Le Naturaliste

Bonjour à tous !

Les mousses ne sont pas ma tasse de thé..., j'en trouve l'approche un peu trop complexe. Mais trois ans après, j'ai remis ça, car je ne peux rester indéfiniment à l'écart de ces grands ancêtres continentaux de la lignée verte... Donc je récidive !

Observée sur bois et sur terre à Quérigut (09), à 1350 m d’altitude, fin juillet 2019.

André qui a vu le diaphragme de la capsule me suggère le genre Pogonatum (mais je ne suis pas certain qu'il s'agisse de P. aloides car, entre autre, il n’y a pas trace de protonéma au sol.) J’ai mis un morceau de sol avec un lichen et cette mousse en chambre humide et j’ai de nouvelles capsules qui poussent, pointues et duveteuses !

Commençons par l'approche macroscopique. Elles se présente sous la forme de tiges qui peuvent atteindre dans les 4cm de haut supportant des feuilles rigides qui forment des rosettes étoilées de 12 à 18 mm de diamètre.
Les plus grandes feuilles dépassent les 6 mm et sont denticulées. Celle-ci s’est recroquevillée au fur et à mesure du stacking d'où le coté mal défini de l'image (je voyais les cellules dans les oculaires, mais le mouvement de dessication à tout gommé) Comme les feuilles ne voulaient pas se laisser aplatir pour être vues au microscope, je les ai plongé dans l'eau de javel. Elle son devenues bien plus malléables... mais quasi invisibles.J'ai alors joué avec l'éclairage de façon pas très heureuse, puis ICE n'a pas voulus assembler les clichés, alors buvant le calice jusqu’à la lie... je vous en montre le résultat déplorable ! Pour finir avec cette série, vers la base de la feuille, on voit bien la nervure centrale clairement délimitée :

[suite]

L'extrémité des feuilles est pointue et presque toujours brune chez les plus anciennes. Les denticulations latérales sont serrées (elles commencent assez haut, vers le premier tiers).
En coupe ces feuilles montrent des lamelles serrées composée d'une douzaine de cellules empilées, dont les sommitales sont plus rosses et rugueuses.

[suite et fin]

Sur mon sujet mis en chambre humide, il y a aussi des capsules de l'année dernière, perchées sur des tiges de 40 mm (moyenne). Ces cellules sont fermées par un diaphragme qui forme une belle mosaïque. Il n'y avait presque plus de spores à l'intérieur, celles-ci s'échappant naturellement par les interstices situés entre les dent de la couronne, mais j'en ai tout de même trouvé quelques unes.
Avec ce second essai, j'ai le sentiment d'avoir beaucoup moins pataugé que précédemment. Mais de là à m'y lancer plus sérieusement... il y a encore un grand pas...

Cependant leur beauté m'y engage !

Bonjour Sylvain

Excellente présentation qui permet d'avancer parfaitement dans la détermination de cette Polytrichacée !!

Les capsules arrondies éliminent Polytrichum sp. sauf P.alpinum ou orientent vers Pogonatum sp.

Tu as éliminé Pogonatum aloides par l'absence de protonéma . Il reste donc Pogonatum urnigerinum et Polytrichum alpinum
(J'ai éliminé Oligotrichum hercynicum car le port et la feuille ne correspond pas ( feuille cucullée ).

La coloration des dents du péristome orientent vers Pogonatum u.
Les cellules terminales des lamelles des feuilles en forme de poire et papilleuses comme une fraise, pourraient coller avec P.alpinum ...
Tu peux confirmer Pogonatum par l'absence de stomates à la base des capsules ( Polytrichum en possède).

Merci André pour ton attention !

André a écrit :Tu peux confirmer Pogonatum par l'absence de stomates à la base des capsules ( Polytrichum en possède).

Heuhhhh.... et comment je fais ça ?

Je dispose de vieilles capsules toutes desséchées et de jeunes en pleine croissance.

Dans ma mémoire les stomates sont de l'ordre du microscopique : de fines tranches, épluchures, dans la base de la paroi de la capsule le permettraient elles ?


Constater un critère par défaut est toujours délicat, il faut être sûr de sa méthodologie

Sylvain
il est très facile de mettre ces stomates en évidence : il suffit de couper une capsule en 2 dans le sens de la longueur, d'aplatir les 2 sections et d'observer l'extérieur de la capsule dans la région de la base . ( capsule jeune ou ancienne).
Voir par exemple pour Orthotrichum rupestre : http://www.lenaturaliste.net/forum/view ... =92&t=2858

Re

Je viens de revoir tes feuilles : il s'agit bien d'un Pogonatum ; tu ne dervrais donc pas trouver de stomates sur la capsule!

A la recherche des stomates de la base de la capsule... RAS


Je vois d'ici que vous n’êtes pas totalement satisfait de cette preuve par l'absence...

Pourtant je n'en ai pas d'autre, car il n'y a pas de stomates !

Donc nous voici en présence de Pogonatum urnigerum (Hedw.) Beauv., 1805...

Ouf !

Décidément, les mousses demandent beaucoup de travail...