J'ai la réponse à ma question:
http://www.lenaturaliste.net/forum/view ... 145&t=4005
Texte bien écrit et passionnant! Les paysages sont magnifiques. Je suppose qu'un amoureux de la Bourgogne et de littérature comme toi, Jean, connait Henri Vincenot! Le grand écrivain des friches et des bois. Sa littérature est un véritable délice.
edit: je ne l'avais pas lu jusqu'au bout; un texte émouvant en plus! A la lumière des écrits de Vincenot, qui nous conte dans la Billebaude, sa Bourgogne natale, le capitalisme mondialisé (ceci n'est pas une remarque marxiste, bien au contraire) a défloré cette région (comme toutes les autres) peu à peu, de son ancestrale beauté. Dès la fin de la première guerre mondiale avec l'arrivée des moissonneuses mécaniques en provenance des Etats-Unis, (il faut savoir que les américains sont entrés en guerre en 1917 dans l'unique but de vendre à foison ces machines; toutes les guerres ne sont-elles pas motivées par des enjeux économiques?), lesquelles révolutionnèrent brutalement la vie des agriculteurs; puis les premiers bateaux à moteur à combustion interne arrivèrent sur les rivières, avec les premières trainées de full et les premiers gaspillages, les premiers véhicules qui, petit à petit, poussèrent à la retraite les messagers qui portaient de villages en villages les nouvelles, les lettres et les colis etc. Vincenot est un homme très intelligent. Il ne refuse pas la modernité mais est seulement soucieux de protéger sa terre natale. Il a vécu ces bouleversements qui ont violé son univers bourguignon jusque là préservé, la bureaucratisation de la société, la course empressée à l'industrialisation, l'exode rurale, l'homme délaissant la campagne et ses métiers et préférant travailler dans les chemins de fer en ville. Il dénonce comme René Char, dans les années 50, l'indifférence de l'homme à la pollution des forêts, de la flore plus généralement. Il regrette que l'homme ait tourné le dos à la nature.
