Tout d'abord, la fumagine est effectivement une maladie cryptogamique provoquée par une moisissure telle Capnodium oleaginum ou Fumago salicina, se développant sur des excréments sucrés notamment rejetés par les pucerons (miellat).
Ensuite, les hyphes des moisissures sont quasi toujours cloisonnés.
Quelques éléments généraux pour comprendre le monde des moisissures !
Le mot "moisissures" n'a pas de signification systématique : c'est une sorte de "tiroir" dans lequel les mycologues rangent des choses qu'ils ont encore du mal à placer ailleurs.Il désigne en réalité un ensemble d'organismes appartenant à diverses classes :
+++ les Zygomycètes, à reproduction sexuée, produisant des zygospores, avec un mycelium NON cloisonné
+++ les Ascomycètes, à reproduction sexuée (ascospores) ou asexuée (conidies), à mycélium cloisonné
+++ les Basidiomycètes, à reproduction sexuée (basidiospores) ou asexuée (conidies), à mycélium cloisonné
+++ les Hyphomycètes, à reproduction asexuée (conidies), à mycélium cloisonné
Les moisissures se rencontrent dans tous ces groupes, mais sont rares chez les Basidiomycètes.
On parlera souvent aussi de Fungi Imperfecti.
Mais il faut savoir que sous cette forme, on a toujours à faire à un anamorphe, c'est-à-dire un stade de développement qui ne se reproduit que de manière asexuée, par des conidies. La forme téléomorphe est très souvent un Ascomycète, se reproduisant de manière sexuée par des ascospores. Il n'est pas rare que l'anamorphe et le téléomorphe d'une espèce portent des noms complètement différents, car ils ont été étudiés séparément et n'ont pas de rapport morphologique.
Ce sont des Eucaryotes avec des noyaux typiques entourés d'une membrane et contenant des chromosomes. Ce caractère les différencie des Bactéries qui sont des Procaryotes avec un chromosome libre à l'intérieur de la cellule.
Je vous engage à aller visiter le site suivant site de David Malloch, Department of Botany, University of Toronto, 1997.
http://www.botany.utoronto.ca/ResearchL ... oulds.html
L’auteur m’a donné l’autorisation de traduire ces pages et de les exploiter dans le cadre d’une publication de l'A.M.F.B. (Association des Mycologues Francophones de Belgique) ; j'y travaille pour l'instant ....
La grosse difficulté dans leur étude réside dans le prélèvement des éléments nécessaires à l'identification, c'est à dire les conidiophores ou les sporanges. Si on utilise une méthode classique, on ne verra que des conidies ou des hyphes.
Une technique très intéressante consiste à coller la moisissure sur un petit morceau de papier adhésif. La bande est appuyée légèrement contre la colonie pour qu'un peu d’hyphes et de spores y adhèrent. Placer alors le film, côté collant en haut sur la lame PO et déposer une goutte de milieu de montage, puis couvrir avec une lame CO. Alors on verra les éléments porteurs de conidies ! voir la photo de Mucor sp. ci-dessous ...
J'espère ne pas vous avoir découragé par ces explications peut-être fastidieuses.
Bien à vous
M
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