Le Naturaliste

Bonjour,

J'espère écrire dans la bonne section, mais voilà mon questionnement: j'utilise, pour mes observations, des lamelles carrées de 0,1mm d'épaisseur (no 1). Mais j'ai vu, dans le magasin où je me les procure, qu'il y a aussi des lamelles deux fois plus épaisses (no 2). Quelle en est l'utilité? Y a-t-il un lien avec l'objectif utilisé (objectif 100x collé sur la lamelle par exemple) ou la nature de ce qui est couvert par la lamelle, la viscosité du liquide entre la lame et la lamelle, etc.

Merci pour vos éventuels éclaircissements!

Benjamin

Bonjour Benjamin,
La plupart des objectifs pour MO biologiques sont prévus pour des lamelles de 0.17 mm d'épaisseur. C'est écrit sur le fût des objectifs. Pour les usages habituels, la plupart des labos achètent des lamelles No1 parce qu'elles sont okay et aussi les moins chères.
Les No 1.5 sont plus précises dans leur épaisseur, mais nettement plus chères que les No1.
Les dernières que j'ai achetées étaient des No1.5, je ne peux pas certifier qu'elles sont meilleures d'après mes observations.
Si tu mesures l'épaisseur des 100 lamelles d'un paquet neuf, cela te donnera une moyenne pour l'épaisseur d'une lamelle.
Je ne sais pas pour quels usages/objectifs sont prévues les No2-4.

D'après la norme DIN ISO 8255, voici les caractéristiques des différentes lamelles:
lamelles # .... épaisseur
0 ----- 0.085 - 0.13 mm
1 ----- 0.13 - 0.16 mm (certains fournisseurs mentionnent 0.13 - 0.17 mm)
1.5 ---- 0.16 - 0.19 mm
1.5H --- 0.17 - 0.18 mm
2 ----- 0.19 - 0.23 mm
3 ------ 0.25 - 0.35 mm
4 ----- 0.43 - 0.64 mm

Bernard-J a écrit : Je ne sais pas pour quels usages/objectifs sont prévues les No2-4.

Bonjour Bernard
Element de réponse
les lamelles des cellules de comptage sont nettement plus épaisses pour une rigidité accrue et éviter le bombement qui fausserait les calculs.
Le poids et la surface sont aussi un critère pour certains types d'observations.
Si tu veux récupérer des protistes de surface ( floc bactérien, hematococcus etc ..) tu laisse flotter la lamelle en surface, elle se colonise et tu peux la récupérer ( sans la faire couler). J'ai plus de réussite avec des lamelles épaisses

Bien sûr,.. les cellules de comptage, hemacytomètres et Co., je n'y avais pas pensé et les ai pourtant aussi utilisées.
Mais il y a probablement encore d'autres utilisations.

Bonjour à tous,
je m'en tiens aux séminaires Zeiss de la grande époque (commence à faire loin...) :
les fûts d'objectifs sont bien gravés pour des préparations montées d'une épaisseur de 0.17mm.

Une coupé histologique (bien étalée) est donc prise dans son milieu de montage (acrylique depuis les années 50), milieu dont le surplus est éliminé par pression, et une lamelle calibrée à 0.15mm.
On arrive à une distance entre le dessus de lamelle et la coupe à environ 0.17mm.
Avec un objectif Plan-Apo 100x, et un condenseur Plan 1.40, on est au top.

En routine rapide manuelle, on ne fait pas de la recherche trop poussée, et de toute manière, c'est pas avec un microscope équipé d'objectifs Plan-achromatiques de routine (et un pauvre condo 0.90) que l'on pourra affiner, on travaille donc rapidement comme des cochons avec un surplus de milieu d'inclusion. Lamelles de 0.10mm afin de limiter les dégâts optiques. Par-contre, dans ces conditions, la coupe peut ne pas être maintenue bien plane, ça fait comme des vagues. Histoire connue, on ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre...

L'automatisation des coupes et leur montage à bien facilité la production de masse.

Les lamelles épaisses sont inutilisables avec un objectif à immersion, la frontale tape. On les réserve essentiellement pour leur excellente résistance aux chocs.

Bonjour,

Merci à tous pour vos éléments de réponse et vos renseignements sur les normes, les usages, etc.! J'ai jeté un coup d’œil à mes objectifs et, effectivement, ils ont tous ce "0.17" d'inscrit dessus. Donc, à préconiser... lamelle no 1.