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Ceratochloa sitchensis (Trin.) Cope & Ryves – Le Brome de Sitka

Posté : 11 déc. 2025 17:55
par BT75
Recherchant des Eragrostis sur le bord de la Seine au Quai Henri IV à Paris 4ème, je n’ai pas trouvé d’Eragrostis mais j’ai remarqué une grosse touffe très verte. J’ai pensé à un Brome, mais lequel à cette saison tardive ? En effet, la panicule a la forme pyramidale de Bromus arvensis mais sans nuances rouges, ni rameaux suffisamment longs, de plus les épillets sont de taille trop importante et de forme différente, la paléole est trop courte comparée à la lemme. En fait, les glumes carénées le rapprochent plutôt d’un Anisantha ou d’un Bromopsis.
Selon toutes les Flores, les glumes inférieures des deux genres Bromopsis ou Anisantha, n’ont qu’une seule nervure. Ainsi, le problème se complique car certains épillets n’ont effectivement qu’une nervure, mais nombre d’entre eux ont 2 ou 3 nervures ! Cette disposition est ± présente selon les panicules.
Quelle espèce proposer ?
• L’hypothèse Anisantha est rejetée en raison des arêtes de longueur inf. aux lemmes et les nervures multiples de la glume inf. sur beaucoup d’épillets.
• Si on teste l’hypothèse Bromopsis, seules 4 espèces sont possibles en dehors d’un contexte montagnard ou méditerranéen :
  • o B. erecta : éliminé par la forme de la panicule, la grande largeur et la grande longueur des limbes (certains ± 50 cm), l’absence de poils sur les feuilles caulinaires, la couleur vert pomme …
    o B. inermis : éliminé par la présence d’arêtes sur les glumes.
    o B. ramosa : éliminé par la taille insuffisante de la plante et des rameaux, l’absence de port penché de la panicule.
    o B. benekenii : idem B. ramosa.
• L’hypothèse Bromus ne peut pas être retenue malgré les nervures multiples des glumes inf. des épillets. En effet, les arêtes sont implantées à moins de 1,5 mm de l’extrémité des lemmes ce qui dirige à l’alternative 8’ de Flora Gallica, les gaines caulinaires glabres et les basales lisses avec quelques poils épars renvoient à 11’ qui renvoit à 13, avec :
  • o B. secalinus éliminé par la paléole bien trop courte et la forme des épillets
    o B. grossus éliminé par les arêtes courtes, moins de 5 nervures à la glume inf. et … disparu de France selon R. Portal !
Donc exit Bromus, Anisantha, Bromopsis ! Cependant nous sommes en présence d’un taxon à allure générale de Brome !
Il ne reste plus que Ceratochloa.
Ceratochloa est un genre caractérisé par des nervures multiples sur les glumes, particulièrement la glume inférieure. Ce critère est respecté par de nombreux épillets, mais pas tous ! Est-ce rédhibitoire ? Nous sommes en fin de saison, dans un milieu particulier. Je pense qu’il faut accepter cette divergence et proposer néanmoins Ceratochloa sitchensis (Ceratochloa cathartica, présent à Paris, est immédiatement éliminé par la taille insuffisante et la forme des épillets).
Il pourrait s'agir d’un cultivar agricole à généalogie ± composite !
Cependant, en faveur de Ceratochloa sitchensis on note la forme générale très feuillue des exemplaires, la grande largeur et la couleur des limbes, les nombreuses innovations particulièrement vigoureuses avec certaines feuilles de ± 50 cm ... la forme et la taille des épillets, la présence de glandes.
Flora Gallica sépare C. cathartica de C. sitchensis par la longueur de la paléole :
• Paléole < 75% de la lemme : Ceratochloa cathartica
• Paléole ≥ 75% de la lemme : (83 % sur les exemplaires du Quai Henri IV) : Ceratochloa sitchensis

Illustration ci-dessous :
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