Le Naturaliste

Bonsoir à tous,
Un cliché d’aujourd’hui, avec les outils précités dans ma présentation, ce qui implique photo à prendre avec infiniment de pitié pour son auteur !
Donc, et sauf à devoir retourner à mes chères études, il me semble s’agir de Diploneis interrupta (Kützing) Cleve 1894…
Longueur : 38 µm
Germain : 30 à 80 µm (planche 56, fig. 4)
Krammer & Lange-Bertalot : 29 à 72 µm

Largeur : 16 µm avec constriction centrale à 8 µm
Germain : 12 à 20 µm dans les parties renflées, 7 à 15 µm dans l’étranglement
Krammer & Lange-Bertalot : 12 à 27 µm

Stries fortes, 10 en 10 µm sur ce specimen, environ 10/10 µm pour Germain, lesdites stries s’interrompant au niveau de l’étranglement.
Ligne de points bordant l’aire centrale.

La clé des Diploneis de Germain mène tout droit à D. interrupta.

Pourquoi le doute m’assaille-t-il ?
Parce que cette superbe diatomée est présente à de nombreux exemplaires sur de vieilles lames que j’avais commises en 1998 (et que je revois en ce moment), réalisées à partir de prélèvements dans un étang de l’Aisne (conductivité = 600 µS/cm).
Or, elle est décrite chez Germain comme une espèce marine (page 146), par Krammer & Lange-Bertalot également (Teil 1, page 292 : « Kosmopolitische Salzwasserform, verbreiter und stellenweise häufig auch in Salzgewässern des Binnenlandes. »), ditto chez Van Heurck (1896), sous le nom de Navicula interrupta (« Marine-Ostend (Deby), Antwerp (Scheldt). On all the shores of the North Sea »), etc.

Conclusion : je doute de moi, à moins que D. interrupta ne soit vraiment très euryhaline…

Bonne soirée à tous,
Cordialement
Gérard

Bonsoir Gerard:
Efectivamente, parece un Diploneis interrupta. Germain en la página que mencionas (146) menciona "un certain degré de euryhalinité" y Lange-Bertalot en "Diatom Flora of Marine Coasts" la define como "Distribution: cosmopolitan brackish-water form".
Pero un agua con una conductividad de 600 µS/cm, creo que no se puede considerar "saumâtre" en absoluto. Alguna vez, me he encontrado con casos parecidos y si estas seguro de la identificación, cabe pensar que excepcionalmente las especies pueden adaptarse a medios que no son habituales.
Estoy seguro que algun especialista del forum, más experto que yo, te dara una explicacion mas convincente.

Effectivement, ressemble un Diploneis interrupta . Germain à la page que tu cites (146) mentionne "un certain degré d'euryhalinité" et Lange-Bertalot dans "Diatom Flora of Marine Coasts" la définit comme " Distribution : cosmopolitan brackish-water form" .
Mais une eau avec une conductivité de 600 µS/cm, je crois que l'on ne peut pas considérer "saumâtre" absolument. Quelque fois, je me suis trouvé avec des cas pareils et si tu es sûr de l'identification, il faut penser qu'exceptionnellement les espèces peuvent s'adapter aux moyens qui ne sont pas habituels.
Je suis sûr que un spécialiste du forum, plus expert que je, te donnera une explication plus convaincante.

Bonjour à tous, Gerard,Ferran
Je vous suis totalement pour D.interrupta qui est effectivement plus une espèce d'eau saumâtre qu'une espèce d'eau douce (pour Hustedt 1930,1959:marine, marais salants et autres eaux saumâtres, Patrick et Reimer 1966:eaux saumâtres.)
Ton observation confirme donc celle de Germain, ainsi que le relève Ferran , comme quoi Diploneis interrupta se comporte comme une espèce euryhaline .
En tout les cas il n'y a aucun doute pour la détermination de cette espèce.
Cet étang se trouve-il près de la mer, pourrait-il recevoir parfois des embruns?
PS:Pour la photo il n'y a vraiment aucun problème: elle permet une parfaite détermination!

Bonjour tout le monde!
L'étang est environ à 200 km à l'intérieur des terres (région de Laon), donc exit les embruns.
La conductivité est effectivement trop peu élevée pour envisager une quelconque salure, d'autant que les ions Cl- sont très très peu présents (j'avais réalisé une analyse physico-chim. à peu près exhaustive à l'époque, que j'ai heureusement retrouvée silencieuse sur mon PC! ).
Donc D. interrupta peut se trouver en situations moins rigoureusement "cadrées" que la littérature peut le laisser croire.
Preuve, une fois de plus, qu'on ne sait qu'une seule chose, c'est que l'on ne sait... pas grand chose!
Dans tous les cas, merci pour vos commentaires, je suis rassuré, et merci pour ne pas avoir éclaté de rire face à ma photo: j'en enverrai donc d'autres, tant pis pour l'esthétique, dont très bientôt une Capartogramma crucicula de la Vienne, qui elle aussi me chatouille les neurones...
Merci donc à toi, André, dont j'apprécie beaucoup depuis mon premier contact avec ce forum la qualité de tes interventions "diatomées"... et autres!
Bonne journée!
Gérard