Electrode entre les racines, l’autre sous l’écorce, courbe affolée. Travaux japonais)
- Les arbres prolongent leur vie par itération. Ils développent de nouveaux arbres sur eux même, leurs racines « parasitant » au début leur cambium, juste sous l’écorce. Mais ce parasitisme ne dure que le temps que les racines les plus basses se développent jusqu’au sol.
Exemple d’itération sur un chêne :
- Hallé-itération-LG.jpg (132 Kio) Vu 1221 fois
- Les arbres et les plantes remplissent toutes leurs conditions d’existence avec seulement 3 organes : racine, tige, feuille… Alors qu’il en faut une centaine aux mammifères…
Pour ma part, il y a maintenant longtemps que je sais que le seul moyen d’inverser la tendance environnementale générale est de planter des arbres… J’en ai planté plusieurs centaines au cours de ma vie… Tandis que les politiques continuent à se payer de mots (et de profits) depuis 25 ans sans rien faire de concret, si ce n’est de laisser augmenter chaque année le désastre : plus de déforestation, plus d’énergies fossiles brulées, plus de radioactivité, plus de désertification, plus d’industrialisation, etc ad libidum !
Pour conclure, un dessin de Francis Hallé :
- Hallé-170-t1-LG.jpg (247.14 Kio) Vu 1227 fois
EDIT : j'allais oublier...
Dans sa préface aux Mammifères de France de MC de Saint-Girons, Jean Dorst (à l'époque directeur du Muséum) affirme que la forêt primaire française mesurait 110m de hauteur en moyenne.
Plus tard, un ami naturaliste (AB) avait mis en doute cette assertion et, moi-même dans la forêt primaire malgache, j'estimais la moyenne entre 40 et 50 m en fonction de l'éloignement des cours d'eau. J'ai donc demandé à Francis Hallé ce qu'il en pensait. Réponse : dans les 50 m...
Comme quoi on peut être directeur du Muséum et se laisser aller...