En cherchant des publications pour une cartographie, j’ai eu le bonheur de découvrir une publication très pertinente pouvant intéresser nos collègues algologues qui échantillonnent parfois sur des rochers suintants.
Il s’agit de :
F. VAILLANT, 1956 : Recherches sur la faune madicole France Corse… Mémoires MNHN Série A Zoologie T 11
Le titre est trompeur : l’auteur s’intéresse non seulement à la faunule mais également à la microflore algale.
On pourra télécharger le document, avec un peu de patience, sur le site de la bibliothèque du MNHN.
Pour ceux qui n’auraient pas le temps de tout lire, en voici un bref résumé.
Les habitats ou gîtes « madicoles* » correspondent à des parois suintantes couvertes d’une simple lame d’eau, des maçonneries fissurées de citernes ou de bassins, des blocs mouillés, des talus routiers, etc.
* Etymologie : madicole : du grec μαδαω, madao en graphies latines et qui signifie « être humide, couler, découler, tomber » suivant le contexte et même « être chauve, chute des cheveux » en parlant d’une personne !
On retrouve aussi en latin « madeo » qui signifie « être mouillé, ruisseler de, être ruisselant… » Bien sûr, ces étymologies se confondent.
Les biotopes madicoles sont de superficie très variable mais globalement limitée : quelques ares pour de vastes parois rocheuses à moins d’un dm2 pour des anfractuosités ou des touffes de bryophytes. VAILLANT utilise alors le terme d’ « îlot » madicole !
Par convention, l’épaisseur maximale du film d’eau atteint 2 mm : dans ce contexte, les phénomènes d’adhérence par capillarité jouent un rôle primordial dans le maintien des organismes animaux ou végétaux sur le substrat.
Les vitesses d’écoulement de l’eau varient beaucoup suivant les saisons et les conditions climatiques, de quelques mm/sec (régime lentique) à beaucoup plus (régime lotique des ruisseaux rapides, torrents et cascades). Il subsiste alors quelques aires madicoles limitées en extension et très discontinues, protégées du courant par des surplombs, des embâcles ou encore la végétation muscinale.
VAILLANT distingue fort à propos les gîtes pétrimadicoles (substrat rocheux souvent à surface inégale), limimadicoles (substrat friable par accumulation de matières dans les zones protégées du courant) et bryomadicoles (de nombreuses espèces de mousses se fixent en effet sur les supports suintants, assurant ainsi la fixation des organismes)
La fixation ou le maintien sur le substrat est une nécessité : les insectes par exemple peuvent s’accrocher grâce aux ongles des tarses, les gastéropodes avec leur mucus.
Chez les micro-algues, les desmidiées doivent résoudre le problème de l’ancrage grâce aux mucilages s’exsudant au travers des pores de leur paroi cellulaire (hypothèse personnelle).
Pour conclure, ce travail de thèse (il y avait du "beau monde lors de sa soutenance



