Le Naturaliste

Bonjour à tous

Voici un lichencrustacé trouvé sur une paroi verticale de granite orientée au sud vers 800 d'altitude dans les Vosges.
Il forme une croute formée par deux niveaux: une couche inférieure blanche surmontée par une couche plutôt de couleur beige, crème. Les deux couches sont formées par de fines granulations.
Les croutes sont très envahissantes Chimie:
K négatif
P orange discret puis rouge
C négatif
KC noir
Le photosymbionte est un Chlorophycé
Il n'y a pas de fructification.
Je ne trouve rien de satisfaisant: un Lepraria?
Auriez vous une idée?

Lepraria membranacea ?

Bonsoir,
L'idée est bonne mais la chimie ne correspond pas (C+ jaune, K+ jaune à orange, P+ orange), ni les conditions d'exposition (ombre et à l'abri de la pluie).
Mais je n'ai rien à proposer.

Dans le Dobson, sous le nom Leprolema membranaceum, il est indiqué P+ rouge orangé, K + ou - jaune et rien pour C.
C'est l'aspect qui m'a orienté vers lui : lépreux, couleur beige et, sur la 1ère photo, on distingue quelques lobes en périphérie. Mais je ne suis sans certitudes non plus.

Merci pour vos avis: j'ai bien l'impression qu'il s'agisse de Lepraria membranacea , bien qu'il y a des problèmes par rapport à la chimie définie par Smith et all.(C+ jaune, K+ jaune à orange, P+ orange)
Pour Wirth: K +ou- jaune, P+ rouge orangé, C-
Brodo et all.: P- ou orange pâle, K- ou jaunâtre, KC-, C-

Bonjour,
C'est vrai que la tentation est grande d'en faire L. membranacea. Mais ce qui me gène, c'est que C. Roux l'annonce comme stégophile et euryphotique ce qui ne me semble pas être le cas ici. Mais ce ne sont que des doutes...

C'est effectivement probablement Lepraria membranacea par son aspect crème jaunâtre et sa venue en montagne. La concentration en dérivés lichéniques étant très variable dans cette espèce il est normal que les réactions en "spot test" soient variables (il faudrait faire une CCM pour vérifier leur présence).

Lichena

bonjour,
Je suis surpris que les conditions du biotope ne soient pas plus importantes pour vous. Je suis d'accord sur la chimie. Quant à l'aspect montagne, il est donné de l'étage alpin à l'étage collinéen. Je le trouve à Fontainebleau à 100m d'altitude sur du grès.

Bonjour,

Les agglomérats lépreux me font ici penser à Lecanactis latebrarum.
Pour en avoir confirmation, il faudrait pouvoir réaliser une chromatographie sur couche mince afin de vérifier la présence des acides leprarique et roccellique.
Mais l'incertitude demeure toutefois pour deux raisons :

1° Je ne sais pas si L.latebrarum est pourvu des mêmes propriétés euryphotiques que L.membranacea.
Je ne l'ai jamais rencontré qu'en surplomb et en situations humides, ce qui semble ne pas être le cas ici. (Rappelons quand même ce que veut dire "euryphotique" : qui supporte des grandes variations de luminosité).
(Par contre, cette faculté n'est pas rédhibitoire pour Lepraria membranacea comme semblait le suggérer Patrice, ni d'ailleurs sa stégophilie, privilégier un substrat (les toits en l'occurence) ne signifie pas en être exclusivement dépendant.
Un astromome amateur peut fort bien être stégophile la nuit et casanier le jour ... :)

2° La chime de Lecanactis latebrarum ne correspond pas non plus théoriquement : K-, C-, KC-, P-

Je ne me permetrait pas de demander à André s'il est sûr de ses test ! ... :) Il serait plus utile que nous trouvions des compléments d'information sur l'écologie de L.latebrarum.
Bien à vous.

Christian