Page 1 sur 1

Frontière optique entre loupe binoculaire et microscope

Posté : 14 févr. 2023 12:08
par bino
Bonjour à tous,

En posant comme contexte celui des matériels de bonne qualité, avec des objectifs planachromatiques, peut-on définir ce qui suit.

Les plages de grossissements, des loupes binoculaires et des microscopes, ne s'arrêtent pas en deçà et au delà d'une certaines valeur de grossissement, car, en fait elles se recouvrent ces deux plages respectives, le haut de la plage des grossissements possibles, avec une loupe binoculaire, venant recouvrir le bas de la gamme usuelle des grossissement utilisés en microscopie.

Un constat, maintenant, celui que, dans les très forts grossissements, avec des loupes binoculaires, la profondeur de champ diminue en proportion de ces forts grossissements, et, de plus, je suppose que l'effet stéréoscopique diminue aussi (ça, je le suppose, n'ayant pas de loupe binoculaire capable de monter dans les grossissements par centaines).

Du coup, à ces forts grossissements, on peut considérer que la loupe binoculaire, de plus en plus, se comporte comme un microscope, en matière de rendu visuel.

Alors, peut-on définir, sinon une frontière nette, exprimée en un grossissement précis, mais au moins une zone limite, correspondant à une certaine plage de grossissements, où il est préférable, pour aller au delà, d’échanger la loupe binoculaire pour un microscope classique.

Cordialement,

Bino

Re: Frontière optique entre loupe binoculaire et microscope

Posté : 14 févr. 2023 23:30
par Daniel
Bonjour,
malgré la baisse de la profondeur de champ, l'effet stéréoscopique ne diminue pas au moins jusqu'à 200x. Le rendu visuel est donc toujours différent, mème si on passe à de l'éclairage par transparence avec la bino à fort grossissement.

Je pense que la limite est avant tout celle posée par le grossissement maximum de la loupe binoculaire dont on dispose: de l'ordre de 50 à 100x en général.

La limite dépend aussi, en plus de la technique d'éclairage utilisée et du type de préparation (surface brute ou coupe mince) de la qualité d'image souhaitée. La aussi selon le matériel, je dirais que c'est entre 50 et 100x que la qualité de l'image microscopique va compenser l’intérêt de la vision stéréoscopique.
(ceci dit, on peut bricoler un microscope pour qu'il soit stéréoscopique et de qualité à 200x)

Mais je conseillerais surtout de retenir que le microscope et le stéréomicroscope sont des instruments complémentaires dont le choix ne se fait pas que par le grossissement.

Re: Frontière optique entre loupe binoculaire et microscope

Posté : 15 févr. 2023 08:58
par Buteo
Bonjour,
je suis complètement d'accord avec la dernière phrase de Daniel.
En dehors de l'aspect purement curiosité technique ta question, Bino, m'interroge.

Je possède plusieurs microscopes et une Leica GZ6 (zoom 10 à 40). Celle ci fait le bon boulot pour sphaignes, botanique, entomologie, le champ est large, la hauteur de travail confortable et la stéréo appréciable. Plus plus je passe au microscope.

MAIS comme j'ai un doubleur pour cette bino le x80 obtenu me permet d'isoler (éclairage par dessous via table lumineuse provenant d'un écran de tablette détourné) grosses desmidiées et autres algues ou amibes à thèque : on conserve un champ de travail suffisant, la hauteur de travail disponible atteint la limite du confortable mais "ça l'fait encore".
Il m'arrive aussi, pour cet usage, d'utiliser un viel inversé Olynpus CK mais le travail n'y est pas aussi aisé (champ moindre et hauteur de la platine qui rend malaisé le maniement des outils .

Dans ces deux cas le bénéfice est une image qui correspond à la réalité : la droite est à droite et, comble du bonheur, la gauche... Qui n'a pas galéré :mrgreen: avec les mouvements inversés procurés par un microscope classique ;)

D'où question un peu naïve (qui sort de l'objet originel du post de Michel) : pourquoi vouloir -si c'est le cas- de fort grossissement avec une loupe ? Simple question qui reflète mes carences en matériel.

Re: Frontière optique entre loupe binoculaire et microscope

Posté : 15 févr. 2023 20:31
par bino
Bonsoir à tous,

Merci pour les informations, qui semblent dégager une convergence d'opinions, pour dire que la limite haute, intéressante et encore utile parce que avec une belle image, pour une loupe binoculaire, serait aux alentours de x 50 fois à x 100 fois, et bien entendu, la limite haute de cette plage, soit x 100 fois, impliquera d'avoir une loupe binoculaire avec de meilleures optiques que celle qui se contentera de rester à x 50 fois, en bout de plage.

Cordialement,

Bino

Re: Frontière optique entre loupe binoculaire et microscope

Posté : 16 févr. 2023 18:27
par PierreH
Bonjour toute.s,

je dispose des deux matériels et d'une bino qui monte très haut :
une Leica MZ16 avec objectif planapo x1 donc j'atteins en stéréoscopie le Gx 100.
Au delà, je peux utiliser (j'ai une tourelle Leica Combi Fluo III compatible avec objectif de microscope et de macroscope, que j'utilise sans la partie fluo) un planapo x2 (Gx 160) ou un clone de Mitutuyo planapo x10 (Gx 400), en vision axiale, non stéréoscopique bien que toujours binoculaire. Mais c'est extrêmement couteux, d'usage très spécifique ou anecdotique.
Au dela de Gx 100, il est plus adapté, peu couteux et techniquement simple pour une image de qualité de passer au microscope.

Re: Frontière optique entre loupe binoculaire et microscope

Posté : 16 févr. 2023 22:24
par Pascal03
Bonjour
Certains microscopes peuvent grossir 10x, et certaines loupes 500x ! la frontière n'est pas le grossissement
Il existe une différence fondamentale entre loupe et microscope, et elle réside dans la conception optique : le microscope inverse l'image, alors qu'elle est redressée dans la loupe (mono ou binoculaire)
C'est tout !
Pascal

Re: Frontière optique entre loupe binoculaire et microscope

Posté : 17 févr. 2023 08:34
par Daniel
Pascal,
nous avons déja dit que les échelles de grossissement des microscopes et des loupes binoculaires (= en fait stéréo-microscopes) se chevauchent largement.

Et lorsque tu nous dis :
le microscope inverse l'image, alors qu'elle est redressée dans la loupe (mono ou binoculaire)
il s'agit d'une conception séparant loupe simple de microscope composé qui n'a rien à voir avec la réalité de l'usage des mots.
D'une part, le redressement est lié à l'usage d'un dispositif redresseur dans les stéréomicroscopes (loupes binoculaires usuelles dont on parle ici).
Ensuite, les microscopes inversés ont des images "redressées" à l'usage
et enfin, on peut mettre un dispositif redresseur sur tout microscope.