Le Naturaliste

Physcomitrium pyriforme est une petite mousse éphémère de milieux perturbés humides à basse altitude.
Elle pousse notamment dans les prés pâturés, au niveau des trous formés par les sabots du bétail, généralement près des ruisseaux.

L'échantillon présenté a été récolté ce printemps en bordure d'un sourcin, sur un secteur argileux remanié du fait du creusement d'une mare.
Cette espèce forme des petites populations ou pousse en individus isolés.
Les tiges, vert pâle, peuvent atteindre 5 mm de haut.
Les feuilles sont dressées-étalées et concaves, ovales à lancéolées ou spatulées, et mesurent 3-4 mm de long.
Les marges sont dentées en haut.

Les feuilles possèdent des cellules irrégulièrement rectangulaires, disposées lâchement, à parois fines. Elles mesurent 20-50 µm de large à mi-feuille, elles sont plus étroites en bordure.
Les capsules sont fréquentes, piriformes (d'où le nom d'espèce) et dressées au bout d'une soie de 5-15 mm. L'opercule est apiculé à rostré. La coiffe est mitriforme (en forme de cône un peu ventru) et symétrique.
Les spores sont papilleuses-épineuses et mesurent 28-36 µm de diamètre.
Plusieurs autres Funariales, comme Entosthodon fascicularis ou Funaria hygrometrica peuvent ressembler à cette espèce (et ne sont souvent pas différenciables à l'état stérile), mais les caractères des sporophytes permettent de séparer les spécimens fertiles (Entosthodon fascicularis a une coiffe cucullée et oblique et un opercule non apiculé ; Funaria hygrometrica a des capsules asymétriques, penchées au bout d'une soie courbée).
Dans l'ordre des Bryales, les cellules foliaires sont bien plus petites.
Les autres Physcomitrium ont une soie beaucoup plus courte et des capsules sphériques.