Cosmarium tetraophthalmum

[6le20]

Bonjour à tous !

C'est avec un vif plaisir que je vous présente Cosmarium tetraophthalmum Bréb. ex Ralfs, 1848 [Desmidiaceae].
Prélèvement dans le lac artificiel de Belcaire (11), du 11 août 2023.

Dans mon message initial, j'avais titré "Cosmarium géant", car ses dimensions sont surprenantes : longueur 110 µm, largeur 82 µm, isthme 23 µm.

Cosmarium tetraoph-1b-Belcaire-11 08 2023-LG.jpg (159.68 Kio) Vu 370 fois

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Une hémicellule vide montrant la décoration de surface :

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Je me demande combien il y a de signalisations en France ?

[YVES50]

Cosmarium tetraophthalmum Brébisson ex Ralfs, 1848


Diagnose : Cette espèce se reconnaîtra aisément par sa grande taille (90-135 x 60-94 µm), un contour pyramidal avec des angles largement arrondis, sa paroi uniformément parsemée de granules, disposés vers les marges en séries +/- parallèles aux bords. Il y a 4 pyrénoïdes comme son nom spécifique semble le suggérer.

Synonyme : Euastrum tetraophthalmum Nägeli, 1849

GUIRY & GUIRY indiquent 7 variétés dont var. rupestre Nägeli citée une seule fois de France en plus du type. Cependant ce taxon est très douteux selon F. KOUWETS et ne sera pas mentionné ici.

Cette desmidiée est cosmopolite et documentée dans toute l’Europe.

France :

carte Cosmarium tetraophthalmum - Copie.jpg (150.58 Kio) Vu 81 fois

Sources :

RALFS, 1848 : The British Desmidieae. London, Reeve, Benham and Reeve - avec les figures d'Edward JENNER :

Cosmarium tetraophthalmum d'après E. JENNER in J. RALFS, 1848.jpg (65.89 Kio) Vu 81 fois

KOUWETS, 1999 : A check-list of desmids of France. Patrimoines Naturels 41 MNHN-SPN
COESEL & MEESTERS, 2007 : Desmids of the Lowlands. KNNV Publishing
JOHN, WHITTON & BROOK, 2011 : The Freshwater Algal Flora of the British Isles. Cambridge University Press
GUIRY, M.D. & GUIRY, G.M. 2025 : AlgaeBase. World-wide electronic publication. National University of Ireland, Galway - Avec des clichés de l’espèce : https://www.algaebase.org/search/specie ... s_id=28684

Données antérieures à 2000 :

Les citations sont nombreuses. Seuls les auteurs, les dates, les précisions géographiques et de biotopes sont détaillées. Les titres des publications et leurs collections ne sont pas répertoriés par souci de brièveté.

ALLORGE, 1921 à 1926 : l’Hautie (Yvelines) – Lac de Grand-Lieu (Loire-Atlantique) – étangs Forêt d’Orléans (Loiret) – Briançonnais (Hautes-Alpes) – étang Neuf et cuvettes des bruyères tourbeuses de Brenne (Indre)
ALLORGE & DENIS, 1919 & 1920 : tourbière de transition à Ste-Colombe (Doubs) ; Lac de Tallières (Jura) – lac du Plan-du-Lac et marais de l’Arc à Bessans en Haute-Maurienne (Savoie)
ALLORGE & LEFEVRE, 1931 : étangs de Courselles et de Fontenille en Sologne (Loir-et-Cher)
BAÏER, 1978 & 1984 : Vanoise, Lac Blanc de Termignon, alt. 2246 m (Savoie)
BORNET, 1891 : bord d’une pièce d’eau à Beauvais, sur la vase (Haute-Vienne)
CAPDEVIELLE, 1979 : Lacs Cazaux-Sanguinet-Biscarosse (limites Gironde et Landes)
COMERE, 1899 : hameau de Chabanasse près Lardennes, env. Toulouse (Haute-Garonne)
CORILLION, 1950 : cuvettes tourbeuses à St-Fraimbault-de-Prières et landes de Malingues près Mayenne (Mayenne)
COZETTE, 1904 : Séraucourt et Chauny (Aisne) ; Noyon (Oise)
CROUAN & CROUAN, 1867 : flaques et mares, sans précision (Finistère)
DE BREBISSON, 1856 : Falaise, Vire, Mortain, etc… (Calvados et Manche), la dernière mention signale une espèce largement répandue en Basse-Normandie – premières observations en France.
DEFLANDRE, 1924 à 1939 : tourbière à sphaignes au Gets et tourbière de transition au Praz-de-Lys (Haute-Savoie) – Lac de Tavaneuse, alt. 2000 m (Haute-Savoie) – tache tourbeuse à Pont-Erambourg près Athis (orne) – étang du Rouvre à St-Pierre-de-Plesguen (Ille-et-Vilaine)
DEMANGEON, 1887 : fossés à Remiremont, sur poussière de charbon de hêtre (Vosges)
DENIS, 1921 et 1926 : mares de Franchard, aux Fées, du Mont d’Ussy, de Bellecroix en forêt de Fontainebleau (Seine-et-Marne) – lacs de Bourdouze, d’Esclauze et de Chambedaze (Puy-de-Dôme)
FLAHAULT, 1886 : cascades des Creissels près Millau (Aveyron)
FREMY, 1926 & 1930 : lande de Lessay, contexte tourbeux (Manche) – cirque de l’Espingo, sur pierres schisteuses, alt. 19000 m ; Lac de Sarouat et marette en vallée d’Ôo (Haute-Garonne)
GOMONT, 1896 : source tourbeuse des hauts pâturages du Puy-de-la-Poche près St-Jacques-des-Blats (Cantal)
GUINOCHET, 1934 : vallon de Fenestre, expressions mousses (Alpes-Maritimes)
KOUWETS, 1987 : petite mare près Lac Chambon, parmi macrophytes ; rive Lac de Bourdouze, parmi Carex et Utriculaires, sphaignes et expression rhizomes potamots (Puy-de-Dôme)
LAPORTE, 1931 : sur les mousses, marais à Ophioglosses, Tallay (Yonne) ; mare siliceuse de l’anse de Dinan (Côtes-d’Armor)
LEMAIRE, 1884 & 1889 : fossés à Petit-Raon et tourbière de La Belotte près Etival (Vosges)
MANGUIN, 1934 à 1937 : cuvettes tourbeuses, Forêt de Sillé-le-Guillaume ; étang calcaire des Rablais – rochers suintants siliceux (grès armoricain) à St-Léonard-des-Bois (Sarthe)
MARRE, 1986 : ruisseau du Brauss, affluent du Paillon (Alpes-Maritimes)
MARTIN, 1961 : Lac Léman (Haute-Savoie)
PAUTOU & BAÏER , 1983 : marais, tourbière du Grand-Lemps (Isère)
PETIT, 1878 : Soisy-sur-Seine et Fontainebleau (Essonnes, Seine-et-Marne)
RAPHELIS, 1924 : sol humide du boulevard Guynemer à Cannes (Alpes-maritimes)
ROESCH, 1928 : étang à Valdoie as C. petrophtalmum, erreur typographique sans doute (T. Belfort)
SAVOURE & LE COHU, 1965 : rochers suintants, massif de Néouvielle (Hautes-Pyrénées)
SAVOURE & VILLERET, 1965 : Contrib. flore algo. Pyrénées, stations ariégeoises (Ariège)
VERGER-LAGADEC & VILLERET, 1963 : massif de Néouvielle, ruisselet à Hypnacées, Lac d’Oredon ; petite mar du Vallon d’Estibère, alt. 2250 m , petite anse à Hypnacées ; grattage pierres en rive Lac de L’ile ; parmi linaigrettes, alt. 2278 m ; tourbière du Lac d’Anglade, alt. 2175 m (Hautes-Pyrénées)
VILLERET, 1938 & 1955 : La Lande d’Ouée, pH 4,8 à 5,4 – tourbière du Vaubossard près Paimpont, pH 4 à 6 (Ille-et-Vilaine)
VILLERET & al., 1972 : étangs de la Double, (Dordogne)
VIRIEUX, 1916 : Jura central, publication inaccessible, on retiendra le Jura et le Doubs seulement, départements déjà cités.

Données à partir de à 2000 :

INPN-MNHN : ATBI PN Mercantour, données COUTE & PERRETTE, 2011 & 2013 ; Sestrières-Haute à St-Martin-le-Selvage ; zone humide à Entraunes ; lac de Beuil ; petit lavoir à Villeplane dans le village près Guillaumes ; lac de Gialorges (Alpes-Maritimes) ; bas vallon de Restefonds à Jausiers (Alpes-de-Haute-Provence)
CLANZIG S., 2023 : lac artificiel de Belcaire, eau eutrophe en contexte calcaire (Aude)


Selon les auteurs, Cosmarium tetraophthamum est une algue acidophile et souvent sphagnicole des eaux mésotrophes. Les nombreuses mentions en France précisent cette évaluation. On la trouve depuis les plaines jusqu’à l’étage alpin dans des stations très diverses : milieux siliceux et calcaires, tourbières à Sphaignes et à Hypnacées. L’algue semble aussi sub-atmophytique sur des rochers suintants, des cascades, le sol humide, des pierres en rive de plans d’eau et même du charbon de bois !

[YVES50]

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