Micrasterias compereana hybride ou variant ou ... ?
Posté : 15 déc. 2024 18:25
Bonjour à tous,
Lac de Laprade Basse. Biofilm immergé sur une branche d'arbre.
Du fait que la branche était située à environ 3 m en contrebas du ponton où je me situais, j'ai eu beaucoup de mal à faire le prélèvement en utilisant un ramasse-balles de golf extensible. Il ne représentait environ que 250 µl de débris divers (du biofilm) et 20 ml de l'eau du lac (floristiquement très pauvre). C'est peu et ce stock du 1er Novembre 2024 est maintenant épuisé !
Malgré tout, j'ai pu observer une vingtaine d'individus du genre Micrasterias dont 12 de M. compereana de dimensions [a], L : 223-239-254, W : 202-214-237, I : 24-28-33, représentant une distribution assez homogène. J'ai aussi observé un individu de dimensions réduites, L : 155, W : 134-140, I : 16 (dernière image, 76) correspondant probablement à M. papillifera, déjà présenté sur LN.
L'image 8 correspond bien aux 12 individus de M. compereana.
De plus, il existait aussi dans ce lot un ensemble de 3 individus manifestement comparables aux 12 précédents et dont les dimensions, L : 221-229-242, W : 203-208-215, I : 21-24-25 correspondent aussi aux dimensions précédentes. Cependant, comme le montrent les images 48-88 et 131-134 (des stackings) elles diffèrent beaucoup de la première par, sur seulement une seule des deux hémi-cellules, la morphologie des extrémités des deux lobes latéraux symétriques les plus éloignés du lobe apical de la semi-cellule concernée. Selon la convention (i.e., celle de Coesel & Meesters, 2007), il s'agit de trois des quatre lobes terminaux d'ordre 4. Sur les images ces particularités structurales sont indiquées par des flèches. La flèche jaune montre ce qui semble être une épine surnuméraire sur un des lobe latéraux à l'ordre 4. Je regrette de ne plus avoir de matériel pour vérifier ce fait.
Je note d'abord que ces 3 individus représentent un peu moins du quart de tous les M. compereana observés. C'est hautement significatif. Mais alors, de quoi s'agit-il ?
Hybride : le plus évident car il explique la possibilité d'une absence de symétrie entre les deux hémi-cellules. Certaines espèces de ce genre montrent des variations (systématiques) au niveau des lobes d'ordre 4.
Variant / nouvelle espèce : au contraire, peu compatible avec cette asymétrie, mais pas impossible. Bien supporté par le fait que les 3 individus sont parfaitement identiques.
Influence de certains paramètres ou contaminants, comme la température ou certains ions lourds . Mais une influence systématique sur une seule des hémi-cellules est peu vraisemblable.
Bizarre et intéressant. Je ne connais pas encore assez bien le(s) cycle(s) de la vie et de la reproduction des Micrasterias et malheureusement, le Lenzenweger (1968; en allemand !) n'est pas accessible.
[a] minimum-moyenne-maximum, en µm.
par exemple, Jiri Neustupa a montré que la température du milieu a une influence sur la plasticité, la symétrie des formes et les variations saisonnières de M. thomasiana.
Lac de Laprade Basse. Biofilm immergé sur une branche d'arbre.
Du fait que la branche était située à environ 3 m en contrebas du ponton où je me situais, j'ai eu beaucoup de mal à faire le prélèvement en utilisant un ramasse-balles de golf extensible. Il ne représentait environ que 250 µl de débris divers (du biofilm) et 20 ml de l'eau du lac (floristiquement très pauvre). C'est peu et ce stock du 1er Novembre 2024 est maintenant épuisé !
Malgré tout, j'ai pu observer une vingtaine d'individus du genre Micrasterias dont 12 de M. compereana de dimensions [a], L : 223-239-254, W : 202-214-237, I : 24-28-33, représentant une distribution assez homogène. J'ai aussi observé un individu de dimensions réduites, L : 155, W : 134-140, I : 16 (dernière image, 76) correspondant probablement à M. papillifera, déjà présenté sur LN.
L'image 8 correspond bien aux 12 individus de M. compereana.
De plus, il existait aussi dans ce lot un ensemble de 3 individus manifestement comparables aux 12 précédents et dont les dimensions, L : 221-229-242, W : 203-208-215, I : 21-24-25 correspondent aussi aux dimensions précédentes. Cependant, comme le montrent les images 48-88 et 131-134 (des stackings) elles diffèrent beaucoup de la première par, sur seulement une seule des deux hémi-cellules, la morphologie des extrémités des deux lobes latéraux symétriques les plus éloignés du lobe apical de la semi-cellule concernée. Selon la convention (i.e., celle de Coesel & Meesters, 2007), il s'agit de trois des quatre lobes terminaux d'ordre 4. Sur les images ces particularités structurales sont indiquées par des flèches. La flèche jaune montre ce qui semble être une épine surnuméraire sur un des lobe latéraux à l'ordre 4. Je regrette de ne plus avoir de matériel pour vérifier ce fait.
Je note d'abord que ces 3 individus représentent un peu moins du quart de tous les M. compereana observés. C'est hautement significatif. Mais alors, de quoi s'agit-il ?
Hybride : le plus évident car il explique la possibilité d'une absence de symétrie entre les deux hémi-cellules. Certaines espèces de ce genre montrent des variations (systématiques) au niveau des lobes d'ordre 4.
Variant / nouvelle espèce : au contraire, peu compatible avec cette asymétrie, mais pas impossible. Bien supporté par le fait que les 3 individus sont parfaitement identiques.
Influence de certains paramètres ou contaminants, comme la température ou certains ions lourds . Mais une influence systématique sur une seule des hémi-cellules est peu vraisemblable.
Bizarre et intéressant. Je ne connais pas encore assez bien le(s) cycle(s) de la vie et de la reproduction des Micrasterias et malheureusement, le Lenzenweger (1968; en allemand !) n'est pas accessible.
[a] minimum-moyenne-maximum, en µm.
par exemple, Jiri Neustupa a montré que la température du milieu a une influence sur la plasticité, la symétrie des formes et les variations saisonnières de M. thomasiana.