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Actinotaenium cucurbita
Posté : 23 janv. 2025 10:45
par Buteo
Actinotaenium cucurbita (J. Ralfs) E. Teiling 1954
Prélèvement fin septembre 2024 dans la tourbière de Clarens en Hautes Pyrénées, sur le plateau de Lannemezan.
On trouvera plus de photos :
http://www.lenaturaliste.net/forum/view ... ta#p141319
http://www.lenaturaliste.net/forum/view ... 92#p150092
Auparavant, cet actinotaenium était classé chez les cosmarium, ce qui peut nous faire passer à côté de la détermination juste !
Trois individus différents en, par ordre, lumière oblique, contraste de phase et DIC.

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Re: Actinotaenium cucurbita
Posté : 24 janv. 2025 19:41
par YVES50
Actinotaenium cucurbita (Ralfs) Teiling, 1954
Basionyme : Cosmarium cucurbita Brébisson ex Ralfs, 1848
Synonymies : les var. cucurbita & attenuatum, les fo. maius & latium de C. cucurbita – Calocylindricus cucurbita – Penium palangula debaryi - Dysphinctium palangula debaryi – et d’autres encore inutiles ici comme Penium clandestinum Kg. ou encore Colpopelta viridis Corda.
GUIRY & GUIRY déclinent 4 variétés et 6 formes, aucune signalée de France jusqu’à présent.
Sous ses diverses appellations, cette desmidiée est véritablement cosmopolite, observée même en domaines arctiques (Îles Ellesmère, Russie arctique, Alaska arctique) et subantarctiques (Îles Crozet & Kerguelen, Îles Shetland du Sud). Elle est très largement documentée en Europe.
France :

- carte Actinotaenium cucurbita - Copie.jpg (238.57 Kio) Vu 217 fois
Sources :
RALFS,1848 : The British Desmidieae The drawings by Edward Jenner. London: Reeve, Benham & Reeve, King William Street, Strand
TEILING, 1954 : Actinotaenium, genus desmidiacearum resuscitatum. Botanisk Notiser 4 – l’espèce est placée dans le genre Actinotaenium réactualisé. Celui-ci avait été défini en 1849 par NÄGELI, comme un sous-genre de Dysphinctium – avec une figure très bienvenue du chloroplaste vu en coupe polaire :

- Actinotaenium cucurbita d'après TEILING, 1954.JPG (102.55 Kio) Vu 217 fois
KOUWETS, 1999 : A check-list of desmids of France. Patrimoines Naturels 41 MNHN-SPN
COESEL & MEESTERS, 2007 : Desmids of the Lowlands. KNNV Publishing
JOHN, WHITTON & BROOK, 2011 : The Freshwater Algal Flora of the British Isles. Cambridge University Press
GUIRY, M.D. & GUIRY, G.M. 2025 : AlgaeBase. World-wide electronic publication. National University of Ireland, Galway
Données antérieures à 2000 :
Les données sont celles du taxon actuellement valide ou bien du basionyme ou encore des nombreux synonymes, ce qui n’a pas simplifié la recherche bibliographique.
Par souci de brièveté, les titres des publications et revues ne sont pas indiqués. On pourra se reporter à la bibliographie de Frans KOUWETS, à Gallica-BNF ou encore à la bibliothèque du MNHN
ALLORGE, 1921,1922 : mares des bois de Galluis et Guerry à Lainville et Frémainville (Yvelines et Val-d’Oise)
ALLORGE, 1926 : vasque à Potamot, marais du Massif de Multonne (Mayenne)
ALLORGE & DENIS, 1919 : tourbière à sphaignes au Lac des Rousses (Jura)
ALLORGE & GAUME, 1931 : cuvettes des landes tourbeuses, La Ferté-Imbault, vallée de la Rère (Loir-et-Cher) - ALLORGE & LEFEVRE, 1931 : mêmes données
ALLORGE & MANGUIN, 1941 : landes tourbeuses et rochers siliceux, répandu dans le Pays-Basque (Pyrénées-Atlantiques)
AUCLAIR, 1910 : Chambedaze ; Chasseix ; Montbert (Puy-de-Dôme)
BAÏER, 1958 : tourbière du Luitel à Séchilienne, essorage sphaignes, eau pH 5,4 (Isère) – 1978 : Lac du Lait en Vanoise, alt. 2190 (Savoie) - BAÏER & al. 1984 : même donnée
BOURRELLY, 1947 : tourbière à sphaignes du Bois Marot près Beaufai ; cuvette à sphaignes à La Trappe près Laigle (Orne) – 1954 : Auvergne
COMPERE, 1980 : l’auteur cite SYMOENS (infra), région de Brûly (Ardenne)
CROUAN & CROUAN, 1867 : marais à Gouesnou (Finistère)
DE BREBISSON, 1856 : fossé de Corday près Falaise (Calvados) – premières observations pour la France
DEFLANDRE, 1924 : bassin, Les Granges-de-Morzines (Haute-Savoie) - 1925 : tourbière de l’Archet à St-Léger (Yvelines) – 1925 : gouille ‘Sur les Portes’, marette près lac de Tavaneuse, alt. vers 1900 m (Haute-Savoie) - 1927 : rochers suintants à Pont-Erambourg près Athis (Orne)
DENIS, 1921 : mares forêt de Fontainebleau, contexte siliceux (Seine-et-Marne) – 1923 : Yeûn Elez, tourbière St-Michel-de-Braspartz (Finistère) - 1926 : Le Cousteix ; La Barthe ; Grouffaud (Puy-de-Dôme)
FREMY, 1926 : lande tourbeuse à Lessay, dans le sapropèle d’une mare à sphaignes (Manche)
FREMY & GUINOCHET,1933 : parmi herbes flottantes, bord d’un lac à Sparganium, plateau du Grand Galbert, alt. 2300 m (Isère)
GAY, 1884 : mares du Saumail et du Carroux, as Penium palangula debaryi (Aude & Hérault)
GUINOCHET, 1934 : étang du Jonchet, zone de balancement des eaux, Dombes (Ain) & petites mares dans les rochers à St-Martin Vésubie (Alpes-Maritimes) – 1936 : petites plages de sphaignes humides, col de Salto (Corse) – 1940 : bassin du Giffre, alt. vers 2100 (Haute-savoie)
HUBERT-PESTALOZZI, 1928 : Lac Melo, alt. 2000 m, Massif de Rotondo (Corse)
KOUWETS, 1984 : parmi sphaignes submergées d’une petite dépression, Egliseneuve- d’Entraigues (Puy-de-Dôme) - 1987 : parmi sphaignes, tourbière Egliseneuve-d’Entraigues ; parmi macrophytes et expressions rhizomes potamots, dépression lande à La Barthe ; parmi macrophytes, rive lac de l’Esclauze ; dépression à sphaignes, tourbière près Les Chastelets (Puy-de-Dôme)- 1988 : mares et terrains marécageux à Lit-et-Mixe et près Sore (Landes) – 1988 : dépression à sphaignes et dans les mousses, bord lac des Rousses (Jura)
Note : voir ces excellentes figures de Frans KOUWETS, ce qui est une habitude chez lui,
montrant les cellules, les conjugaisons et les zygospores :

- AC. cucurbita d'après KOUWETS, 1988 .JPG (144.16 Kio) Vu 215 fois
LAPORTE, 1931 : pente tourbeuse à Hypnacées, tourbière de La Mouille à Morzine ; tourbière du Plenay ; tourbière à sphaignes des Praiges à Morzine (Haute-Savoie) ; tourbière d’Anglade comm. St-Lary-Soulan, alt. 2177 m selon Géoportail (Hautes-Pyrénées)
LEMAIRE, 1884 : fossés tourbeux à Senones (Vosges)
LLOYD, 1894 : exsicattas de prélèvements de THURET & BORNET, dans un petit ruisseau à Nantes, mention datant de 1860 (Loire-Atlantique)
MANGUIN, 1937 : rochers suintants, grès armoricain et schistes ardoisiers près St-Léonard-des-Bois (Sarthe)
MARRE, 1986 : Le ruisseau du Brauss (Alpes-Maritimes)
MARTIN, 1961 : Lac Léman (Haute-Savoie)
MESSIKOMMER, 1957 : étang du Jonchet, Dombes (Ain)
PAUTOU & BAÏER , 1983 : marais du Grand-Lemps. (Isère)
ROESCH, 1928 : probablement une autre espèce (Ac. palangula selon KOUWETS)
THERESIEN & COUTE, 1977 : Île de La Possession à Crozet ; Grande Terre à Kerguelen, répandu (Antarctique Français)
SAVOURE & VILLERET, 1965 : expressions sphaignes et muscinées, mouillère de Pimorens (Ariège)
SYMOENS, 1957 : Rouge-Ponceau ; fange de Sicile, pH 4,5 à 5 (Ardenne) - 1960 : suintements et mares tourbeuses, parmi les sphaignes, répandu (Ardenne)
VERGER-LAGADEC & VILLERET, 1963 : petite mare à Sparganium et sphaignes, lac d’Aumar, alt. vers 2200 m, Massif de Néouvielle (Hautes-Pyrénées)
VILLERET, 1938 : la Lande d’Ouée (Ille-et-Vilaine)- 1955 : tourbière Nesnay-en-Plouénour, pH de 5,0 à 5,4 et nitrates 2 mg/L, avant ce que l’on sait de la Bretagne…
(Finistère) – tourbières, Grande Mare de La Lande D’Ouée, pH 4,8 à 6,0 et Mare Neuve de La Lande d’Ouée, pH 4,8 à 5,4 (Ille-et-Vilaine)
VILLERET & al., 1972 : étangs de la Double (Dordogne)
WURTZ, 1945 : inaccessible ; Auvergne
Données à partir de à 2000 :
INPN-MNHN : ATBI PN Mercantour, données COUTE & PERRETTE, 2012 à 2013 ; Valdebore ; Entraunes ; St-Martin d’Entraunes ; Belvedère ; Guillaumes ; alt. jusqu’à 2500 m (Alpes-Maritimes)
P. NEVEU, 2024 : tourbière de Clarens (Hautes-Pyrénées)
Selon les bons auteurs, Actinotaenium cucurbita est une algue acidophile (pH 3,2 à 5,6 rarement jusqu’à 7) des eaux oligotrophes. Elle est souvent sphagnicole ou associée à des algues filamenteuses. Elle peut se rencontrer dans des milieux subaérien sujets à la dessiccation.
On retrouvera parfaitement ces indications pour la France. L’algue est y bien documentée depuis les plaines jusqu’à l’étage alpin. Le plus souvent, elle a été vue en contexte tourbeux, parmi les sphaignes ou les muscinées, parfois en milieux siliceux. Occasionnellement, elle a été observée en stations madicoles, sur des rochers suintants siliceux.