Le Naturaliste

Observé au niveau d'un rocher en granite suintant , forêt communale de Stosswihr (68), vers 800m d'altitude, Cosmarium hornavanense présente de grandes cellules pyramidales ornées de granules disposées sur 4 ou 5 rangs parallèles à la marge.
Ces granules plus petites vers la base s'agrandissent vers l'apex .

L'apex, comme le décrit Grönblad présente une sorte d'incision entre 2 ondulations.
Les 3 ou 4 rangées de granules :
Taille des cellules : 81.9 x 69.4µm ; 88.7 x 79.7µm ; 85.5 x 76.1µm, isthme : 21.4µm ; 23.1µm

Plusieurs variétés sont décrites.
Van Westen 2024 indique que les variétés autres que la var.type possède un isthme supérieir à 23µm.
Les mesures effectuées sur nos exemplaires n'ont pas permis de trancher car les mesures de taille des cellules ne correspondent à aucunes des variétés décrites.
Ruzicka 1949 donne comme dimensions de la forme typique : 80 - 100µm x 70 - 90µm

Cette fourchette pourrait convenir mais il indique également que le rapport L/l est de 1.13 - 1.25 pour la var.type ...or les valeurs trouvées sont pour certains specimens inférieurs à ces données .( 1.18 ; 1.11 ; 1.12).

Coesel & Meesters indiquent que la var.nominale est plus longue que 90µm.

L'habitus de ces specimens orienteraient vers la var.janoviense, mais les dimensions sont les suivantes : 68 - 78 x 52 - 59µm
La var.dubovianum est plus étroite et possède un aspect moins pyramidal.

Ruzicka 1949 montre bien la difficulté à caractériser les variétés de cette espèce.

Une cellule vivante de Cosmarium hornavanense :
Origine du nom d'espèce "hornavanense" que Gutwinski a donné à cette espèce : du lac Hornavan dans le nord de la Suède où Schmidle( 1898) a décrit 2 desmides que Gutwinski (1909) a considéré comme identiques à celle qu'il trouva dans les Hauts Tatras .
Bibliographie: Jiri Ruzicka , S B O R N ÍK N Á R O D N ÍH O M U S E A v P R A Z E
A C T A M U S E I N A U O N A L I S P R A G A E
Vol. V. В (1949) No. 2. Botanica No. 1.

Cosmarium hornavanense (Schmidle) Gutwinski, 1909


Synonymies : C. hornavanense f. helvetica Ducellier 1918 – C. tetraophthalmum var. pyramidatum Strom 1923

GUIRY & GUIRY déclinent 6 variétés et 4 formes dont fo. helvetica synonyme du type et var. dubovianum (Lütkemüller) Ruzicka observées en France en plus du type.

Cette desmidiée est subcosmopolite mais sporadiquement observée. Elle est cependant bien documentée en Europe.

France :
Sources :

GUTWINSKI, 1909 : Flora algarum montium tetransium [Algal flora of the Tatra mountains]. Bulletin international de l'Académie des sciences de Cracovie Classe des sciences mathématiques et naturelles 1909 – une diagnose latine et des figures de la nouvelle espèce qui sont très médiocrement numérisées. On y substituera simplement les excellents dessins d’Emile MANGUIN datant de 1934 :
KOUWETS, 1999 : A check-list of desmids of France. Patrimoines Naturels 41 MNHN-SPN
COESEL & MEESTERS, 2007 : Desmids of the Lowlands. KNNV Publishing
JOHN, WHITTON & BROOK, 2011 : The Freshwater Algal Flora of the British Isles. Cambridge University Press – l’espèce est citée des Îles Britanniques mais pas décrite
GUIRY, M.D. & GUIRY, G.M. 2025 : AlgaeBase. World-wide electronic publication. National University of Ireland, Galway - https://www.algaebase.org

Données antérieures à 2000 :

BAÏER, 1978 : Contrib. …Desmidiées PN Vanoise. Travaux Sc. PN Vanoise 9 ; lacs du Lait et Lac Blanc, alt. 2190 & 2429 m avec var. dubovianum
BAÏER & al. 1984 : Typologie éco. lacs haute alt. PN Vanoise. Travaux Sc. Vanoise 14 : Lac Rond, alt. 2500 m (Savoie) – l’auteur signale que l’espèce est commune dans les lacs des Alpes : Luitel (Isère) et Tavaneuse (Haute-Savoie)
DEFLANDRE, 1929 : Contrib. flore algo. Fr. BSBF 75 ; très rare, tourbière d’Anglade (Hautes-Pyrénées) – tourbière du lac d’Anglade, vers 2200 m (source Géoportail), commune de Vielle-Aure - premières données pour la France
KOUWETS, 1987 : Desmids from the Auvergne. Hydrobiologia 146 ; petit bassin près Lac Chambon, parmi Elodea et Polygonum, très rare, var. dubovianum (Puy-de-Dôme)
MANGUIN, 1934 : Florule algo. cuvettes tourbeuses forêt de Sillé-le-Guillaume. Revue Algologique VII, 3-4 - l’auteur écrit : « cette rare espèce des régions froides est la plus abondamment représentée dans les cuvettes à sphaignes » (Sarthe)

Note du rédacteur : Par expérience personnelle, pour y avoir séjourné à maintes reprises, le Massif des Coëvrons sur lequel s’étend la forêt de Sillé-le-G. pourrait prétendre à un climat sub-montagnard, sur le versant Nord pour le moins.
MESSIKOMMER, 1957 : Beitrag zur Kenntniss der Algenflora der Dombes. Revue algo. NS 3 ; grande mare, eau trouble et acide, dans peuplement potamots à St-André-de-Bouchoux ; mare à Characées de Villars-les-Dombes, var. dubovianum, très rare (Ain)
PAUTOU & BAÏER , 1983 : … étangs et marais du Grand-Lemps. Bull. Soc. Linn. Lyon 52 ; type & var. dubovianum, parmi Carex et Nympheae (Isère)
VAILLANT, 1956 : Recherches sur la faune madicole France Corse… Mem. MNHN NS A T 11 ; vallée-torrent Le Domenon à Domène, Massif de Belledonne, alt. 1900 m, gîtes limnomadicoles et pétrimadicoles (Isère)
Note : pour ces termes, voir le sujet ici : http://www.lenaturaliste.net/forum/view ... 36#p149436

Données à partir de à 2000 :

INPN-MNHN : l’espèce est répertoriée mais non localisée (un point sur la France seulement)
A. ADVOCAT, 2024 : rocher granitique suintant, forêt domaniale de Stosswihr (Haut-Rhin)


Selon les bons auteurs, Cosmarium hornavanense est une algue parfois benthique ou tychoplanctonique des eaux mésotrophes. Elle semble se développer dans des eaux autour de la neutralité.
Cette algue est peu documentée en France, en plaine et jusqu’à l’étage alpin. Elle est principalement notée en altitude et aussi en stations dites madicoles.