Le Naturaliste

En jetant un Oeil sur ma Lame de Oamaru, j'ai trouvé un spicule fossile d'éponge silicieuse que l'on trouve assez facilement sur les prélèvements de diatomite de ce site :
(Je sais je suis ici hors sujet, mais je n'ai pas résisté )

Bonjour tous !

Bon, je me suis un peu avancé... Donc je vous fais un joli rétropédalage...

Effectivement, il y a des formes siliceuses qui sont d'origine organique (2 formes de droite dans la première image de Jean-Louis) et retrouvées dans les images de Patrice.

Les plus connues sont les diatomées, les éponges siliceuses, les radiolaires et autres silicoflagellés. Mais dans le cas des marais salants (et autres milieux sursalés), d'autres formes minérales sèment la confusion dans l'esprit du microscopiste sous forme de bâtonnets.

J'insiste sur le fait que la croissance de ces cristaux est lente et ne sont absolument plus solubles dans l'eau. On peut parler à leur sujet de cristallisations amorphes.

Sur le plan chimique il se produit des choses qui m'échappent. Les silex par exemple, drainent dans la roche la silice des organismes à squelettes siliceux pour se constituer.

J'enrage de ne pas retrouver la conversation avec Gérard Breton car ces bâtonnets sont une constantes dans certains sédiments...

Illerdien 55 MA Éponges siliceuses :
Par ailleurs, les digues des marais salant sont constituées de sédiments marins vaso-argileux dans lesquels il y a des restes d'organismes marins que l'on peut retrouver dans les bassins.



Choses qui n'a rien à voir : savez-vous de quelle matière sont composés les poils des Gastrotriche (il y en a beaucoup d'espèces en mer) ?
Il n'a fallut du temps pour identifier comme tels certains OMNI creux et crochus, jusqu'à ce que je trouve un cadavre en voie de décomposition :

Bonjour à tous

merci pour vos contributions très intéressantes qui prouvent que le sujet méritait bien réflexions !

- Des observations en lumière polarisées seraient un plus dans mon cas, mais mon microscope n'est pas équipé pour...Néanmoins en bricolant un peu je devrais pouvoir obtenir qq chose avec des films polarisants à pas cher que l'on trouve facilement.

- Comme le dit Sylvain "les digues des marais salant sont constituées de sédiments marins vaso-argileux dans lesquels il y a des restes d'organismes marins que l'on peut retrouver dans les bassins". Mais comme il le signale aussi il peut y avoir un affreux mélange d'organismes et de chose minérales "amorphes" bien confusantes pour le modeste microscopiste amateur

Néanmoins, si je vous lis bien, c'est la piste des spicules qui est à privilégier...

Bonjour Sylvain, Jean Louis, tous,
Ah Sylvain tu me rassures !
Il est vrai que je ne n'utilise plus mon microscope depuis un petit moment, je n'ai quand même pas tout oublié ...(merci au passage de m'avoir remis le pied à l'étrier !)
Depuis presque 60 ans de pratique en microscopie dont 20 ans dans l'observation du plancton et surtout des diatomées, j'ai observé moultes lames où l'on retrouve ce type d'OMNI.
Je pense que l'on peut retrouver dans un marais salant des fragments d'éponges sous forme de spicules, fragments qui sont amenés par les marées et ensuite que l'on retrouve dans les étiers puis les œillets (le principe n'est il pas de concentrer le sel, donc de concentrer d'autres éléments qui vont ensuite se déposer au fond du marais salants ?)
Je dois dire que je n'ai jamais vu de spicules dans mes prélèvements dans les marais salants de Guérande, ou du bassin de Mes à Mesquer mais bon, je pense que c'est possible.
Pour terminer, d'autres spicules en provenance du Canyon de Whittard, canyon sous-marin situé au large des côtes du sud-ouest de l'Irlande, entre la mer Celtique et l'océan Atlantique (carotte sédimentaire prélevée à 1581 mètres de profondeur) : A Jean Louis : Je pense donc que la piste des spicules d'éponges siliceuses est à considérer avec attention
A sylvain, je ne connais pas bien les gastrotriches et ne peux répondre à ta question

Salut tous !

Je ne devrais pas écrire de messages le soir, quand je suis sous calmants... Mes excuses platissimes à tous...

Oui Patrice, la piste spicules est à privilégier, d'autant que les marais salants sont extrêmement littoraux et ces littoraux n'existent que depuis peu, favorisés par l'érosion due à la disparition des forêts littorales depuis disons 10.000 ans. Les romains ne se sont installés en Gaulle (et ailleurs) que pour exploiter le bois et les métaux précieux, mais surtout le bois.
Le lagunes languedociennes sont très récentes, moins de 2.000 ans...

Du coup ce sont des sédiments marins qui composent leur sous-bassement. Les spicules d'éponges siliceuse, si joliment illustrés par Patrice, sont quasi immortels, sauf en cas d'attaque chimique dans les roches (exemple du silex).

@tous et juste pour le plaisir...

un dernier spécimen particulièrement grand, pêché du jour
- même localisation que mes photos supra, 194 x 10 μm.

Bonjour à tous, Jean Louis,
Juste pour dire que j'ai repris une lame datant de mai 2005 ( ), provenant des marais salants de Mesquer / Quimiac sur laquelle on retrouve bien des spicules (contrairement à ce que j'ai annoncé précédemment )
Moralité " on ne voit pas ce que l'on cherche ne pas "

Bonjour @ tous

Patrice, merci pour tes investigations qui t'ont ramené à Mesquer, et c'est fort bien !

Ce qui est amusant c'est de songer que les paludiers et autres honnêtes mesquerais ignorent probablement tout le microcosme qui fréquente leurs marais ! (quoique... ). Cela ne les empêchent pas de surveiller et préserver le site très activement, ce qui ne peut que réjouir les naturalistes de tous poils ... et spicules

... juste un dernier mot qui fait suite à mon message précédent :

un article de Ouest France du 24/11/2021 montre que les spicules d'éponge sont moins anodins qu'on pourrait le croire et qu'ils constituent même une masse considérable de silice (bien supérieure à celle des diatomées) dans l'eau de mer.
Cela pourrait en tout cas expliquer pourquoi on en retrouve autant, à l'état de débris, dans nos marais salants !

Article Ouest France