Le Naturaliste

Trouvé dans une tourbière vosgienne, commune de Stosswihr, 68, Actinotaenium silvae-nigrae présente des cellules elliptiques avec une discrète constriction médiane.
Un caractère principal permettant de différencier cette espèce des autres espèces du genre Actinotaenium est la présence de stries longitudinales constituées de petits pores :

Taille de la cellule : 58.8 µm x 24.9 µm ( selon Coesel & Meesters : 45-70 µm x 20-28 µm)

Actinotaenium silvae-nigrae est rarement indiquée en France (Kouwets 1999) : (Orne, Auvergne, Ardennes, Jura).

Synonyme :
Penium sylvae-nigrae Rabanus

[size=150]Actinotaenium silvae-nigrae (Rabanus) Kouwets & Coesel, 1984 [/size]


Basionyme : Penium silvae-nigrae Rabanus, 1923

Synonymies : Penium polymorphum Perty forma apicola Heimerl pour la variété parallelum

GUIRY & GUIRY citent deux variétés dont var. parallelum (Krieger) Kouwets & Coesel citée de France en plus du type.

Cette algue est cosmopolite, citée même des régions arctiques mais sporadiquement observée dans le Monde. Elle est bien documentée en Europe.

France :
[u]Sources[/u]

RABANUS, 1923 : Beiträge zur Kenntnis der Desmidaceen des Schwartzwaldes. Hedwigia 64 (3/4) – L’auteur ne donne pas de diagnose latine pour sa nouvelle espèce, soit le basionyme Penium silvae-nigrae. Des figures cependant :
KRIEGER, 1932 : Die Desmidiaceen der Deutschen Limnologischen Sunda-Expedition. Archiv für Hydrobiologie supp .Bd XI Band III
KRIEGER, 1935 : Die Desmidiaceen Europas mit Berücksichtigung der aussereuropäischen Arten. Band 13. Abteilung 1, Teil 1, Lieferung 2 of Dr. Rabenhorst's Kryptogamen-Flora von Deutschland, Österreich und der Schweiz. Leipzig : Akademische Verlagsgeselschaft M.B.H. – avec des figures du type et de la var. parallelum et des zygospores :
KOUWETS & COESEL, 1984 : Taxonomic revision of the Conjugatophycean family Peniaceae on the basis of cell wall ultrastructure. Journal of Phycology 20(4) - Les auteurs placent l'espèce dans le genre Actinotaenium
KOUWETS, 1999 : A check-list of desmids of France. Patrimoines Naturels 41 MNHN-SPN
COESEL & MEESTERS, 2007 : Desmids of the Lowlands. KNNV Publishing
JOHN, WHITTON & BROOK, 2011 : The Freshwater Algal Flora of the British Isles. Cambridge University Press – l’espèce est citée mais non décrite.
GUIRY, M.D. & GUIRY, G.M. 2025. AlgaeBase. World-wide electronic publication. National University of Ireland, Galway - https://www.algaebase.org

Données antérieures à 2000 :

P. BOURRELLY, 1947 : Quelques algues d’eau douce des tourbières à sphaignes de la région de Laigle. BSBF 93 ; étang tourbeux des Bois Marot près Beaufai, parmi les sphaignes, as Penium silvae-nigrae (Orne) - L’auteur précise que cette espèce est sphagnophile avec une tendance nord-alpine. Premières observations pour la France
DUBOIS-TILSKY, 1969 : Florule algologique d’un marais d’Ardenne. Revue Algologique NS 9 ; marais des Vieux Moulins du Thilay près Monthermé, expressions sphaignes, pH 5,4 à 5,8 (Ardennes)
KOUWETS, 1987 : Desmids from the Auvergne. Hydrobiologia 146 ; tourbière près La Barthe, parmi alg. filamenteuses et sphaignes ; tourbière près Egliseneuve-d’Entraigues, parmi sphaignes et drosères, type & var. parallelum, rare à très rare (Puy-de Dôme)
KOUWETS, 1988 : … Jura français. Cryptogamie Algologie 9 ; trous d’eau en bordure lac des Rousses, parmi macrophytes et sphaignes, rare à très rare, type et var. parallelum (Jura)

Données à partir de 2000 :

INPN / MNHN : une donnée F. PEYRISSAT, 2023 : tourbière à Besse (Puy-de-Dôme)
A. ADVOCAT, 2020 : Le Naturaliste, Stosswihr (Haut-Rhin)
F. PEYRISSAT, 2023 : voir l’obs. ici, sans doute var. parallelum du fait de sa faible largeur (spécimen : 60 x 18 µm). http://www.lenaturaliste.net/forum/view ... um#p141557


Selon les auteurs, Actinotaenium silvae-nigrae est une algue acidophile des eaux oligotrophes. On retrouve ces appréciations pour les observations françaises. L’algue est documentée essentiellement en contexte tourbeux à sphaignes.

En lisant la note de P. BOURRELLY, on pourrait considérer cette espèce comme boréo-alpine (citée par exemple de l’Autriche, de la Hongrie, du Québec, des îles Ellesmere dans l’Arctique canadien, etc...) mais des observations en Tasmanie, au Brésil, au Japon ou à Taïwan ne valident guère cette appellation, à moins que les prélèvements n’aient été réalisés en altitude.